Le chef du Front populaire, un petit parti mauritanien qui se dit indépendant, a affirmé jeudi à l’AFP avoir brûlé un document honorifique que lui avait délivré l’Union européenne pour protester contre "les actes islamophobes" en Occident, dont des caricatures du prophète.
Chbih Ould Cheikh Melainine, président du Front populaire, avait reçu un "passeport de la liberté" décerné à titre honorifique par le parlement européen en 2003 alors qu’il se trouvait en prison sous le régime du président Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya (1984-2005). Il a indiqué avoir brûlé ce document, qui ne lui conférait pas la nationalité d’un pays européen. "J’ai voulu par cet acte dénoncer le comportement irresponsable des Occidentaux, Européens et Américains confondus, après la publication du film et des caricatures contre le prophète Mohamed et l’islam", a-t-il expliqué. Il faisait référence aux représentations du prophète Mahomet dans un film anti-islam réalisé aux Etats-Unis et dans des caricatures publiées par un hebdomadaire satirique français, qui ont provoqué une vague de protestation - marquées par des violences - et de condamnations dans le monde musulman. "L’Europe et l’Occident en général sont aujourd’hui méconnaissables, leurs dirigeants déboussolés et leur politique amarrée à Israël sans discernement", a accusé Chbih Ould Cheikh Melainine, qui affirme que son parti "n’est ni dans le camp du pouvoir ni dans celui de l’opposition". Le Front populaire est cependant considéré comme proche de l’Iran.(Afp)
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