Le Parti de Kane Hamidou Baba, le Mouvement pour la Refondation (MPR) a célébré le 9 septembre dernier, ses trois ans de vie politique dans un contexte marqué par un dialogue de sourds entre pouvoir et opposition. Dr Kane et compagnons ont mis à profit ce troisième anniversaire pour tirer le bilan de trois ans de...
...compagnonnage politique mais également envisager des perspectives pour l’amélioration du climat politique national et partant, de la démocratie.
C’est devant de nombreux militants et militantes du MPR, des personnalités de partis politiques, des invités tout court … que le Président Kane Hamidou Baba (KHB), a prononcé un discours fédérateur aux allures de critiques objectives allant dans le sens de l’amélioration du climat politique national et de la démocratie. Ainsi, après avoir rappelé les circonstances dans lesquelles est né son parti, KHB a précisé que cet anniversaire est placé sous le signe de « l’intégration nationale et de la justice sociale », deux concepts constituant l’acte fondateur du MPR. Justifiant ces principes fondateurs, KHB a indiqué que « L’intégration nationale et la justice sociale représentent pour nous les solutions idoines aux questions nationales et sociales qui freinent l’unité de notre pays, sa stabilité, sa démocratie et son développement», relevant ainsi les potentialités d’intégration dont dispose la Mauritanie mais aussi le gâchis, corollaire de politique mal galvaudée.
Le président du MPR a soutenu que le pacte de confiance par lequel est né son parti, constitue «un double contrat entre l’Etat et la Société, d’une part ; et entre l’Etat et le citoyen, d’autre part », demeurant «le cadre de référence privilégié permettant de faire des concessions aux réalités sociales … ». Dans cette voie tracée, KHB a insisté sur l’échange d’idées et d’initiatives afin de parvenir à tisser un cadre idéal de vie et de démocratie. «Il nous faut dialoguer, encore dialoguer, toujours dialoguer », devait-il marteler. « Si on nous avait écoutés », dira-t-il, « nous aurions pu éviter l’incertitude des échéances électorales que nous connaissons jusqu’à présent».
Le dialogue, un levier pour une démocratie apaisée
Par rapport aux résultats du dialogue, il a indiqué que «la mise en œuvre des acquis du dialogue, à l’occasion des prochaines élections législatives, marquera un tournant décisif dans la vie politique de notre pays ». S’agissant du dialogue entre pouvoir et opposition, le leader du MPR a soutenu que «nous restons favorables à la poursuite du dialogue avec l’opposition considérée comme radicale, et ceci, sans aucun préalable ». Car à en croire KHB, en matière d’équité électorale, il faut à priori avoir «un fichier électoral complet, fiable et incontesté». Ce qui selon lui, dépendrait d’un dialogue consensuel mais aussi du parachèvement de l’enrôlement biométrique considéré comme «un facteur de progrès». Il s’est à cet effet, félicité de la décentralisation des opérations engendrant l’humanisation des rapports entre citoyens et agents de l’Etat civil. Il a profité de cette occasion pour appeler ses militants, la jeunesse notamment, à aller s’enrôler en perspectives des législatives. Toutefois, il a regretté la lenteur dans la mise en place des bureaux d’enrôlement à l’étranger exhortant le gouvernement à diligenter ses services compétents.
KHB n’a pas passé sous silence le comportement de la COD, radicale dans ses positions aux slogans « empruntés » mais aussi la Majorité « en mal d’initiative, voire d’inspiration ». Il a donc fustigé ces comportements adoptés par les deux camps tout en les appelant à adopter une démarche apaisée.
Le retour à la CEDEAO s’impose …
Parlant de la crise sécuritaire, faisant allusion au Mali, KHB a indiqué qu’elle dépasse, « les moyens de chaque Etat pris isolément ». C’est ainsi qu’il a encore prôné comme dans le cadre de leur coalition dite « Convergence Patriotique », « le retour de notre pays dans la CEDEAO » qui s’impose désormais comme « un impératif d’intégration régionale et de mutualisation des efforts». Ce qui permettrait à la Mauritanie, selon KHB, de jouer «pleinement son rôle de trait d’union entre l’Union du Maghreb Arabe et l’Afrique de l’Ouest».
Par ailleurs, le président du MPR, s’est réjoui de la libération du leader de l’IRA incarcéré vers fin avril avec 6 de ses compagnons de lutte, suite à l’incinération des livres du rite malékite. Une libération provisoire intervenue le 3 septembre dernier et saluée par tous les militants des droits de l’homme. Pour KHB, «Ils auraient dû être libérés du jour où le juge s’était dessaisi de leurs dossiers », saluant au passage la décision de ce dernier (le juge), «cet homme qui avait tenu à appliquer la loi». Sous ce rapport, le président du MPR a soulevé des questions sociales qui piétinent encore tout en disant que «si la volonté politique de les résoudre existe encore, le cadre de cohérence fait défaut ». Enfin, KHB a engagé les cadres de son parti à poursuivre la réflexion jusqu’à la tenue de leur prochain congrès projeté prévu avant la fin de l’année en cours.
Compte rendu Ibou Badiane
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