Les mauritaniens appelés à réfléchir   
23/07/2012

Le terrorisme, la crise politique et la situation de l’économie figurent en tête des sujets qui dominent l’actualité en Mauritanie, confrontée depuis juin 2005 aux attaques des groupes terroristes de l’ex-GSPC devenu Al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi).



Ces groupes armés qui ont mené de sanglantes attaques à Lemgheity, Ghallawiya et Tourine, des assassinats, des enlèvements et l’attentat kamikaze de Nouakchott en aout 2009 se sont renforcés avec l’arsenal militaire libyen et occupent le nord du Mali depuis le début de 2012.
Aqmi, ce n’est plus des groupes armés,  c’est maintenant une véritable armée, renforcée par des centaines de soldats enfants recrutés au Mali
 En plus de cette menace récurrente, la Mauritanie reste secouée par une crise politique depuis le putsch du 6 Aout 2008 quand les chefs de l’Armée ont renversé le premier président démocratiquement élu depuis l’indépendance en 1960, lequel, avait voulu les limoger pour leur ingérence dans les affaires politiques.
 La signature de l’Accord de Dakar en juin 2009 sous l’égide de la communauté internationale  a permis l’organisation d’une élection présidentielle remportée haut la main  par le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, auteur du putsch. Ce scrutin n’a pas pour autant mis fin à la tension politique entre la majorité qui soutient l’ex-putschiste devenu président élu et la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) qui avait d’abord récusé les résultats du vote, avant de les reconnaitre, par la suite.
En septembre 2011 des  partis de la COD ont accepté d’amorcer un dialogue avec le pouvoir lequel a débouché sur la signature d’un Accord Politique en octobre 2011.
Le dit Accord a permis la révision de la constitution pour criminaliser les coups d’Etat, l’esclavage et affirmer l’identité plurielle de la Mauritanie.
Les projets de lois qui en sont issus ont été adoptés par le Parlement en décembre et janvier 2012. Les textes votés révisent le code électoral, interdisent le nomadisme politique, et instituent une liste nationale pour les femmes. Ils ont été adoptés par un parlement dont le mandat, prorogé suivant un avis du conseil constitutionnel, a expiré en novembre 2011, estiment les partis de la COD qui ont rejeté l’Accord, boycotté son vote et organisent depuis janvier 2012 de grandes manifestations sous le slogan : «Aziz Dégage.»
S’ajoute à cela (fallait-il en rajouter?) la montée du  discours communautaire plutôt raciste, l’infantilisme politique, les rancÅ“urs tribalo-affairistes, les ambitions démesurées, les idiots qui se prennent pour des Messies,  la crise économique avec un chômage qui affecte plus de 30% des diplômés selon les chiffres officiels, ainsi que les conséquences du déficit pluviométrique de l’année 2011 qui ont affecté récoltes, pâturages et cheptel.
En ces temps de crises, de révoltes et de violences, ces défis interpellent tous les Mauritaniens qui doivent au delà de leurs divergences,  prendre  la peine d’y réfléchir.
MAOB


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