Conférence-débat sur la promotion des droits des femmes   
16/05/2011

L’Association des Femmes Chefs de Famille (Afcf) a organisé le 12 mai dernier à Nouakchott, en collaboration avec l’AMDH et SOS-Esclaves une conférence débat sur la promotion des droits des femmes. La rencontre a réuni les avocats, les parlementaires...



...les acteurs de la société civile et les femmes issues du milieu professionnel.

D’emblée, le conférencier, M. Isselmou Ould Abdel Khader, a indiqué que la rencontre a pour but de «contribuer à la mobilisation de la société civile mauritanienne Â» pour inciter les décideurs à prendre en compte « les enjeux de la protection des droits des femmes Â». Cette activité entre dans le cadre du programme «Former et Agir en Mauritanie Â» (FAM) financé par l’Union Européenne à coût de millions d’euros pour aider au renforcement des capacités de la société civile et la défense des droits des femmes.
Dans son intervention à cette occasion, le conférencier a insisté sur l’amélioration des méthodes d’intervention des organisations de la société civile, la protection des droits et la mise en place d’une synergie d’actions. Pour ce faire, il a mis l’accent sur la sensibilisation, la formation pour une méthode de plaidoyer, la défense et l’assistance des femmes victimes.
Le débat a surtout été orienté sur la création des conditions favorables à la recevabilité du plaidoyer pour la levée de la réserve émise par la Mauritanie à l’endroit de la Convention internationale sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF). Les participants se sont élevés sur les réticences des autorités publiques à appliquer cette convention. Une convention qui a déjà été ratifiée par la Mauritanie.
Les femmes ont saisi cette opportunité pour dénoncer les insuffisances des lois relatives aux droits des femmes et aux activités des Ong dont notamment la loi 2007/048 stipulant que les Ong ne peuvent pas se constituer partie civile dans la défense des victimes de pratiques esclavagistes.
C’est pourquoi, le conférencier a indiqué que « les femmes continuent de souffrir de l’idéologie féodale et de ses pratiques médiévales Â». Pour Isselmou Ould Abdel Khader, « le pouvoir politique a abdiqué en ne remuant timidement le voile sous lequel la société civile féodale maintient les femmes Â». A l’en croire, «son arsenal juridique continue de consacrer l’essentiel des entraves à l’émancipation réelle des femmes Â». Il a cité toute une batterie d’entraves dont notamment, la loi portant code du statut personnel, le code de la nationalité, les délits d’attentat à la pudeur, la loi domaniale …etc.
Les participants ont soulevé diverses formes de discrimination à l’égard des femmes. Il s’agit entre autres de la ségrégation contre les femmes et des inégalités entre hommes et femmes.
En définitive, les participants ont dégagé une stratégie qui consiste au renforcement de l’arsenal juridique, l’action pour la levée des réserves contre la CEDEF et la ratification de son protocole facultatif et ce, en organisant des conférences débats pour démystifier les arguments des pouvoirs publics. Mais aussi, ils veulent renforcer le mouvement endogène des femmes, profiter des occasions électorales pour amener les femmes dans les sphères de décisions. Dans le long terme, les participants souhaitent lutter contre les facteurs qui perturbent la scolarité des filles en menant le combat pour introduire dans les programmes scolaires l’éducation pour la santé de la mère et de l’enfant et la planification familiale.
Dans sa conclusion, Mme Salimata Sy, Coordinatrice du programme FAM pour l’Afcf a indiqué que l’émancipation de la femme et la promotion de ses droits doivent passer par l’alphabétisation de cette dernière afin qu’elle soit imprégnée des enjeux concernant ses droits. Mieux, le combat doit être mené à plusieurs niveaux pour amener les décideurs et les leaders religieux à prendre conscience de la situation de la femme mauritanienne.
Compte rendu Ibou Badiane

 


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