Brour, qui a tant donnĂ©   
24/01/2011

Le « meddah Â» du Prophète s’en est allĂ©. Brour(Mohamed Ould Mahmoud) s’est Ă©teint Ă  l’âge de 54 ans, sans avertir personne. Sa longue et souriante silhouette ne dĂ©ambulera plus entre les Ă©troites ruelles de sa jeunesse, et il ne viendra plus illuminer de sa voix de stentor et de son verbe si grave et si Ă©mouvant les spectacles tant prisĂ©s aujourd’hui du « med’h Â» Brour n’avait pas eu beaucoup...



...de temps pour savourer la reconnaissance nationale qu’il mĂ©ritait depuis très longtemps. .Et pourtant dĂ©jĂ , en 1988,il avait fait Ă©clater toutes les frontières de son art en se produisant au festival du « Mataf Â» Ă  Atar. Une prĂ©sence sur scène i impressionnante, une voix très forte et en mĂŞme temps caressante, et une immense force qui se dĂ©gageait, une force, qui repoussait très loin tous les souvenirs musicaux, tous les genres, toutes les rĂ©fĂ©rences classiques du « med’h’ et qui disait Â« VoilĂ  le med’h Â» nouveau est arrivĂ©. Â» Brour depuis cette Ă©poque a abandonnĂ© toutes les autres passions, le football qu’il avait aimĂ© et oĂą il pouvait avoir un avenir, un petit mĂ©tier Ă  la Snim, qui lui rapportait un peu, il avait tout dĂ©laissĂ© pour ne plus ĂŞtre que « meddah Â» tout simplement, Â« tout simplement Â» ?Non, il n’était pas simple d’être le meilleur dans son genre, et d’arpenter les ruelles de son enfance chaque jour avec sur les lèvres un sourire pour chacun. Brour avait souvent Ă©tĂ© invitĂ© Ă  Nouakchott, il a fait de longues tournĂ©es Ă  l’intĂ©rieur du pays et aussi au Maroc voisin, mais il est restĂ© toujours indĂ©raciblement fidèle, Ă  ses amis ,Ă  ses frères et aux quartiers qui l’ont vu grandir
Les deux festivals du « Med’h Â» organisĂ©s Ă  Atar en 2008 en 2010 ont confirmĂ© « Brour comme la vedette nationale du genre, puis le concours national du « Meddah Â» l’a dĂ©finitivement intronisĂ© comme le roi incontestable du « med’h Â».Quatre millions d’ouguiyas !C’était beaucoup pour un homme qui n’ a jamais vraiment rien eu .Ils se sont vite pourtant Ă©vaporĂ©s sous le ciel chaud d’Atar, les amis, les voisins, les parents. Brour, c’était aussi la gĂ©nĂ©rositĂ©.
Cet homme de 54 ans n’avait jamais possédé, sauf son art. Et il laisse derrière lui 7 enfants qui ne se sentiront pas orphelins, car, je l’espère bien ni les Atarois ni les amoureux du med’h n’oublieront, Brour,Brour le génie du Med’h ,Brour, le premier, pour toujours, Brour qui a tant donné et qui est parti le cœur plein et les bras vides.

M’Bareck Ould Beyrouk (Horizons du 24 janvier 2011)


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