Le chef d’un parti islamiste modéré mauritanien, Jemil Ould Mansour, a affirmé jeudi 28 octobre son opposition à toute coordination entre la Mauritanie et les pays occidentaux, la France en particulier, dans la guerre contre al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi)."Nous sommes tous unanimes à condamner...
...le terrorisme et à le combattre avec fermeté mais nous ne sommes pas d’accord sur la coordination avec les pays étrangers (occidentaux), surtout quand ceux-ci ont un passé colonial dans la région"a déclaré Jemil Ould Mansour, chef du parti Tewassoul (opposition) au cours d’un forum sur le terrorisme à Nouakchott. Il a dit privilégier, pour combattre Aqmi, "la coordination avec les pays de la région" et s’est également dit opposé aux frappes "anticipées" contre cette organisation, prônées par le gouvernement mauritanien et "pour lesquelles nous n’avons ni les moyens, ni le temps". L’armée mauritanienne a récemment mené dans le nord du Mali des opérations contre des bases d’Aqmi, dont l’une en juillet avec l’appui de la France. De son côté, Mohamed Yahya Ould Horma, vice-président de l’Union Pour la République (UPR, au pouvoir) a appelé la classe politique mauritanienne à "l’unité face au péril terroriste", estimant que "la situation ne tolère pas les divisions et les querelles politiciennes stériles". Le forum organisé à Nouakchott, entamé dimanche et qui prend fin jeudi soir, a été boycotté par une grande partie de l’opposition qui reproche aux autorités sa "préparation unilatérale et précipitée" par les partis de la majorité.
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