La présidence tournante de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD) est passée à M. Ahmed Ould Daddah président du RFD et chef de file de l’opposition institutionnelle. L’annonce a été faite le 19 avril lors d’une cérémonie organisée au siège du RFD au cours de laquelle...
...le président sortant de la COD M . Messaoud Ould Boulkheir a passé le témoin à son successeur qui lui a rendu un vibrant hommage : «Votre présidence a été couronnée de succès, de sagesse, de courage et de beaucoup d’activités politiques dans toutes les moughataas y compris celles de l’intérieur du pays comme en témoigne le méga-meeting de la COD, organisé, le samedi 17 avril à la place de la mosquée Ibn Abbas» a déclaré M Ould Daddah. Et d’ajouter : «Ce méga-meeting a permis à l’opposition d’étaler au grand jour sa force et d’exprimer au vu et au su de tout le monde sa volonté de poursuivre la lutte pour le changement tant attendu dans notre pays». «Depuis que Ould Abdel Aziz est au pouvoir, le pays ne cesse de vivre des crises répétitives. Il n’y a aucune initiative pour l’amélioration des conditions de vie des populations et les autorités n’ont aucune vision pour le pays», a-t-il déclaré. Interrogé sur le sens de l’appel à la chute de Ould Abdel Aziz lancé par la COD lors de son meeting du 17 avril, Ould Daddah a indiqué que «tous les citoyens, ont le droit d’exprimer leur position par rapport au régime, parce qu’aujourd’hui, nous sommes dans une impasse politique». «Nous oeuvrons d’abord à sa chute dans les yeux des gens» a-t-il précisé En réponse à l’hommage du nouveau président de la COD, son prédécesseur a répondu : «Le mérite de tout ce que nous avons fait ne revient pas seulement à nous. Il est le fruit du travail de tous les leaders et militants de la COD ainsi que des mauritaniens laissés pour compte par le régime de Ould Abdel Aziz». Ould Boulkheir a exprimé son soutien et celui de son parti APP à Ahmed Ould Daddah et souhaité que tous les présidents des partis de la COD en assurent la présidence tournante tout en souhaitant, d’ici là «(neusteurahou meun dheu errajel), en français: nous débarrasser de ce Monsieur» (allusion au président Mohamed Ould Abdel Aziz). Ci-dessous, le communiqué rendu publique par la COD à l’issue de sa cérémonie organisée au siège du RFD.
COMMUNIQUE
En date du 19 Avril 2010, s’est ténue au siège du RFD la cérémonie de passation de la présidence tournante de la coordination de l’opposition démocratique (COD) entre Monsieur , Messaoud Ould Boulkheir, président de l’APP, président de l’Assemblée Nationale et président sortant de la COD d’une part ; et Monsieur Ahmed Ould Daddah , président du RFD, leader de l’opposition démocratique et président entrant de la COD ;d’autre part.
Au cours de cette cérémonie , le président Ahmed Ould Daddah a remercié son camarade, le président Messaoud Ould Boulkheir, pour les efforts louables qu’il a déployés tout au long de la période au cours de laquelle il a présidé aux destinées de la coordination de l’opposition démocratique. Ces efforts, a-t-il dit, ont impulsé de manière claire et conséquente l’action de l’opposition sur les plans politique et médiatique tout en lui procurant davantage de crédibilité et de cohésion au moment où elle en a le plus grand besoin.
Le président Messaoud Ould Boulkheir a exprimé, quant à lui, sa conviction que la COD est entre de bonnes mains en confiant sa direction au président Ahmed Ould Daddah ; tout comme il s’est dit certain que l’opposition parachèvera les objectifs tracés sous cette sage direction et a poursuivi en assurant que « le nouveau président en exercice de la COD peut compter sur l’appui sans limites de l’ensemble des partis de la Coordination, particulièrement l’APP que je préside, comme il peut être assuré de mon soutien personnel sans aucune réserve » .
Les leaders de l’opposition ont réitéré la position déclarée de la COD demandant le départ du président du régime en place qui a fait la preuve de son incapacité à diriger le pays , occasionnant , à bien des égards, les plus grandes inquiétudes pour l’avenir de la nation … La hausse quotidienne des prix - même pour les produits dont les cours baissent sur le marché mondial - , les déchets toxiques qui menacent la santé des citoyens en plusieurs endroits du territoire national , l’inexistence de projets de développement d’envergure, l’absence de politique économique digne de ce nom, le manque de perspectives d’avenir et l’obstruction de tout horizon ont fini par convaincre le citoyen que, sous ce régime, l’espoir de lendemains meilleurs n’est plus permis . S’ajoute à cela une dégradation et une régression dangereuses, clairement observées dans les domaines socio-économiques, politiques, diplomatiques et sécuritaires.
Dans ce cadre, les dirigeants des partis de la coordination ont observé que les accords de DAKAR ont été reniés par le général Aziz dans une déclaration publique lors d’un meeting tenu à Arafat, particulièrement l’alinéa 4 du chapitre 7 qui comporte l’obligation pour les parties signataires d’engager un dialogue inclusif pour enraciner la pratique démocratique dans le pays. Hors, le pouvoir en place n’a pas non seulement failli à ses engagements mais il a aussi initié méthodiquement une série de violations préméditées et ce dès la période du gouvernement d’union nationale, issu des accords de DAKAR. C’est ainsi que la démission du CMJD ne fut qu’une parodie, que le premier ministre a conduit un coup d’état contre le gouvernement de transition en promulguant le décret de convocation du collège électorale sans l’accord de celui-ci, en empêchant la révision de la liste électorale, en confisquant les prérogatives de la CENI et en refusant enfin toute enquête concernant les résultats de cette élection et sur la nature du bidouillage des fameux bulletins de vote.
Malgré tout cela, la coordination de l’opposition démocratique a maintes fois demandé avec insistance le dialogue avec le pouvoir en place afin d’assainir la situation et d’éviter au pays les affres d’une crise dont il peut se passer. Toutes ses bonnes intentions et prédispositions responsables dont ont fait preuve les partis de l’opposition démocratique, n’ont reçu, de la part du pouvoir que davantage de frivolité et d’arrogance .
Face à cette situation périlleuse pour l’avenir de la nation, la coordination de l’opposition démocratique considère ; désormais, que la pérennité du pouvoir du général Mohamed Ould AbdelAziz constitue une menace pour l’unité et la cohésion du pays ainsi que pour ses intérêts supérieurs NOUAKCHOTT , 19Avril 2010 La coordination des partis de l’opposition démocratique (COD)
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