Le général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d’Etat (HCE) a tenu le 26 février une réunion avec la communauté mauritanienne en Libye lors de la visite qu’il a effectué dans ce pays les 25 et 26 février.
Au cours de cette rencontre le président du HCE a nié l’existence de quelconque embargo ou toute autre sanction contre son pays par la communauté internationale, affirmant que de telles informations sont «le fruit de l’imagination de certaines personnes».
Mais le président du HCE a accusé certaines personnalités, dans une allusion aux membres du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) opposé au putsch, d’œuvrer en faveur de sanctions contre la Mauritanie «étant donné qu’ils n’ont plus accès aux ressources du pays qu’ils géraient au profit de leurs propres intérêts», a-t-il dit.
Il a également dénoncé la tendance à l’applaudissement fait, à tout chef d’Etat qui vient au pouvoir et affirmé que le pays regorge de potentialités qui en font un pays riche pour seulement 3 millions d’habitants, déplorant la mauvaise gestion et la corruption qui ont gangrené les différents régimes qui se sont succédés au pouvoir en Mauritanie, «portant un coup rude au développement notamment les retards accusés dans l’enseignement et les infrastructures de base, ce qui a provoqué une paupérisation dans le pays», a-t-il souligné.
Le président du HCE a encore une fois fustigé «une minorité de cadres» qu’il rend responsable du sous développement du pays et précisé que «le changement du 6 août» (allusion au coup d’Etat) n’est pas fait au détriment d’une tribu, d’une catégorie, mais qu’il est venu remettre le pays sur les rails après l’échec de l’ancien président à y parvenir. Il a invité la communauté mauritanienne en Libye a s’inscrire sur les listes électorales et à accomplir son droit de vote lors de la présidentielle envisagée en juin 2009. Le général Ould Abdel Aziz a également promis la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale qui pourra à l’avenir desservir la Libye régulièrement ou épisodiquement.
Qualifiée de «visite de travail et d’amitié» le voyage du président du HCE en Libye a été marqué au préalable par des entretiens avec le dirigeant libyen Mouammar El Ghadhafi président en exercice de l’Union africaine auquel la communauté internationale avait confié le 20 février à Paris une mission de médiation dans la crise politique qui secoue le pays depuis le « Mouvement de la rectification du 6 août 2008».
Le dirigeant libyen a reçu dans la ville de Muserata (220 km est de Tripoli), le président du HCE, qui aurait , selon une source officielle libyenne (citée par la PANA), présenté au guide libyen un aperçu de la situation en Mauritanie et fait part de sa considération au leader libyen pour son rôle joué en direction de la réconciliation totale et l’instauration de la stabilité et de la sécurité en Mauritanie, en vertu de son titre de président de l’UA et de Haut Médiateur permanent de la paix dans l’espace de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD).
Le Président du HCE aurait également (selon la même source) fait part au cours de cette rencontre, de sa confiance et celle du peuple mauritanien dans «la sagesse» du guide Libyen qui a été mandaté par la réunion des pays du Groupe de contact international sur la Mauritanie (GCIM) tenue le 20 février à Paris, pour parrainer le dialogue politique entre les protagonistes de la crise mauritanienne.
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