DĂ©claration conjointe RFD/FNDD: La renaissance de la CFCD?   
14/03/2009

Une dĂ©claration conjointe RFD/FNDD ! C’est la renaissance de la CFCD (coalition des forces du changement dĂ©mocratique)  pensent certains. La CFCD avait regroupĂ© durant la transition 2005-2007  le RFD et les partis du FNDD auquel manque le HATEM de Saleh Ould Hannena.



Cette coalition  avait donnĂ© du fil Ă  retordre aux militaires du Conseil Militaire pour la Justice et la DĂ©mocratie (CMJD) en l’obligeant Ă  la neutralitĂ©,  en dĂ©nonçant son ingĂ©rence dans la transition 2005-2007,  son soutien affichĂ© aux «indĂ©pendants» devenus plus tard le fer de lance de la fronde parlementaire de juin 2008 et en refusant sa campagne en faveur du vote blanc. 
Ahmed Ould Daddah le leader du RFD, qui avait d’abord soutenu le coup d’Etat du 6 août à Nouakchott, s’est allié pour la première fois au FNDD (Front anti-putsch) à travers un communiqué commun qui rejette la médiation libyenne. "Le discours du médiateur libyen (Mouammar El Ghadhafi) appelant à accepter le fait accompli et l’agenda de la junte, suivi par une déclaration finale annonçant la clôture de la médiation, nous amène à constater, tout en le regrettant, l’échec de cette rencontre" affirment ensemble Ahmed Ould Daddah (Rassemblement des forces démocratiques, RFD) et le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD). C’est la première fois que M. Ould Daddah, qui dirigeait l’opposition démocratique sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi, signe un texte commun avec le Front anti-putsch. Ils appellent les acteurs politiques mauritaniens à une "prise de conscience de la nécessité de poursuivre leur lutte pour rejeter toute solution unilatérale et toute résignation devant le fait accompli". Ils demandent également aux partenaires étrangers de "prendre leurs responsabilités afin d’évaluer la médiation libyenne pour redéfinir les voies et moyens appropriés qui permettront d’aboutir à une solution globale, consensuelle et durable de la crise que traverse le pays".

                              DĂ©claration conjointe

Le guide de la Jamahariya arabe libyenne Mouammar kaddafi, président en exercice de l’union africaine a effectué une visite en Mauritanie du 09 au 12 Mars 2009. En application du mandat qui lui avait été confié par le groupe de contact international sur la Mauritanie, il devait rechercher une solution consensuelle à la crise institutionnelle et politique qui prévaut dans le pays.

Dans ce cadre, des contacts préliminaires ont eu lieu récemment en Lybie et, à l’occasion de sa visite, il a tenu une première réunion regroupant les trois parties impliquées dans la recherche de solution le 11 Mars 2009 dans les locaux du palais des congrès à Nouakchott.
 
Au terme de cette rĂ©union, le Front national pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie (FNDD) et le Rassemblement des forces dĂ©mocratiques (RFD), ont dĂ©cidĂ© de se  concerter et d’engager une action visant Ă  informer l’opinion nationale et internationale sur les conclusions qu’ils tirent de cette rencontre.

Les deux parties sont convenues de déclarer ce qui suit:
  
1°/ Que cette rĂ©union du 11 Mars 2009 qui Ă©tait censĂ©e fixer le cadre et les procĂ©dures de travail pour instaurer un climat de confiance indispensable Ă  un  dialogue fructueux  n’a malheureusement abouti Ă  aucun rĂ©sultat. L’échec de cette rĂ©union rĂ©sulte d’une regrettable prise de position par la mĂ©diation en faveur des autoritĂ©s en place au lieu de la recherche d’un consensus entre toutes les parties
  
  2°/Que la Mauritanie traverse aujourd’hui une pĂ©riode dangereuse de son histoire du fait de la crise institutionnelle (inexistence d’un cadre constitutionnel issu de la volontĂ© populaire et absence d’un consensus national), Ă©conomique (effondrement des prix des produits d’exportation et baisse des quantitĂ©s exportĂ©es dans un contexte de crise Ă©conomique mondiale), sĂ©curitaire (existence d’organisations terroristes, trafic d’armes, de drogue, immigration clandestine etc).De ce fait, les graves risques encourus par le pays nous interpellent sur l’urgence d’une sortie  de crise consensuelle, loin de toute dĂ©marche unilatĂ©rale qui constitue Ă  coup sĂ»r une sĂ©rieuse menace Ă  la paix sociale et Ă  la stabilitĂ©.

3°/ Que toute recherche de sortie de crise doit impĂ©rativement s’inscrire dans le cadre des principes de la dĂ©mocratie qui constitue un choix irrĂ©versible du peuple mauritanien. Il importe de rappeler ici que les communiquĂ©s de l’union africaine (sommet des Chefs d’Etat, conseil de paix et de sĂ©curitĂ©) et les dĂ©clarations du groupe de contact international sur la Mauritanie,                                                                                             notamment celles du 21/11/08 et  du 20/02/09  demeurent la base de toute recherche de solution consensuelle.

4°)/ Le rassemblement des forces dĂ©mocratiques et le front pour la dĂ©fense de la dĂ©mocratie, conscients de la nĂ©cessitĂ© absolue d’une solution nĂ©gociĂ©e,  rĂ©itèrent la disponibilitĂ© Ă  la concertation dont ils n’ont cessĂ© de faire preuve en constatant sans rĂ©agir les actes commis par la partie chargĂ©e de la supervision du dialogue: acceptation de l’accrĂ©ditation d’un nouvel ambassadeur Ă  Tripoli, visite officielle concomitante Ă  la mission de mĂ©diation, dĂ©clarations publiques hostiles aux principes dĂ©mocratiques, dĂ©claration finale annonçant la clĂ´ture de la mĂ©diation.

5°) Le discours du médiateur appelant à accepter le fait accompli et l’agenda de la junte, discours suivi par une déclaration finale annonçant la clôture de la médiation nous amène à constater, tout en le regrettant, l’échec de cette rencontre.


6°/ Les deux parties adressent un appel pressant à l’opinion nationale et à l’ensemble des acteurs politiques nationaux pour une prise de conscience de la nécessité de poursuivre leur lutte pour rejeter toute solution unilatérale et toute résignation devant le fait accompli et pour aboutir à une solution de sortie de crise consensuelle.

7°/ les deux parties lancent un appel aux partenaires internationaux de la Mauritanie et notamment aux membres du groupe international de contact sur la Mauritanie afin d’évaluer  la mĂ©diation  Lybienne pour redĂ©finir les voies et moyens appropriĂ©s qui permettront d’aboutir Ă  une solution globale, consensuelle et durable de la crise que traverse le pays.


RFD                                                                             FNDD


Nouakchott le 17/3/1430
14/03/2009


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés