M. Saleh Ould Dahmache, un porte-parole de l’Union pour la République (UPR), (présumé parti au pouvoir en Mauritanie), a critiqué le 5 mars la décision du conseil constitutionnel de rejeter certains articles de la loi anti-terroriste qualifiant, entre autres, une telle décision "d’excessive et mal étudiée".
La nouvelle loi anti-terroriste déjà été votée par le parlement sera donc renvoyée au gouvernement car ne pouvant plus être promulguée par le président de la République en raison des réserves exprimées par le conseil constitutionnel. Interrogé le 4 mars sur ce rejet de texte, le Premier ministre Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf avait répondu -de manière plus respectueuse des institutions de la République- en affirmant que son gouvernement respectait l’avis du conseil constitutionnel, qui a le «dernier mot».
"Nous avons fait une bonne loi pour répondre au défi terroriste. Cette loi a été votée par l’Assemblée nationale et par le Sénat. Le conseil constitutionnel a donné son avis. Nous respecterons cet avis", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. La nouvelle loi anti-terroriste est jugée controversée en raison des menaces qu’elle laisse planer sur les libertés individuelles et collectives (y compris sur celles des députés et autres portes parole zélés), avec notamment la définition des suspects, les écoutes téléphoniques, les perquisitions à tout heure, la garde a vue de quatre ans, la poursuite des mineurs et l’imprescriptibilité pour 30 ans. Le député (APP-opposition) Bedahiya Ould Sba’i, avait introduit un recours devant le conseil constitutionnel contre la nouvelle loi. Son recours a été signé par la suite par 32 députés mauritaniens. Le conseil constitutionnel a donné le 4 mars son avis et exprimé ses réserves sur une dizaine d’articles (3, 4, 5, 22, 28, 31,32, 33, 38 et 39) du dit texte de loi et justifié sa décision par le fait que les articles en question sont contraires à la constitution Mauritanienne.
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