La violence sexuelle est une triste réalité qui porte atteinte à la dignité des personnes victimes. C’est pour lutter contre ce tabou que l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) milite depuis 2000 contre les ravages de cette violence. L’AMSME qui vient de restituer le jeudi 13 Janvier...
...son rapport 2010 concernant la prise en charge des cas de violence constate, selon ses enquêtes, une diminution de la violence sexuelle par rapport à l’année 2009 grâce à ses programmes de prévention.
Combattre la violence sexuelle liée au viol individuel, collectif, au viol suivi de grossesse et le mariage précoce suivi de violence physique esrt un phénomène d’ampleur et constitue le domaine d’intervention de l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME). Cette ONG à travers son rapport 2010 sur « la prise en charge des cas de violence » estime à 160 cas de violence sexuelle enregistrés en 2010 dont 127 filles mineures, 9 cas de filles mineures domestiques, 12 cas de garçons mineurs, 10 cas de femmes adultes, 2 cas de femmes domestiques.
La violence sexuelle en chiffres : Ce rapport tente de démontrer que la violence sexuelle existe bien en Mauritanie, qu’elle est un tabou et qu’elle fait des victimes. A en croire les responsables de l’Ong, les cas de violence enregistrés sont différents d’un mois à un autre tout comme les tranches d’âge et la catégorie de victimes. On constate que par rapport à 2009 « les tranches d’âge 10/15 et 16/18 ans sont toujours les plus touchées avec cependant une légère baisse pour 2010 de la tranche d’âge 10/15 ans ». Parmi les types d’agression les plus nombreux, on révèle 45 cas de viol individuel, 31 viols collectifs, 43 tentatives de viol. Les moughataa d’El Mina (38), Arafat (27), Sebkha (23) et Dar Naim (20) sont les zones qui ont enregistré le plus grand nombre de cas de capitale. Ces quartiers périphériques sont ainsi considérés comme «des zones de forte prédominance des violences sexuelles». Les mois de mai (20), Août (19) et Octobre (19) sont les périodes où on constate le plus de victimes et d’agressions l’année écoulée. L’enquête révèle cependant un développement du viol collectif et chiffre à 258 le nombre d’agressions. Parmi le profil des agresseurs figure en première ligne les délinquants (103), les voisins (66), les taximan (18), les cousins (12), les amis de la famille (10). Les sources relatives aux violences sexuelles de l’ONG AMSME proviennent de la brigade des mineurs, des structures sanitaires du CHN, des commissariats. Les victimes arrivent au Centre El Wafa de l’ONG/AMSME en fonction du type de violence subie. Le rapport enregistre zéro cas de VIH/SIDA et 2 cas d’Hépatite B.
Autres actions à mener A travers ses programmes de sensibilisation et de responsabilisation, l’ONG AMSME compte plaider pour un changement de mentalités afin de mettre un frein à ce phénomène. Pour ce faire, elle veut améliorer l’insuffisance des lois afin que certaines populations ne soient plus «victimes de nos justices», encourager l’application de l’examen ADN comme preuve, développer un partenariat efficace avec tous les acteurs, multiplier les programmes de prévention, initier aussi des programmes scolaires sur l’éducation sexuelle et l’éducation non violente pour les parents. L’ONG souhaite intensifier par ailleurs la vigilance et la prévention, c’est pourquoi elle a procédé au lancement d’un numéro vert qui est le 8000-10-10, un numéro d’assistance téléphonique aux enfants qui sera dans quelques jours gratuit selon le responsable commercial de Mauritel cité par l’AMSME lors de cette présentation du rapport sur « la prise en charge des cas de violence ». La structure a rappelé que ce numéro sera opérationnel et gratuit à travers les autres opérateurs comme Mattel et Chinguitel d’ici fin Février 2011. Avec l’obtention de ce type de service, l’ONG s’était engagée en 2009 à répondre ainsi à une exigence du Réseau Mondial des Lignes d’Assistance aux Enfants pour qui «Chaque enfant a le droit d’être entendu ». Compte rendu Badiane et ABB
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