Une mère réclame : Son fils mort en prison a été enterré à son insu   
22/11/2010

Mme Oumoul Vadly Camara, mère du détenu Mohamedou Ould Mohamed Bouh dit Issa mort en prison et enterré à l’insu de ses parents, est dans tous ses états. Son fils âgé de 23 ans incarcéré Ã  la prison de Rosso est mort le 6 août dernier des suites d’une maladie selon des sources pénitentiaires.



Un argument que réfute la mère du défunt qui dit que son fils serait décédé « des suites de tortures Â». A l’en croire, elle n’a pas été informée ni de la maladie de ce dernier, ni de son décès encore moins de son inhumation. 

Le visage triste, la gorge serrée, la mine morne et pleine d’amertume voilà les qualificatifs d’une mère qui crie au scandale et au secours. Oumoul Vadly Camara, cherche désespérément soutien et secours pour que la lumière soit faite sur la mort « suspecte Â» de son unique fils Mohamedou Ould Mohamed Bouh. Arrêtés en 2009 lors d’un contrôle de routine par la Gendarmerie de Rosso, Mohamedou Ould Mohamed Bouh, Ely Cheikh Ould Sabar, propriétaire du véhicule et deux autres amis dont un garde ont été inculpés par le parquet de Rosso pour détention d’alcool. Deux mois après, Ould Sabar fut libéré sur intervention de ses parents indique la plaignante. Trois mois après, ses trois autres amis devraient être libérés mais Mme Oumoul Vadly s’est interposée pour demander le maintien de son fils en prison en guise de punition afin de le dissuader de fréquenter des gens peu recommandables. Une responsabilité qu’elle endosse pour tout ce qui est advenu aujourd’hui à son fils. Résignation oblige.
En août dernier, Mme Oumoul Vadly Camara a eu la fâcheuse surprise d’apprendre le décès et l’enterrement de son fils sans au préalable être informée de sa maladie et ce, deux jours après ce malheureux évènement. Motif évoqué par les sources pénitentiaires, son fils serait mort des suites de paludisme. Selon la malheureuse maman, « quelque soit les causes du décès de mon fils, je devrais être informée avant son enterrement Â» qui, selon elle « s’est faite dans la nuit sur ordre du procureur du tribunal de Rosso sans aucune expertise médicale». D’après Oumoul Vadly, l’oncle du défunt qui s’était rendu pour s’enquérir de la situation et demander le certificat de décès aurait également été surpris de voir une ordonnance où sont prescrits de la Bétadine et des gants. Ce qui l’aurait mis en doute sur les circonstances de la mort de son neveu.
A en croire Oumoul Vadly, « un prisonnier m’a confié que mon fils a été torturé par deux gardes, en la personne de Adama Bâ et Demba Faye sous la complicité du régisseur de la prison qui n’est rien d’autre que le nommé Mahmoud Thioub Â». Oumoul Vadly pointe un doigt accusateur à ces trois personnes précitées dont les deux gardes seraient les présumés tortionnaires à l’origine de la mort de son fils. Aujourd’hui, elle demande à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances qui entourent le décès « suspect Â» de son fils. « Je lance un appel au Président de la République et aux autorités compétentes pour que la lumière soit faite sur le mystère qui entoure le décès de mon fils Â» a-t-elle déclaré au siège de l’Association des femmes Chefs de Famille (Afcf) et en présence de la présidente de cette Ong auprès de qui, elle était partie solliciter soutien pour que sa cause soit entendue. Mieux, «je demande une autopsie pour élucider les véritables causes du décès de mon fils Â». Au finish, Oumoul Vadly est décidée de porter plainte contre les présumés tortionnaires. Elle s’est dite prête de s’attacher les services d’un avocat à cet effet parce que « j’ai des témoins sur les tortures infligées à mon fils Â». « Ce qui est arrivé à mon fils est anormal et dépasse les normes de l’Etat de droit et le respect de la dignité humaine Â» indique-t-elle.
Quant à Aminetou Mint Ely, présidente de l’Afcf, « nous dénonçons les pratiques inhumaines et dégradantes qui sont aujourd’hui exercées par les gardes pénitentiaires du pays et qui sont souvent sources de plusieurs décès suspects dans les prisons Â». Toutefois, «nous demandons que la lumière soit faite sur cette affaire et que des sanctions sévères et exemplaires soient appliqués pour mettre fin à la torture pratiquée dans les prisons mauritaniennes. Des pratiques qui vont à l’encontre de la convention relative à la torture ratifiée par la Mauritanie Â».
Ibou Badiane


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