Aussi curieux que cela puisse paraître, la chute des cours des devises, notamment de l’euro qui a dégringolé de plus 400 UM vers 360 UM n’a pas donné l’occasion au Gouverneur de la BCM Sid’Ahmed Ould Raiss et au ministre des Finances Kane Ousmane de crier victoire sur les toits. Et pourtant une baisse aussi spectaculaire ne devait être occultée!
Mais comme cete baisse n’est pas le fruit d’une politique nationale cohérente, nos deux mousquetaires de la Finance adoptent un profil bas.

Dans les faits, les autorités financières mauritaniennes n’ont joué aucun rôle dans la baisse actuelle des cours des devises et ignorent probablement ses causes. S’il faut remercier quelqu’un pour cela, c’est vers l’Espagne qu’il faut adresser ses congratulations et l’aider en contrepartie, à faire libérer ses otages retenus par Al Qaida.
En fait, ce sont les banques espagnoles -sur ordre de l’Union Européenne- qui ont décidé à partir de 2010 de ne plus accepter le versement des devises liquides en provenance de la Mauritanie faisant ainsi ce boulot à la place des Douanes mauritaniennes en mettant terme à la saignée des devises du marché mauritanien et contribuant de la sorte à la chute des cours de celles-ci chez nous.
Résultat : l’euro et le dollar sont abondants à Nouakchott même si les passeurs des valises de devises vers l’Espagne ont changé de destination, certains pour la Gambie et d’autres pour Dubai. C’est ce qui explique que la chute des cours des devises en Mauritanie n’a pas eu d’incidence sur les prix.
Au contraire, les prix continuent à flamber. Le sac de sucre qui se négociait à 8000 UM, il n y a pas longtemps, affiche aujourd’hui un peu moins de 11000 UM et la spirale de la hausse a atteint d’autres denrées ainsi que les hydrocarbures. Les récentes hausses des prix sont imputées par les experts aux manœuvres des acteurs du marché noir des devises ,qui continuent à entretenir un circuit d’importation parallèle échappant à tout contrôle ainsi qu’au refus de certains importateurs de passer par les banques mauritaniennes pour masquer leur chiffre d’affaires réel et en fin à l’inapplication par la Banque Centrale de Mauritanie(BCM) des dispositions relatives à la libéralisation du marché de change.
QUE PASA?
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