En tournée de pré-campagne électorale dans la vallée, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz président du HCE vient, dans un discours à Kaëdi que les flagorneurs saisonniers du régime ont qualifié "d’historique", de clore définitivement, selon ses dires, l’épineux dossier du "passif humanitaire" et de tourner la "page faite d’atrocité et de grandeur d’âme, une page où le pardon et la miséricorde l’ont emporté sur l’aveuglement et l’obstination"(sic).
Les Forces de LibĂ©ration Africaines de Mauritanie (FLAM), premier mouvement politique mauritanien Ă avoir fait face au rĂ©gime tyrannique du colonel Ould Taya et première force politique victime de ce que certains appellent par euphĂ©misme "le passif humanitaire" qui, en rĂ©alitĂ©, n’a Ă©tĂ© rien d’autre qu’un plan d’épuration Ă©thnique et de dĂ©nĂ©grification du pays, ne se sentent aucunement concernĂ©es par cette cĂ©rĂ©monie folklorique qui souille la mĂ©moire de nos morts et insulte la dignitĂ© des rescapĂ©s des camps de l’horreur. La solution d’une aussi grave et sĂ©rieuse question ne peut-ĂŞtre concoctĂ©e dans l’anti-chambre d’un rĂ©gime de dĂ©ni aussi illĂ©gitime que vindicatif et ne saurait ĂŞtre rĂ©solue par les ruses d’un GĂ©nĂ©ral-putschiste qui ne se soucie mĂŞme pas d’engager la responsabilitĂ© de l’Etat. Les FLAM dĂ©noncent l’instrumentalisation du dossier. Les FLAM qui ont toujours fait du combat contre l’impunitĂ© l’un de leur chevaux de bataille ne peuvent accepter que des marchands d’illusions soldent ce grave contentieux comme on brade Ă vil prix des stocks encombrants. Les FLAM croient aux vertus du dialogue et de la concertation pour trouver des solutions consensuelles aux problèmes auxquels notre pays fait face. C’est pourquoi, sur ce dossier en particulier, n’avons-nous cessĂ© Ă travers notre MĂ©morandum de 2000 et notre Plate-forme de l’UnitĂ© nationale publiĂ©e en 2007 de proposer qu’un Ă©quilibre soit trouvĂ© entre le refus de l’impunitĂ©, les exigences de vĂ©ritĂ© et de rĂ©parations et la nĂ©cĂ©ssitĂ© du pardon. RĂ©gler le passif humanitaire et rĂ©tablir les dĂ©portĂ©s, les radiĂ©s arbitrairement et les Ă©xilĂ©s dans tous leurs droits reste certes un prĂ©alable important Ă la dĂ©crispation du climat social mais pour Ă©viter la rĂ©edition de tels drames, notre pays ne peut faire l’économie d’un dĂ©bat de fond sur l’avenir de la cohabitation entre ses communautĂ©s et les conditions de l’édification d’un État de droit qui bannit l’arbitraire et les politiques de fait accompli.
Le souci de consolidation de l’unité nationale dans le respect de nos diversités doit aller au-delà des déclarations d’intention. Il devra se traduire tant dans l’orientation politique générale de l’Etat que dans les actes concrêts du gouvernement. Ce qui , pour l’heure, tarde à se matérialiser. La lutte continue. Stockholm le 26 mars 2009 Le département de la communication des FLAM. Contact : Kaaw Touré : 0046-736720453 Site : www.flamnet.net
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