L’espoir né de la promulgation en juillet 2006 d’une nouvelle loi sur la presse fixant des critères et des conditions pour l’exercice de la profession et prévoyant un mécanisme de soutien à la presse a été -du moins jusqu’ici- de l’ancre sur papier.Les autorités de la transition n’avaient même pas jugé utile de veiller à l’application de cette loi et de voir qui sont les organes de presse qui respectent la loi ou qui sont hors la loi.
Pire, le 2 août 2006, quant la vingtaine de journaux réguliers, ayant des sièges de rédaction, des rédactions et une expérience avaient boycotté une conférence de presse organisée par Ely Ould Mohamed Vall , à laquelle avait été conviée une centaine de titres, sans périodicité, sans contenu et sans adresses, les foudres du pouvoir allaient s’abattre sur la presse indépendante.. Une circulaire a été aussitôt envoyée à toutes les administrations leur intimant l’ordre de ne plus accorder de soutiens à la presse (y compris évidemment, les journaux qui n’ont pas boycotté) . Une circulaire à l’application de laquelle veillera avec zèle, notre ami l’inspecteur général d’Etat Mohamed Ould Horma. Plus d’une année s’est écoulée sur cette circulaire. La presse a été certes affamée mais, même dans la galère, elle a gardé de sa superbe. .Finalement l’espoir a commencé à renaître en septembre 2007 quand des confrères ont rencontré le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi, le Premier ministre Zeine Ould Zeidane et le ministre de la Communication Mohamed Vall Ould Cheikh pour leur exposer la situation lamentable de la presse indépendante .Nos confères du comité de suivi de la presse indépendante ont eu des oreilles attentives. Preuve de la bonne volonté du nouvel exécutif, une baisse substantielle des tarifs d’impression a déjà été accordée au niveau de l’Imprimerie Nationale. Le .comité de suivi de la presse indépendante a rendu public à l’occasion le communiqué ci-dessous.
Communique de presse
La Presse indépendante vit un grand désordre depuis quelques années, en raison de l’absence de textes adaptés à la liberté d’expression. Bien que la Transition ait élargie de manière concrète le champ de la liberté d’expression, les efforts visant à reformer le secteur se sont arrêtés à mi-chemin. Les lois relatives à la Presse ont été vidées de leur sens malgré les excellents efforts consentis par les journalistes lors des journées de concertation en vue de préparer des textes modernes et appropriés.
Cette reculade s’est accompagnée d’un tarissement des ressources de la Presse au niveau des abonnements, des insertions et même dans l’accès à l’information. Le Presse indépendante a pris l’initiative de rencontrer les nouvelles autorités, spécialement le Président de la République, le Premier Ministre et le Ministre chargé de la Communication pour leur expliquer cette situation qui menace l’avenir de la liberté d’expression. Les Hautes Autorités ont exprimé à l’occasion, leur volonté de reformer le secteur, de garantir une ambiance favorable à la liberté d’expression et de contribuer au développement moral et matériel de la Presse. En concrétisation de tels engagements la Primature a diffusé hier, une circulaire à tous les Départements Ministériels dans laquelle le Premier Ministre a confirmé l’engagement de l’Etat à garantir la promotion de «la liberté d’expression d’une manière générale et la liberté de la presse de façon particulière». Le Premier Ministre a demandé aux départements ministériels de «mettre en place un mécanisme transparent d’octroi des abonnements et des annonces publicitaires aux journaux réguliers, dans le cadre des crédits budgétaires alloués à cet effet, avec le respect des besoins exprimés au niveau des différents départements ainsi que la prise de mesures de nature à garantir à la Presse l’accès à l’information, à travers la fourniture de dossiers de presse actualisés et la facilitation de la couverture par la Presse, des activités du Gouvernement» Le Premier Ministre a également fait part à l’Imprimerie Nationale de l’engagement de l’Etat à supporter une partie des frais d’impression des journaux et de la nécessité d’accorder la priorité à la Presse Indépendante dans le cadre de l’appui accordé au secteur de la Presse par les partenaires internationaux. Plusieurs commissions planchent depuis quelques temps sous la supervision du Ministre de la Culture et de la Communication sur les voies et moyens de reformer le secteur de la Presse. La Presse indépendante tient à exprimer sa satisfaction suite à ces mesures sérieuses qui auront certainement une incidence positive sur l’avenir de la liberté d’expression. Elle demande aux autorités de veiller à l’application de ces orientations et de poursuivre les efforts fournis actuellement par la tutelle du secteur de la Communication pour faire sortir la Presse de l’ornière de la désorganisation structurelle et professionnelle dans laquelle elle se débat, à travers une révision rapide et globale des textes, notamment en ce qui concerne la suppression de la peine d’emprisonnement des journalistes, la régularisation de la situation de la HAPA, la définition du journaliste, de l’entreprise de presse et des mécanismes d’attribution de la carte de presse ainsi que le soutien financier prévu pour la Presse indépendante au niveau du budget général de l’Etat.
Nouakchott le 02 octobre 2007 La Presse Indépendante Le Comité de suivi
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