Le dirigeant libyen Mouammar El Ghadhafi, président en exercice de l’Union africaine (UA) a déclaré à Niamey que l’ex-président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé par un coup d’Etat le 6 août dernier, doit accepter le "fait accompli"."Les militaires ne peuvent pas lui permettre de regagner son poste (...) donc il doit accepter le fait accompli", a affirmé Mouammar El Ghadhafi à l’occasion d’un banquet à la présidence nigérienne.
Le président de l’UA a indiqué avoir discuté à Syrte (Libye) avec le président destitué. "Il m’a dit: «je suis le président élu on m’a renversé. S’ils veulent me rendre le pouvoir, d’accord. Sinon, je reste dans mon village». "Il sait bien que c’est impossible, donc il va rester dans son village", a tranché M. El Ghadhafi. M. El Ghadhafi avait suscité la polémique jeudi dernier à Nouakchott en jugeant que le dossier des sanctions contre les membres de la junte était désormais clos après l’annonce qu’une élection présidentielle aurait lieu le 6 juin prochain. Le putsch contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, avait été vivement condamné par la communauté internationale. Sidi Ould Cheikh Abdallahi a pour sa part exprimé le 14 mars sa "profonde amertume devant l’échec" de la médiation récente de Mouammar El Ghadhafi en Mauritanie. Pour lui, cette médiation a conduit à "une reconnaissance de facto du fait accompli putschiste en demandant (...) le départ du président démocratiquement élu et l’application intégrale de l’agenda unilatéral de la junte militaire". Le dirigeant libyen Mouammar El Ghadhafi était samedi soir à Niamey, où il est arrivé jeudi pour une visite dont le programme et la durée n’ont pas été communiqués, a rapporté la télévision d’Etat nigérienne. Alors que de nombreux Nigériens croyaient que M. El Ghadhafi avait déjà quitté leur pays, la télévision a annoncé que son journal de 20H30 serait exceptionnellement diffusé plus tôt que d’ordinaire, en raison de la "retransmission en direct d’un banquet" offert par le président nigérien Mamadou Tandja à son hôte. Cette visite de M. El Ghadhafi n’a pas été officiellement annoncée d’avance et ses raisons restaient inconnues. Le dirigeant libyen est arrivé dans le capitale nigérienne jeudi soir en compagnie de six ex-otages nigériens des rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la Justice (MNJ), dont il a obtenu la libération et qu’il a remis à M. Tandja. Les médias officiels du Niger n’ont fait état que d’un seul entretien de plus d’une heure vendredi matin entre les deux chefs d’Etat à l’ambassade de Libye. Selon l’hebdomadaire indépendant nigérien «Le Républicain», M. El Ghadhafi, également président en exercice de l’Union africaine (UA), a été sollicité par M. Tandja pour trouver une solution face à la rébellion touareg sévissant depuis 2007 dans le nord du Niger, qui a une frontière commune avec la Libye.
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