L’esclavage apparaît chaque jour sous des formes complexes. Il ne s’agit plus de penser à la traite des personnes de façon flagrante et visible mais ce phénomène est là, en face de nous. Son éradication requiert la volonté de tous.
Souleimani Tamboura, un homme âgé de la cinquantaine s’est présenté le mercredi 5 mars 2008, à la brigade de gendarmerie de Boghé.Il dit avoir été victime d’une discrimination, c’est pour cette raison qu’il a porté plainte contre sa belle famille.
En effet, l’homme aurait demandé la main de Fatimata Babaly, veuve et mère de trois enfants. La jeune femme accepte l’offre mais les parents hésitants, refusent de légaliser ce mariage contre nature. Pendant ce temps le couple tente vaille que vaille à légaliser ce lien que la religion n’a pas interdit dans ses textes fondamentaux. Le couple se rend à Nouakchott en vue de sceller la relation. Le cadi d’Elmina après avoir entendu les deux êtres qui s’aiment, légitime le mariage et établit un certificat de mariage . Deux témoins étaient présents dont l’imam de mosquée de Testem. Revenus au village après l’attachement les parents de la femme déçus de ce lien qu’ils considèrent comme un sacrilège, arrachent la nouvelle mariée à son époux et l’amènent dans leur perpétuel mouvement à la recherche d’endroits propices à l’élevage. Une solution provisoire semblait se profiler à l’horizon mais Tamboura n’aura plus la chance de voir son épouse. Ce genre d’affaires longtemps classées se dévoilent au grand jour. Souleimani Tamboura ayant eu vent de la nouvelle ère de l’abolition et de la criminalisation des pratiques de l’esclavage et fort d’un certificat de mariage dument signé a vu son épouse arrachée de force. Le commandant de la gendarmerie de Boghé saisi de l’affaire l’achemine au prés du procureur du tribunal d’Aleg qui envoie une mission à Testem. Au cours de l’enquête 8 personnes impliquées dans cette affaire seront conduits à Aleg , trois viennent d’être relaxés. Aux dernières nouvelles 5 suspects sont toujours maintenus en garde à vue dont le père de la fille. Cette dernière a préféré semble-t-il vivre loin de son foyer conjugal pour rester auprès de sa famille. Les autorités judiciaires du Brakna semblent décidées à aller jusqu’au bout. Wait and see. Kalidou Ngaidé Correspondant permanent au Brakna
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