M. Lemine, le père de la fillette Fatimetou, âgée de 8 ans accusé de viol par cette dernière a été présenté devant le parquet de Nouakchott le 8 novembre pour être entendu sur cette affaire. Selon des sources proches du dossier, le père aurait nié en bloc avoir tenté de violer sa fille...
...et aurait accusé à son tour son épouse d’avoir orchestré une machination. Dans son argumentaire, le père aurait déclaré que son épouse lui aurait demandé une forte somme d’argent.
Comme il n’a pas accédé à cette demande, son épouse n’a pas trouvé mieux que de mettre à profit sa fille pour le mouiller. Sur un autre registre, le certificat médical a bien certifié les traces de tentative de viol. Tout compte fait, le procureur a jugé qu’il y a insuffisances de preuves et par conséquent a classé l’affaire sans suite. D’autres sources informent que les parents maternels de la fillette qui avaient porté plainte, auraient été contraints de la retirer sous pression de la famille paternelle. Dans tous les cas, l’Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l’Enfant (AMSME) qui avait pris en charge cette affaire, est contre la décision du procureur et demande à ce que « la justice soit beaucoup plus regardante sur les cas d’inceste ». Mieux, elle demande à ce qu’une « loi soit instituée pour dissuader les pères violeurs ». L’AMSME est une Ong qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Elle a créé depuis 2001 un centre d’accueil "El Wafa" situé à El Mina pour le conseil, la prise en charge sanitaire, psychosociale, scolaire, familiale et juridique. Ce centre s’occupe de l’alphabétisation, de la réinsertion sociale et économique des victimes en créant des activités génératrices de revenus (AGR). «Chaque jour, nous enregistrons 2 à 3 cas de victimes de viol, de maltraitance, de violence que nous prenons en charge et accompagnons en faisant un suivi permanent» indique Mme Zeinabou Mint Taleb Moussa, présidente de l’AMSME. Ibou Badiane
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