Depuis le 17 février dernier, la Libye, pays arabe frère qui vit sous la fêlure du dictateur Mouammar Kadhafi depuis 42 ans, traverse une crise qui oppose ce sanguinaire à son peuple, enfin réveillé de son long sommeil, suite aux révolutions tunisienne et égyptienne qui ont emporté deux autres...
...dictateurs (Ben Ali et Moubarak) du même acabit que le fou de Tripoli. Le Parti Mauritanien pour la Justice et la Démocratie (PMJD), tout en affirmant sa solidarité avec le peuple libyen, que représente, désormais, le Conseil de Transition basé à Benghazi, salut également l’action de la communauté internationale, la France en tête, qui, pour une fois, a agi au bon moment, dans le respect d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU pour protéger un peuple victime des agissements irresponsables d’un dictateur vieillissant et capricieux à souhait. C’est le lieu ici, de rappeler que notre parti, le PMJD, a toujours émis de sérieuses réserves quant aux relations de la « Jamahiriya » de Kadhafi avec notre pays, qu’il voulait toujours prendre pour un vassal et entraîné dans ses calculs d’hégémonie sur la sous région (maghrébine et ouest – africaine) ainsi que sa volonté de régenter la vie politique et sociale en Afrique, quand il s’est déclaré « le Roi des rois traditionnels d’Afrique », sous couvert d’un panafricanisme désuet et réellement sans conviction. C’est également l’occasion de dire aux Mauritaniens, aux hommes politiques notamment, qui ont annoncé au grand jour leur allégeance à Kadhafi, cherché à « vendre » ses idées en Mauritanie et tentent aujourd’hui de le défendre, en le faisant passer pour un « héros » - et peut-être demain, pour un martyr – qu’ils ont toujours fait fausse route. La preuve la plus concrète de cette erreur monumentale est donnée aujourd’hui par la détermination avec laquelle le dictateur cherche à conserver le pouvoir, commençant d’abord lui-même à massacrer son peuple, usant de moyens militaires considérables (avions de chasse, chars, lance-roquettes), et poursuivant sa folie meurtrière en exposant ceux qui le soutiennent, malgré eux, aux bombardements des alliés. Sans doute aussi que cette « allégeance » de partis et d’hommes politiques mauritaniens à Kadhafi trouve son secret dans la recherche effrénée et sans gêne de l’argent. Un argent distribué par le « Guide » sous sa tente et qui doit, un jour ou l’autre, être rendu au peuple libyen. Car, qu’on ne s’y trompe pas, Kadhafi appartient maintenant aux rebuts de l’histoire. De lui, on ne dira plus que c’était le dictateur le plus cruel, le plus sanguinaire de son temps. Celui qui prenait du plaisir à créer les crises partout où il passe (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie). Dans ce cadre, son arrivée à Nouakchott, le 3 mars 2009, comme intermédiaire de l’Union africaine dans la crise mauritanienne, a failli entraîner notre pays dans l’irréparable. Un évènement que nous avons dénoncé, à l’époque (voir à ce sujet le communiqué du Parti publié sur Cridem, le 29/03/2009). Il était clair que Kadhafi n’était pas venu en Mauritanie pour trouver une solution à la crise mais plutôt, expérimenter l’une de ses nombreuses manigances en cherchant à provoquer un conflit ouvert entre les soutiens du Haut conseil d’Etat (HCE) et l’opposition. C’est sans doute la sagesse des Mauritaniens, tous bords politiques confondus, qui a évité le pire, quand Kadhafi a prononcé son fameux « set’te set’te » (6/6), allusion à la date qui était déjà retenue par le pouvoir pour l’élection présidentielle. C’est cela, en fait, le véritable visage de celui qui est aujourd’hui face à son destin, rattrapé par ses nombreux crimes, et dont le fils, sans fonction dans l’appareil de l’Etat libyen, se présentant comme un « héritier » n’a d’autres issues que de fuir son pays ou de suicider avant d’être pendu par le peuple. Mahmoudi Ould Seibout, Président du Parti Mauritanien pour la Justice et la Démocratie (PMJD) Membre du Bureau exécutif de la Majorité présidentielle, Président de la Coordination nationale pour la Sauvegarde de la Démocratie/ère nouvelle
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