Une déclaration conjointe RFD/FNDD ! C’est la renaissance de la CFCD (coalition des forces du changement démocratique) pensent certains. La CFCD avait regroupé durant la transition 2005-2007 le RFD et les partis du FNDD auquel manque le HATEM de Saleh Ould Hannena.
Cette coalition avait donné du fil à retordre aux militaires du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) en l’obligeant à la neutralité, en dénonçant son ingérence dans la transition 2005-2007, son soutien affiché aux «indépendants» devenus plus tard le fer de lance de la fronde parlementaire de juin 2008 et en refusant sa campagne en faveur du vote blanc. Ahmed Ould Daddah le leader du RFD, qui avait d’abord soutenu le coup d’Etat du 6 août à Nouakchott, s’est allié pour la première fois au FNDD (Front anti-putsch) à travers un communiqué commun qui rejette la médiation libyenne. "Le discours du médiateur libyen (Mouammar El Ghadhafi) appelant à accepter le fait accompli et l’agenda de la junte, suivi par une déclaration finale annonçant la clôture de la médiation, nous amène à constater, tout en le regrettant, l’échec de cette rencontre" affirment ensemble Ahmed Ould Daddah (Rassemblement des forces démocratiques, RFD) et le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD). C’est la première fois que M. Ould Daddah, qui dirigeait l’opposition démocratique sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, signe un texte commun avec le Front anti-putsch. Ils appellent les acteurs politiques mauritaniens à une "prise de conscience de la nécessité de poursuivre leur lutte pour rejeter toute solution unilatérale et toute résignation devant le fait accompli". Ils demandent également aux partenaires étrangers de "prendre leurs responsabilités afin d’évaluer la médiation libyenne pour redéfinir les voies et moyens appropriés qui permettront d’aboutir à une solution globale, consensuelle et durable de la crise que traverse le pays".
Déclaration conjointe
Le guide de la Jamahariya arabe libyenne Mouammar kaddafi, président en exercice de l’union africaine a effectué une visite en Mauritanie du 09 au 12 Mars 2009. En application du mandat qui lui avait été confié par le groupe de contact international sur la Mauritanie, il devait rechercher une solution consensuelle à la crise institutionnelle et politique qui prévaut dans le pays.
Dans ce cadre, des contacts préliminaires ont eu lieu récemment en Lybie et, à l’occasion de sa visite, il a tenu une première réunion regroupant les trois parties impliquées dans la recherche de solution le 11 Mars 2009 dans les locaux du palais des congrès à Nouakchott. Au terme de cette réunion, le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) et le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), ont décidé de se concerter et d’engager une action visant à informer l’opinion nationale et internationale sur les conclusions qu’ils tirent de cette rencontre.
Les deux parties sont convenues de déclarer ce qui suit: 1°/ Que cette réunion du 11 Mars 2009 qui était censée fixer le cadre et les procédures de travail pour instaurer un climat de confiance indispensable à un dialogue fructueux n’a malheureusement abouti à aucun résultat. L’échec de cette réunion résulte d’une regrettable prise de position par la médiation en faveur des autorités en place au lieu de la recherche d’un consensus entre toutes les parties 2°/Que la Mauritanie traverse aujourd’hui une période dangereuse de son histoire du fait de la crise institutionnelle (inexistence d’un cadre constitutionnel issu de la volonté populaire et absence d’un consensus national), économique (effondrement des prix des produits d’exportation et baisse des quantités exportées dans un contexte de crise économique mondiale), sécuritaire (existence d’organisations terroristes, trafic d’armes, de drogue, immigration clandestine etc).De ce fait, les graves risques encourus par le pays nous interpellent sur l’urgence d’une sortie de crise consensuelle, loin de toute démarche unilatérale qui constitue à coup sûr une sérieuse menace à la paix sociale et à la stabilité.
3°/ Que toute recherche de sortie de crise doit impérativement s’inscrire dans le cadre des principes de la démocratie qui constitue un choix irréversible du peuple mauritanien. Il importe de rappeler ici que les communiqués de l’union africaine (sommet des Chefs d’Etat, conseil de paix et de sécurité) et les déclarations du groupe de contact international sur la Mauritanie, notamment celles du 21/11/08 et du 20/02/09 demeurent la base de toute recherche de solution consensuelle.
4°)/ Le rassemblement des forces démocratiques et le front pour la défense de la démocratie, conscients de la nécessité absolue d’une solution négociée, réitèrent la disponibilité à la concertation dont ils n’ont cessé de faire preuve en constatant sans réagir les actes commis par la partie chargée de la supervision du dialogue: acceptation de l’accréditation d’un nouvel ambassadeur à Tripoli, visite officielle concomitante à la mission de médiation, déclarations publiques hostiles aux principes démocratiques, déclaration finale annonçant la clôture de la médiation.
5°) Le discours du médiateur appelant à accepter le fait accompli et l’agenda de la junte, discours suivi par une déclaration finale annonçant la clôture de la médiation nous amène à constater, tout en le regrettant, l’échec de cette rencontre.
6°/ Les deux parties adressent un appel pressant à l’opinion nationale et à l’ensemble des acteurs politiques nationaux pour une prise de conscience de la nécessité de poursuivre leur lutte pour rejeter toute solution unilatérale et toute résignation devant le fait accompli et pour aboutir à une solution de sortie de crise consensuelle.
7°/ les deux parties lancent un appel aux partenaires internationaux de la Mauritanie et notamment aux membres du groupe international de contact sur la Mauritanie afin d’évaluer la médiation Lybienne pour redéfinir les voies et moyens appropriés qui permettront d’aboutir à une solution globale, consensuelle et durable de la crise que traverse le pays.
RFD FNDD
Nouakchott le 17/3/1430 14/03/2009
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