Déclaration du Fonadh :TOUS DIFFERENTS–TOUS EGAUX   
09/12/2009

En ce 10 décembre 2009, 61ème  anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le FONADH souscrit entièrement au thème retenu cette année à savoir : « la non-discrimination » dans le contexte mauritanien, africain et mondial.



La non-discrimination est effectivement une valeur fondamentale énoncée dans la DUDH et inscrite comme droit de l’homme dans ce même instrument et dans beaucoup de lois en Mauritanie,  notamment la Constitution du 20 juillet 1991.
Si l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dispose que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et  en droit », c’est pour combattre la discrimination sous toutes ses formes, tel qu’il est souligné par l’article premier  de la Constitution mauritanienne en ces termes : « la République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi. »

Cependant au delà des consécrations juridiques, qu’en est-il réellement du vécu des populations mauritaniennes ? Telles que les  victimes de l’esclavage, du passif humanitaire, de l’exclusion par la pauvreté, des violences contre les femmes, des personnes handicapées, qui perçoivent leur quotidien comme un fait accompli. La liberté, la justice et l’égalité ne sont que des vÅ“ux pieux.

En Mauritanie la discrimination et les inégalités sont fortement ancrées, cette situation anachronique montre l’intérêt du thème retenu cette année pour la célébration de la Journée Internationale des droits de l’homme pour nous mauritaniens victimes de ce phénomène. Il rappelle le devoir de chaque individu, de chaque responsable et de chaque détenteur de pouvoir pour combattre la discrimination sous toutes ses formes et à travailler à l’éradication en profondeur des traditions culturelles discriminatoires, des inégalités dans les domaines politiques, économiques et sociales et à l’application stricte des lois  pour une Mauritanie égalitaire.

C’est pourquoi, le FONADH en cette journée mémorable, réitère sa position sur certaines questions qui ont divisé notre pays pluriel et multiculturel à savoir:
      -     l’abrogation de la loi d’amnistie de juin 1993,
- la levée de l’impunité concernant les auteurs des crimes  relatifs au passif humanitaire,
- la mise en place d’une Commission Nationale Indépendante pour faire toute la lumière sur cette phase sombre de notre histoire,
- le jugement des coupables,
- l’application de la loi criminalisant l’esclavage par la mise en place de véritables mesures d’accompagnement ainsi que des programmes sérieux de réinsertion,
- la distribution équitable des richesses et des actions positives en direction des personnes les plus défavorisées et les groupes vulnérables.

Enfin, animé  par le combat contre l’injustice et le devoir de mémoire, le FONADH rappelle à l’opinion nationale et internationale la  date du 28 novembre 1991, au cours de laquelle 28 militaires mauritaniens noirs ont été assassinés sauvagement par leurs compagnons d’armes pour célébrer l’anniversaire de la fête de l’indépendance.
Appelle tout le  peuple mauritanien à s’incliner devant la mémoire de nos martyrs et à exiger le règlement juste et définitif du passif humanitaire ; suivant les normes internationalement reconnues basées sur : le rétablissement de la vérité, la justice, la  réparation et enfin réconciliation.
   Le Secrétariat Exécutif 
   Nouakchott, le 10 décembre 2009


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