Le Parti Mauritanien pour la Justice et la Démocratie (PMJD) vient de lire, avec l’attention qu’il faut, les propos et « justificatifs » avancés par le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Daddah pour revenir, sans éclats, sur le devant de la scène politique nationale.
Il est clair, pour le PMJD, que ce communiqué, qui constitue une reconnaissance certes tardive de la vérité en acceptant les résultats du scrutin présidentiel de juillet 2009, est une reddition qu’on veut présenter, pour sauver la face, comme une action politique d’envergure « nationale » et patriotique. Au PMJD, l’on sait, comme tous les Mauritaniens, que la seule obsession du président du Rfd est d’accéder à cette présidence qui lui fait changer de position au gré du vent politique et des « opportunités » que le chef du parti, pour ne pas dire le propriétaire, juge idéales pour réaliser ses rêves. Trêve donc de discours creux et d’élucubrations qui veulent montrer une réalité autre que celle que les citoyens connaissent très bien eux-mêmes. Que le Rfd vienne nous dire que sa nouvelle volte-face est dictée par la « situation difficile » du pays fait rire ceux qui observent aujourd’hui le grand changement que connait la Mauritanie. La Mauritanie de Mohamed Ould Abdel Aziz s’est transformée du jour au lendemain, en un vaste chantier de construction de routes, de lotissements qui visent à faire disparaître les « gazra », à l’horizon 2011 alors que ce phénomène constituait un défi aux autorités antérieures depuis plus de trois décennies. Dire que le pays traverse des péripéties qui ébranlent ses fondements sur le plan sécuritaire, sa cohésion nationale et son développement économique relève de cette mauvaise foi qui a toujours joué de mauvais tour aux dirigeants de l’opposition, en général, et du RFD, en particulier. Revenant sur le passé récent d’une énième désillusion, le RFD rappelle sa position par rapport aux élections présidentielles de juillet dernier, qui ont consacré le triomphe du président des pauvres et assené, un énième coup à ceux qui n’ont pas su tirer les leçons qu’il faut de la période de Rectification et de l’orientation générale qu’elle a donné au cours de l’Histoire. Le RFD qui se dit préoccupé par la bonne gestion des biens de l’Etat voudrait-il que celles-ci continuent à être gaspillées en achat de voitures coûteuses, de logements qui profitent à une minorité, de payement de factures d’eau et d’électricité ainsi que de téléphone et de bons d’essence ? Il aura du mal à convaincre les Mauritaniens que les mesures prises dans ce domaine ne soient mille fois meilleures que les pratiques d’antan. Non, l’administration est plus que jamais près des populations, depuis que le président lui-même a montré l’exemple en allant à Hay Sakène, dans les hôpitaux et les quartiers où se concentrent les pauvres. Une administration qui se plie aujourd’hui au mot d’ordre présidentiel et qui sait que le temps de la « seïba » (le laisser-aller) est révolu. Une conviction que confirme le limogeage de responsables réputés proches du pouvoir, quand elles sont convaincues de fautes lourdes et qui montre que le président de la République, comme le PMJD l’admire chez lui, n’est mû que par l’intérêt de la Mauritanie et des Mauritaniens. Et pour en venir à ce qui est essentiel, dans tout ce que le RFD évoque comme argumentaire contre le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz, le PMJD lui répond que la Mauritanie n’a jamais connu un climat de paix et de sécurité meilleur que celui dans lequel elle se trouve actuellement. Alors qu’elle subissait, depuis 2005, les attaques d’un terrorisme aveugle, elle a pris l’initiative aujourd’hui de répondre de manière appropriée à la guerre sans nom qu’on lui impose, répondant au dicton qui dit : qui tue par l’épée périra par l’épée. L’armée et les forces de sécurité ont été, enfin, équipées de sorte qu’elles peuvent frapper n’importe quand et n’importe où. Le RFD fait également fausse route quand il évoque la question de l’identité nationale inhérente à l’usage de la langue arabe. Ce parti déboussolé par la tournure d’événements nettement en défaveur de l’opposition oublie-t-il que la décision du président de la République de créer une radio coranique, de construire une mosquée qui sera la plus grande du pays et d’imprimer un Coran spécifique à la Mauritanie est le meilleur gage de son attachement à l’arabe et à la civilisation arabo-islamique que cette langue représente ? C’est donc bien d’un autre impair qu’il s’agit pour cette formation politique qui, décidément, par ses contradictions et ses contrevérités, prouve, une fois de plus, qu’elle ne mérite pas la confiance des Mauritaniens. Evoquant un danger qui n’existe que dans l’esprit de ses dirigeants et de leurs alliés de la COD, le parti d’Ahmed Ould Daddah parle de l’affiliation à l’étranger et oublie que c’est un individu comme Biram Ould Dah, figure troublante de l’opposition, qui appelle aujourd’hui à la guerre civile parce qu’il est soutenu par des pays et organisations qui sont loin de vouloir du bien à la Mauritanie. Ce personnage pouvait très bien être arrêté pour ses prises de position touchant à la sécurité de l’Etat mais le président lui laisse le temps de réfléchir et de revenir à la raison. Et que dira-t-on de l’obsession de la COD de revenir à un accord signé dans un pays étranger, parrainé par des étrangers et leur donnant un droit de regard sur des questions nationales alors que le dialogue auquel appelle le président Mohamed Ould Abdel Aziz doit être une question mauritano-mauritanienne ? Tant de faux-fuyants qui dénotent de la nature perverse d’une opposition dont le RFD se veut le chef de file et qui gagnerait à se reposer et à reposer les Mauritaniens d’une litanie que n’écoute plus le moins futé des Mauritaniens. Mahmoudi Ould Saiboutt Président du PMJD Membre du bureau exécutif de la Majorité présidentielle Président de la Coordination nationale pour la sauvegarde de la démocratie/ère nouvelle
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