Déménagement : Les blocs rouges s’écroulent sans casse   
09/04/2009

Depuis quelques jours, les blocs dits rouges, des logements célèbres, au cœur de Nouakchott, s’écroulent, les uns après les autres, à coup de bulldozers. Ce fut un bel spectacle pour les curieux, les voisins de l’îlot A, les fonctionnaires des banques voisines. Ceux qui les occupaient depuis bien longtemps ont abandonné les lieux où pourraient pousser des tours, «un centre d’intenses activités économiques.»



L’expression du directeur des Domaines qui a réussi un tour de maître, en faisant accepter aux occupants de quitter les lieux.

Une prouesse dans la mesure où plusieurs tentatives des différents pouvoirs publics n’ont pas jusqu’ici réussi à convaincre les locataires à évacuer des logements situés au centre ville, près du quartier administratif.
Au terme donc d’un accord en bonne et du forme, négocié, côté Etat par Boumediene Ould Bate, directeur des Domaines, de l’Enregistrement et du Timbre (photo)avec les délégués des occupants, et rapidement exécuté par l’Etat, les 120 familles ont reçu, un montant de 2,5 millions d’Ouguiyas et un terrain de 500 m2, sur la route de Nouadhibou, non loin du Centre Emetteur.

Malgré les difficultés liées à ce genre d’opération, le déménagement s’est visiblement très bien déroulé. Les locataires ont aussitôt libéré les lieux, conformément à l’accord signé.

Ould Bate se félicite du déroulement, sans heurts de cette opération et déclare n’avoir enregistré aucune contestation, aucun désagrément lors du déplacement, ni au niveau des permis, encore moins celui du payement. Il faut tout de même signaler que deux occupants disposant de titres fonciers se sont opposés à la casse de leur maison.

Selon nos informations, ils ont rejeté la proposition du ministère des finances qui leur a proposé 15 millions d’Ouguiya et 4 terrains. A la direction des Domaines, on laisse entendre que rien n’arrêtera l’Etat, d’ailleurs, la maison du sieur Mohamed Ould Bah, l’un des contestataires, est déjà démolie.

Cette opération, une première en Mauritanie, exceptée bien sûr celle des Kebba, en 1989, a, semble-t-il, suscité une émulation auprès des voisins, en l’occurrence ceux de l’îlot A, qui ont, selon certaines confidences, commencé à démarcher la direction des Domaines dans le but de pouvoir bénéficier d’un même traitement. Pour Ould Bate, la direction n’a pas pour option de contraindre les occupants à libérer leurs domiciles ; elle privilégie la négociation, une solution à l’amiable.

Pour certaines personnes, cette opération des pouvoirs publics est très louable. En effet, c’est la première fois que l’Etat mauritanien fait quelque chose d’utile aux fonctionnaires, parce que grâce à cette opération de déménagement, les occupants des blocs dont certains n’auraient jamais imaginé posséder une maison, sont aujourd’hui devenus propriétaires.
Selon un propriétaire d’un logement à l’îlot A, tous ceux qui l’occupent actuellement sont des locataires, les fonctionnaires logés par l’Etat habitent presque tous ailleurs.

En outre, la démolition des blocs rouges marque donc la fin d’une époque, des amis et voisins qui se sont côtoyés depuis l’édification de ces logements, des enfants qui ont tapé sur le ballon depuis l’enfance se séparent. Un grand moment d’émotion. Beaucoup de souvenirs qui s’enfouissent sous les tas de gravats.

Par ailleurs, la démolition de ces blocs «devenus vétustes et dangereux» pourrait contribuer, comme le souhaite l’Etat, à donner au centre ville un nouveau visage, une architecture moderne. Selon le directeur des Domaines, sous peu, s’élèveront de belles tours abritant d’intenses activités économiques, avec à la clef de nombreux emplois.

Déjà, selon Ould Bate, de belles perspectives s’offrent à l’Etat, de gros investisseurs étrangers ont commencé à se bousculer aux portions. Des Chinois, des Qataris, des libyens, des japonais se sont manifestés.

Dalay Lam (Le Calame)


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