Atelier de formation des parajuristes pour assister les victimes d’esclavage : A l’heure de l’évaluation et de l’appréciation   
30/03/2017

Du 24 au 26 mars dernier, l’Association du Barreau Américain, Rule Of Law Initiative (ABA ROLI), a organisé en partenariat avec l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), une session de formation au profit des parajuristes sur l’assistance  ...



... aux victimes d’esclavage et des pratiques esclavagistes. A l’issue de cet atelier, certains responsables ont réagi par rapport à la tenue de cette formation qui, estiment-ils, était venue à son heure.
Me Fatimata Mbaye, présidente de l’AMDH, à la clôture de cette formation, a remercié tous les participants, les consultants, le bailleur, les militants de l’AMDH notamment Ousmane Touré qui a été à l’origine de la conception du projet.  «Cette formation marque le point de départ d’un projet qui va concerner trois zones, Nouakchott, Nouadhibou et Néma et qui va traiter particulièrement les personnes victimes de l’esclavage » a-t-elle souligné. Elle a indiqué que l’équipe du projet va s’occuper de la coordination et du déploiement des missions sur le terrain. Aux participants, elle a exhorté de mieux s’outiller pour faire face à la situation.  « Ces cours que vous avez reçus vous permettront et vous renforceront dans vos connaissances des dossiers sur l’esclavage, d’identifier et de documenter afin de pouvoir assister ou accompagner les victimes de l’esclavage » dit-elle. D’ailleurs pratiquement depuis quelques temps, l’AMDH sous l’égide de Mr Ousmane Touré, concepteur de ce projet, est entrain de former ses militants  sur les droits humains, sur les mécanismes internationaux et sur la législation mauritanienne qui régit la lutte contre l’esclavage. Tout en souhait bon retour dans leurs villes respectives, Me Mbaye a souligné que «l’AMDH reste en tout cas disposer à encadrer, assister et à encourager toute l’équipe pour le bon déroulement du projet ».
De son côté, Mr Axel  Etoundi, Directeur d’ABA ROLI en Mauritanie, a indiqué que «Cet atelier rentre dans le cadre d’une formation des parajuristes de l’AMDH, notre partenaire afin de mettre en place un programme visant à former les parajuristes pour assister les victimes de l’esclavage. Ces parajuristes ont été formés pour identifier et assister les personnes victimes de l’esclavage».  Tirant les conclusions de cet atelier, il a soutenu que «Le principal enseignement qu’on peut tirer c’est qu’il y a la volonté des Organisations de la Société Civile (OSC) , en particulier l’AMDH, d’aller vers une approche beaucoup plus objective dans le traitement des cas et des situations liées aux pratiques esclavagistes ». Mais que cela doit se faire dans le cadre de la loi, notamment la loi 031/2015. Donc pour lui,  «l’atelier a permis de rationnaliser les pratiques et la façon de faire qui peut poser problème ; les méthodes de travail, d’identification, de collecte des informations sur les situations de cas d’esclavage bien connus. Mais aussi, l’atelier a permis de mettre sur pied un ensemble de savoir faire qui existe dans le cadre des cas d’’esclavage et de la loi 031/2015 qui constitue le point de départ de toute cette initiative ».  Par rapport aux bailleurs, le directeur d’ABA ROLI a souligné que «cette initiative s’inscrit dans les programmes du Département Américain et de l’Ambassade des Etats-Unis en Mauritanie auxquels nous exprimons notre reconnaissance pour leur soutien, leur disponibilité et pour leur accompagnement ».
Mr Amadou Abdoul Dia, consultant a lui aussi indiqué que « du point de vue organisationnelle, c’est très bien. Il y a eu un programme bien ficelé et qui nous a permis de faire une bonne formation. Les modules ont été bon et ont permis aux participants de comprendre vite et cela s’est matérialisé par leur volonté et leur intéressement aux sujets. Il s’y ajoute, leur questionnement par rapport aux enseignements qui ont été inculqués. En tout cas, j’estime que cet atelier portera ses fruits ».
Pour Aliou Ba, président de la cours spéciale de Néma, il a d’abord remercié les organisateurs  en particulier ABA ROLI qui a bien voulu dans sa mission, accompagner les parajuristes de l’AMDH pour l’accomplissement de leurs missions dans les wilayas où ils seront déployés. Nous avons expliqué la loi 031/2015 dans toutes ses dispositions et ses facettes pour amener les parajuristes à la comprendre, les procédures pour mieux accompagner les victimes, je suis très satisfait du résultat de l’évaluation qui a permis de comprendre qu’on n’a pas prêché dans le vide. En tant que président de la cours spéciale de Néma, notre mission c’est d’appliquer la loi. Nous pouvons assister les victimes mais tous les partenaires sont les biens venus ».
Quant Ousmane Touré, concepteur du projet, il a souligné que «Ces trois jours ont été très riches en informations et en pratique. Pour la première fois je vois des journées de formation ciblées. Donc dans le cadre de ce projet, on avait besoin de ça : avoir des parajuristes bien outillés pour faire face à la situation sur le terrain et qui vont trouver un spécialiste. On a eu la présence d’un président de tribunal sur l’esclavage. C’est inouïe, c’est la première fois qu’on trouve des acteurs sur le terrain liés de près ou de loin autour d’une table avec des parajuristes pour leur expliquer les procédures qu’il faille prendre. La barre est mise très haute. A nous de garder le cap pour arriver aux résultats escomptés».
Enfin, Mohamed Ould Bneijara, président de l’Association pour le Développement Intégré du Guidimagha (ADIG) : « Cet atelier vient au bon moment. La Mauritanie a voté la loi 2015-031 incriminant l’esclavage et les pratiques esclavagistes dans un contexte marqué par l’occupation anarchique des terres, de multiplication de villages et petits villages, d’analphabétisme très élevé avant de pouvoir accéder à l’information pour bénéficier des services publics. Cette formation des parajuristes pour assister les victimes d’esclavage est une grande opportunité qui s’offre à nous afin d’accompagner ces personnes ».
I.Badiane


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