Nous n’avons jamais cessé de sensibiliser les autorités mauritaniennes et toutes les autres parties sur les dangers de la persistance de l’écrasement de la couche H’ratin. Néanmoins, cette communauté continue à souffrir des injustices, brimades et autres humiliations que lui infligent les groupes dominants par l’utilisation des moyens, des symboles et des forces de l’Etat.
Nous observons avec regret que les groupes dominants arabo-berbères, qui détiennent sans partage tous les leviers de commande dans le pays, s’entêtent chaque jour davantage dans cette logique de domination qui nous amènera inéluctablement vers une dramatique confrontation dans laquelle les premiers perdants ne seront autres que les nantis et les forts d’aujourd’hui.
Nous soulignons à ce propos que depuis l’avènement du régime « démocratique » de la « Mauritanie Nouvelle » (le 18 juillet 2009), nous avons rencontré beaucoup de cas d’agressions, de répressions aveugles et d’utilisation abusive de la force publique à des fins de règlement de compte dans les conflits opposants les H’ratin aux arabo-berbères.
Dans ce contexte de face à face larvé entre les deux entités, les agressions punitives lancées par les segments tribaux et les interventions répressives des forces de l’ordre dans les milieux H’ratin en disent long sur les tendances à la Janjawidation des rapports de ce conflit qui va crescendo.
Pour illustrer ce phénomène, nous relevons : - Le cas de la famille H’ratin EHEL Brahim de Kiffa, qu’un segment tribal des Jaavra a agressé dans leur domaine le Dimanche 23 Août 2009, à 16h00, sous la barbe et par la complicité des autorités départementales et de certains hauts gradés du corps de la Garde Nationale. Notons que cette agression à caractère esclavagiste orchestrée par le nommé Brrou Ould Mohamed Mahmoud Ould Cheikh s’est soldée par la blessure grave de Fatimétou Mint Brahim, et le tabassage de ses enfants. Les agresseurs organisés en une milice tribale ont bénéficié de la connivence systématique des autorités administratives, judiciaires et sécuritaires locales, et de notables tribaux qui nourrissent toute une inimitié et une haine envers la famille Brahim, l’une des rares familles H’ratin qui assume sa citoyenneté et cela en dehors de tout lien avec le système de la suprématie tribale et esclavagiste. Dans ce climat de lutte des classes opposant les H’ratin aux Arabo-berbères, les autorités prennent systématiquement partie pour les groupes dominants, ce qui ne fait que renforcer cette opposition. Ainsi, cinq membres de la famille Brahim qui détenaient légalement des terres ont été agressées puis mis en prison, et cela dans l’unique but de les déposséder leurs biens fonciers : les victimes sont donc une fois de plus considérées comme agresseurs et sont privés de leurs droits les plus élémentaires.
Nous lançons un appel à la résistance des H’ratin face à l’agression qu’ils subissent à la soudanaise, l’axe tribu-autorité, ce qui renvoie au phénomène des Janjawides. Nous réitérons notre appel à tous les H’ratin de Kiffa et de ses environs pour qu’ils se concertent et forment des groupes d’autodéfense, de manière à défendre les leurs et les biens des leurs. Et à tous le H’ratin de Mauritanie, nous leur disons qu’ils sont concernés par cet appel pour organiser et préparer un sursaut d’autodéfense contre l’oppression et l’écrasement orchestrés par les autorités et les segments dominants Arabo-berbères.
Mardi 1er Septembre 2009, Nouakchott
L’IRA, Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste. Le FUAH, Front Uni pour l’Action H’ratin La CH, Conscience H’ratin
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