Les joggeuses: Elles courent, elles courent   
05/07/2010

Mais qu’est ce qui fait courir ces dames? C’est la question qu’on se pose devant la frĂ©nĂ©sie sportive qui s’est emparĂ©e de nos femmes. Le clichĂ© de la femme Mauritanienne oisive et un brin paresseuse est en passe de sombrer dans les catalogues.



 Elles marchent, courent, sautent et suent Ă  grosses gouttes dĂ©sormais. PhĂ©nomène de mode, souci esthĂ©tique ou simplement implacable rĂ©alisme, les rĂ©solutions sont divergentes mais, toutes ont pris leurs quartiers au Stade Olympique de Nouakchott. Cet après-midi de juillet, elles sont nombreuses les femmes sur l’aire sportive. La tenue est des plus hĂ©tĂ©roclites. Quand certaines arborent l’équipement complet de la joggeuse parfaite avec maillot de corps, pantalon collant s’arrĂŞtant aux mollets et baskets de règle, d’autres portent la tenue de ville ordinaire. Symbolique cette vielle dame en voile et chaussures de sport vissĂ©es aux chevilles. C’est Hawa qui va sur ses 22 berges qui nous Ă©claire la première sur ses rapports avec les sport : «  Je pratique le sport sur recommandation de mon mĂ©decin. Chaque annĂ©e, en cette pĂ©riode, j’avais une attaque d’angine, mon mĂ©decin m’a conseillĂ© de faire du sport et je vous assure que depuis 2 ans que je le fais, je vais mieux, de plus, je perds du poids. Chaque après-midi,  je cours, je fais de la marche et je finis par sauter sur cette corde que vous voyez.» Quelques mètres plus loin, Fatou, 16 ans : «Je profite des vacances pour venir changer d’air. En fait, j’accompagnais mon père et c’est ainsi que j’ai pris goĂ»t Ă  ça. Mais, je sais qu’à la fin des vacances, il me sera difficile de le faire.» Pendant que Fatou s’exprime, Minetou, une respectable dame de 52 ans s’est arrĂŞtĂ©e et confie : «Je viens ici chaque jour Ă  18 heures. Je fais plusieurs fois le tour du stade en marchant. Personne ne me l’a suggĂ©rĂ©, je le fais pour me sentir bien, c’est tout.» Au fil des minutes, tout l’espace du stade se voit investir par un monde d’hommes et de femmes de tous les âges. Du  mouvement, il y en a  sur tous les fronts. Lalia, 25 ans, flanquĂ©e de sa sĹ“ur cadette s’arrĂŞte après une marche de plusieurs minutes, le souffle court : «Je frĂ©quente ce stade pour trois raisons : combattre mon obĂ©sitĂ©, pour le bien ĂŞtre de ma santĂ© et pour une raison esthĂ©tique mĂŞme si cette dernière raison vient en dernier lieu. Je me sens mieux en faisant du sport et mon activitĂ© cardiaque est meilleure. On m’a longtemps conseillĂ© de faire du sport pour perdre du poids. Ma petite sĹ“ur que voici risque l’obĂ©sitĂ© aussi. C’est pourquoi elle est lĂ .» Sur ce, la jeune femme s’éloigne Ă  grandes enjambĂ©es. A la sortie, c’est Mettou, 17  qui s’explique : «depuis deux ans, sur trois jours de  la semaine, je viens ici. C’est parce que j’étouffe en ville ! Dès que j’arrive, je cours et c’est quand j’ai bien transpirĂ© que je m’arrĂŞte et je me mets Ă  marcher.»
Il en est ainsi désormais au Stade Olympique de Nouakchott. Les temps ont bien changé et les habitudes suivent. Il devient évident que l’activité sportive s’est invitée chez les Nouakchottoises. Et cela est certainement parti pour durer.

Birri


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Commentaires
lecteur

2010-07-07 05:37:07

This is a great thing, for physical and mental health. Go women!

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