Les responsables des 6 organisations (Afrique Renaissance, IRA, Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice –IMEJ, Kawtal e Jellitaare, Observatoire de la jeunesse mauritanienne contre les disparités sociales – OJMDS, Parti Union des Forces Sociales de Mauritanie)...
...politique et sociale ont dressé un tableau sinistre de la situation du pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours.
A la même occasion, le Collectif de Secours et d’Accueil pour les Victimes d’Esclavage, de Viols et de Traites a fait sa déclaration de naissance, corollaire d’une solidarité agissante en faveur de Aïchetou Mint Mbareck, victime d’esclavage. Cette conférence a été faite donc en deux temps.
C’est d’abord au Collectif des femmes membres de IRA (Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste) présidée par Biram Ould Dah de monter au créneau pour dénoncer le cas « abject » de l’esclave libérée Aichetou Mbareck, dénonçant au passage «l’indifférence de l’Etat mauritanien et son silence complice vis-à -vis des horreurs vécues par les esclaves en Mauritanie ». Ce collectif dirigé par Mme Marième Mint Isselmou a condamné avec la dernière énergie la « non assistance par le pouvoir des esclaves libérés des serres de leurs maîtres malgré les sommes faramineuses recueillies çà et là à ce dessein». Ces femmes disent également que leur combat sera sans relâche et sont prêtes à assister les femmes domestiques victimes de séquestration, de viol ou de violence verbale ou physique sans distinction de nationalité et d’appartenance sociale ou religieuse. Pour Biram Ould Dah, « l’Etat a failli à ses responsabilités, c’est pourquoi le collectif des femmes est né pour lutter contre les sévices auxquels sont victimes les femmes esclaves». D’autre part, il a indiqué que la création du Front (FLERE) qui regroupe 6 organisations est une opportunité que saisiront ses membres signataires pour « conjuguer leurs efforts pour mener à la déconfiture totale du système de domination et pour l’avènement d’une Mauritanie véritablement démocratique où le droit prévaudra » selon les termes de la déclaration rendue publique. Les membres de cette organisation commune se disent « attachés aux principes universels des droits humains ». En 6 points, le Front a dégagé ses objectifs qui ont pour noms dénonciation, interpellation à la communauté internationale sur le danger qui prévaut en Mauritanie relatif au « cumul d’humiliation et de frustration des populations noires », du HCR sur « les conditions catastrophiques du retour des citoyens déportés lors des évènements de 1989 », exigence au pouvoir «des changements réels et urgents » sur tous les plans, responsabilités de l’Etat de tout ce qui est advenu au peuple mauritanien. Enfin, le front a lancé un appel « au peuple mauritanien et à toutes les forces vives à resserrer leurs rangs et à se dresser contre les groupes féodaux et racistes pour sauver la Mauritanie de la violence et du chaos». Pour sa part, M. Bala Touré, membre de IRA et du FLERE, a indiqué qu’il est temps de retrousser les manches et de faire face à la situation. « Ce sont les enfants d’une même mère qui peuvent dire que notre mère est une sorcière » ironise-t-il en citant un adage soninké. Les responsables des 6 organisations (Afrique Renaissance, IRA, Initiative Mauritanienne pour l’Egalité et la Justice –IMEJ, Kawtal e Jellitaare, Observatoire de la jeunesse mauritanienne contre les disparités sociales – OJMDS, Parti Union des Forces Sociales de Mauritanie) politique et sociale ont dressé un tableau sinistre de la situation du pays depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Ce qui leur a permis de faire un constat amer de cette situation. « Cinquante ans d’indépendance équivalent à cinquante ans de galère et de colère ». Parallèlement à cela, les membres du FLERE ont remis à la presse une note d’information sur la situation d’ensemble du pays notamment en faisant ce qu’ils appellent « une radioscopie d’un racisme d’Etat». Compte rendu Ibou Badiane


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