Croisade contre la violence sexuelle: 160 cas en 2010   
16/01/2011

La violence sexuelle est une triste rĂ©alitĂ© qui porte atteinte Ă  la dignitĂ© des personnes victimes. C’est pour lutter contre ce tabou que l’Association Mauritanienne pour la SantĂ© de la Mère et de l’Enfant (AMSME) milite depuis 2000 contre les ravages de cette violence. L’AMSME qui vient de restituer le jeudi 13 Janvier...



...son rapport 2010 concernant la prise en charge des cas de violence constate, selon ses enquĂŞtes, une diminution de la violence sexuelle par rapport Ă  l’annĂ©e 2009 grâce Ă  ses programmes de prĂ©vention.

Combattre la violence sexuelle liĂ©e au viol individuel, collectif, au viol suivi de grossesse et le mariage prĂ©coce suivi de violence physique esrt un phĂ©nomène d’ampleur et constitue le domaine d’intervention de l’Association Mauritanienne pour la SantĂ© de la Mère et de l’Enfant (AMSME). Cette ONG Ă  travers son rapport 2010 sur « la prise en charge des cas de violence Â» estime Ă  160 cas de violence sexuelle enregistrĂ©s en 2010 dont 127 filles mineures, 9 cas de filles mineures domestiques, 12 cas de garçons mineurs, 10 cas de femmes adultes, 2 cas de femmes domestiques.

La violence sexuelle en chiffres :
Ce rapport tente de démontrer que la violence sexuelle existe bien en Mauritanie, qu’elle est un tabou et qu’elle fait des victimes. A en croire les responsables de l’Ong, les cas de violence enregistrés sont différents d’un mois à un autre tout comme les tranches d’âge et la catégorie de victimes.
On constate que par rapport Ă  2009 Â« les tranches d’âge 10/15 et 16/18 ans sont toujours les plus touchĂ©es avec cependant une lĂ©gère baisse pour 2010 de la tranche d’âge 10/15 ans Â».
Parmi les types d’agression les plus nombreux, on révèle 45 cas de viol individuel, 31 viols collectifs, 43 tentatives de viol.
Les moughataa d’El Mina (38), Arafat (27), Sebkha (23) et Dar Naim (20) sont les zones qui ont enregistrĂ© le plus grand nombre de cas de capitale. Ces quartiers pĂ©riphĂ©riques sont ainsi considĂ©rĂ©s comme «des zones de forte prĂ©dominance des violences sexuelles».
Les mois de mai (20), AoĂ»t (19) et Octobre (19) sont les pĂ©riodes oĂą on constate le plus de victimes et d’agressions l’annĂ©e Ă©coulĂ©e. L’enquĂŞte rĂ©vèle cependant un dĂ©veloppement du viol collectif et chiffre Ă  258 le nombre d’agressions. Parmi le profil des agresseurs figure en première ligne les dĂ©linquants (103), les voisins (66), les taximan (18), les cousins (12), les amis de la famille (10). 
Les sources relatives aux violences sexuelles de l’ONG AMSME proviennent de la brigade des mineurs, des structures sanitaires du CHN, des commissariats. Les victimes arrivent au Centre El Wafa de l’ONG/AMSME en fonction du type de violence subie. Le rapport enregistre zĂ©ro cas de VIH/SIDA et 2 cas d’HĂ©patite B.

Autres actions Ă  mener
A travers ses programmes de sensibilisation et de responsabilisation, l’ONG AMSME compte plaider pour un changement de mentalités afin de mettre un frein à ce phénomène. Pour ce faire, elle veut améliorer l’insuffisance des lois afin que certaines populations ne soient plus «victimes de nos justices», encourager l’application de l’examen ADN comme preuve, développer un partenariat efficace avec tous les acteurs, multiplier les programmes de prévention, initier aussi des programmes scolaires sur l’éducation sexuelle et l’éducation non violente pour les parents.
L’ONG souhaite intensifier par ailleurs la vigilance et la prĂ©vention, c’est pourquoi elle a procĂ©dĂ© au lancement d’un numĂ©ro vert qui est le 8000-10-10, un numĂ©ro d’assistance tĂ©lĂ©phonique aux enfants qui sera dans quelques jours gratuit selon le responsable commercial de Mauritel citĂ© par l’AMSME lors de cette prĂ©sentation du rapport sur « la prise en charge des cas de violence Â».
La structure a rappelĂ© que ce numĂ©ro sera opĂ©rationnel et gratuit Ă  travers les autres opĂ©rateurs comme Mattel et Chinguitel d’ici fin FĂ©vrier 2011. Avec l’obtention de ce type de service, l’ONG s’était engagĂ©e en 2009 Ă  rĂ©pondre ainsi Ă  une exigence du RĂ©seau Mondial des Lignes d’Assistance aux Enfants pour qui «Chaque enfant a le droit d’être entendu Â».
Compte rendu Badiane et ABB


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