Le bureau exécutif du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) vient de tenir une session dans laquelle il a abordé plusieurs questions relatives notamment à la vie du parti, au dialogue ainsi que les rapports avec la Coordination de l’opposition démocratique (COD). L’instance exécutive du RFD a insisté sur la «circulation de l’information»....
...entre la direction du parti et ses instances, laquelle, serait dit-on «déficiente». Elle a souligné que le dialogue prévu avec le pouvoir ne devrait, «en aucun cas», constituer « un moyen visant à porter atteinte à la ligne politique du parti ou à son indépendance».
En somme le RFD reconnait maintenant la légitimité du président Aziz, abandonne sa demande (récemment réitérée) d’une enquête sur les résultats du scrutin du 18 juillet , et reste à l’opposition.
Une opposition organisée au sein de la COD, dont le RFD est membre, avec laquelle, les rapports doivent être «consolidés » sans qu’ils ne « portent préjudice aux intérêts du RFD». Quels intérêts ? Le bureau exécutif ne le dit pas. Tout comme il ne précisera pas la nature des « leçons tirées » des évènements intervenus après l’accord de Dakar. En gros, le RFD se recentrerait sur une nouvelle vision à mi- chemin entre le pouvoir et l’opposition. Par déception? Très probablement, car ce grand parti a expérimenté l’alliance et l’hostilité avec le pouvoir et l’opposition et s’était fait rouler dans la farine dans les deux.
Le RFD a soutenu la «Rectification du 6 aout» sans réussir à empêcher la candidature d’un militaire. Il s’est opposé à cette candidature et n’a pu obtenir l’investiture de l’opposition, face à celle-ci . Ci-dessous la synthèse des travaux du bureau exécutif du RFD telle que parvenue à notre rédaction.
SYNTHESE DES TRAVAUX DU BUREAU EXECUTIF
Du 20 au 29 Juillet 2010, s’est tenue à Nouakchott une session ordinaire du Bureau Exécutif (BE) du Rassemblement des Forces Démocratiques sous la présidence de M. Ahmed Ould Daddah, Président du parti.
Après constat du quorum, l’ordre du jour comprenant les points suivants fut approuvé :
Questions relatives à la vie du parti Le BE a analysé la situation générale du parti issue de la dernière campagne présidentielle avec ses insuffisances ainsi que les entraves politiques et administratives auxquelles il a été confronté. Les participants ont insisté sur la nécessité de tenir désormais une réunion du BE tous les trois mois ainsi que sur le respect du calendrier prévu pour les réunions des autres instances. Les membres du BE ont recommandé de procéder au renouvellement des commissions sectorielles et à la réduction de leur nombre afin qu’elles puissent s’acquitter des tâches qui leur sont dévolues, tout en accordant une importance particulière au secteur social en vue de créer un réseau d’action humanitaire sur l’ensemble du territoire national, en coordination avec les opérateurs travaillant dans ce domaine. D’autre part, les participants ont mis l’accent sur la nécessité de favoriser la circulation de l’information entre la direction du parti et ses instances, en vue d’assurer une meilleure coordination et une plus grande efficacité, ce qui permettrait aux instances de mieux s’acquitter de leurs tâches. Il a été ainsi procédé à une évaluation du parcours politique du parti, en insistant sur l’importance d’associer les structures de base à la gestion des campagnes électorales. Le dialogue politique Le BE a rappelé que le dialogue a toujours été et demeure encore l’option privilégiée du parti, du fait qu’il constitue la meilleure voie pour l’enracinement de la démocratie et le renforcement de la stabilité dans le pays. Il considère pour autant que ce dialogue ne devrait, en aucun cas, constituer un moyen visant à porter atteinte à la ligne politique du parti ou à son indépendance. C’est dans ce cadre que le Président du parti à accepté l’invitation que le Président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, lui a adressée en vue de se concerter. Le BE recommande toutefois à la direction politique du parti de demeurer vigilante lors de tout éventuel dialogue, eu égard à la position du RFD en tant que pôle politique majeur et leader de l’opposition démocratique, d’une part et de son rôle historique dans le combat pour l’instauration de la liberté, de la justice et de la démocratie dans ce pays, d’autre part. Les rapports avec la COD Les membres du BE jugent que nos rapports avec les partis de la COD doivent être consolidés, sans pour autant porter préjudice aux intérêts du parti. Il a été également retenu que le parti doit tirer les leçons des évènements intervenus après l’accord de Dakar.
Questions diverses Les participants constatent que certaines questions cruciales, écartées des débats politiques, méritent de notre part une attention particulière ; il s’agit de :
-la situation des déportés et rapatriés et de l’incapacité de l’Etat à régler convenablement leur dossier ; -la régression dans le débat public de l’intérêt accordé à la lutte contre les séquelles de l’esclavage. Le Président a évoqué à ce sujet que l’incrimination de l’esclavage ne suffit pas à elle seule à l’éradiquer, en dépit du fait qu’elle offre la base légale permettant de lutter contre ce fléau. Il a ajouté que l’éradication de ce mal requiert un travail organisé et de longue haleine comprenant, entre autres mesures, la définition des pratiques esclavagistes et les peines y afférentes, ce qui permettrait à la justice de déterminer clairement les crimes et de punir leurs auteurs. En fin, les participants ont décidé de confier à la direction du parti le soin d’étudier et de définir une stratégie pour les relations du parti avec les autres acteurs politiques, en particulier concernant le dialogue prévu par l’accord de Dakar.
Nouakchott, le 29 Juillet 2010
La Direction de la Communication du RFD
|