La situation des mauritaniens victimes des douloureux évènements de 1989- 1991, anciennement réfugiés au Sénégal et au Mali et rapatriés en Mauritanie, est toujours préoccupante. La plupart, éleveurs et agriculteurs, sont installés dans des sites dans les zones d’accueil, avec un minimum pour la survie
Les activités productives, d’insertion durable, tardent encore à y prendre forme, par manque de ressources et, surtout, en raison du non règlement des nombreux litiges fonciers. D’autres victimes des évènements de 1989- 1991, anciens fonctionnaires et agents de l’Etat, avaient espéré voir la fin du calvaire qu’ils supportent depuis 21 ans, avec l’organisation du recensement, en janvier 2010. Cette opération a connu une grande mobilisation des organisations de la société civile, ainsi que des services compétents de l’Etat. Toutefois, comme un feu de paille, elle ne semble pas poursuivre l’objectif qui lui était assigné, à savoir procéder au règlement des situations administratives de ces victimes d’une injustice inqualifiable depuis plus de deux décennies. La Commission Nationale, créée par décision du Conseil des Ministre, pour superviser ce recensement et proposer des solutions de règlement définitif, n’a pas tenu une seule réunion depuis janvier. Le recrutement des enseignants, parmi les victimes et leur affectation dans différentes écoles à l’intérieur du pays avait conforté l’espoir d’un règlement rapide de la situation des autres personnes. Malheureusement, l’opération en faveur des enseignants semble répondre plus à un souci de comblement d’un déficit qu’à une réparation d’une injustice. Si la volonté politique de règlement de cette épineuse et douloureuse question est réelle, il importe que les autorités supérieures du pays prennent des dispositions pratiques rapides pour le règlement de la situation des anciens fonctionnaires. Car, d’autres victimes attendent toujours réparation : outre les travailleurs des établissements publics, ceux des secteurs privé et informel, il y a tous les éleveurs et paysans qui attendent aussi. La question est à la fois très sérieuse et douloureuse, pour être traitée comme une opération tapageuse, de type politicien.
Le FONADH demande la convocation dans les meilleurs délais de la Commission Nationale en charge du dossier afin de statuer sur la situation des fonctionnaires et agents de l’Etat victimes des événements 1989- 1991.
Les signataires :
1. Association des Femmes Chefs de Familles, 2. Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), 3. Association Mauritanienne pour la Promotion de la langue et de la Culture SOONINKE 4. Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM 5. Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM), 6. Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES), 7. SOS – Esclaves, 8. Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie) 9. Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH), 10. Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE), 11. Collectif des Veuves.
FORUM DES ORGANISATIONS NATIONALES DES DROITS HUMAINS EN MAURITANIE (FONADH)
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