Fidèles en cela à leur habitude de dénaturer la vérité et de traquer avec une soif pitoyable le moindre signe susceptible de les aider face à la faillite politique, économique et morale dans laquelle ils se débattent, les partisans de l’action putschiste ont accueilli le communiqué du Groupe Consultatif sur la Mauritanie qui vient de se réunir à Paris, avec un torrent de lectures tronquées,
prétendant que la Communauté internationale est devenue enfin « plus compréhensive » du coup d’Etat du 06 août et commence à faire avec. Cela exige donc une lecture objective du Communiqué de Paris, pour appréhender la vraie orientation de la Communauté Internationale dans son traitement de ce coup d’Etat.
Les sanctions continuent Le Communiqué de la Communauté Internationale souligne, dans ses premières lignes « l’importance du communiqué du Conseil de Paix et de Sécurité du 5 février 2009 décidant des sanctions individuelles et ciblées contre toutes les personnes, aussi bien civiles que militaires, dont les activités ont pour objet de maintenir le statu quo anticonstitutionnel en Mauritanie. » Il a enregistré « la notification par l’Union africaine au Conseil de sécurité des Nations Unies de sa décision relative aux sanctions » pour donner à celles-ci un caractère universel. Il rapporte aussi que les organisations participantes se sont engagées, chacune suivant ses procédures, à prendre les dispositions nécessaires pour appliquer les décisions du CPS. Contrairement à ce que les partisans du coup d’Etat ont propagé les européens ont affirmé au cours de la réunion, qu’ils vont entamer, dans dix jours au plus, l’application des dispositions de la Convention de Cotonou, après l’échec des consultations engagées avec le pouvoir putschiste dans le cadre de l’article 96 de cette convention.
L’Agenda des militaires rejeté Le Groupe consultatif, matérialisant ainsi le rejet total par la Communauté Internationale du coup d’Etat et de tout ce qui s’en suit, a exclue la «solution» envisagée par les militaires, considérant que « toute démarche unilatérale serait contreproductive et inacceptable » et proclamant qu’aucune élection ne sera crédible, si elle n’est pas organisée par des instances elles-mêmes crédibles et supervisée par un « gouvernement neutre ». « Elle doit aussi faire partie d’une solution globale, pacifique et démocratique à la crise, qui soit acceptable par le peuple mauritanien. » Il faut signaler ici que la question des élections mentionnée par ce communiqué constitue, en réalité, une des dispositions de l’initiative de sortie de crise proposée par le Président de la République, et dont les parties internationales ont reçu le texte intégral sous forme d’un message qui leur a été adressé par Monsieur le Président, message dans lequel Son Excellence exprime sa disponibilité à organiser des élections législatives et présidentielles anticipées sous la supervision d’un gouvernement d’union nationale.
La légalité constitutionnelle demeure la base de toute solution Comme preuve de la constance de la position de la Communauté Internationale, le communiqué a réaffirmé que toute démarche de solution doit s’inscrire « dans le cadre et les paramètres arrêtés dans le communiqué du 21 novembre 2008 du Groupe de contact ». Ce communiqué énumère les éléments de règlement de la crise mauritanienne comme suit : « libération inconditionnelle du Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, sa contribution en sa qualité de Président à la recherche d’une solution, la participation de toutes les parties prenantes et le plein respect de la Constitution. » On peut constater d’ailleurs qu’en énumérant les différentes initiatives de sortie de crise, le communiqué du 20 février a mentionné en premier lieu celle du Président de la République Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Cette lecture diligente du Communiqué du Groupe Consultatif permettra, nous l’espérons, d’éclairer l’opinion publique nationale sur le caractère fallacieux de la propagande de ceux qui bercent d’illusions les auteurs du coup d’Etat, dans une tentative désespérée de camoufler leur échec rendu encore plus cuisant par sa concomitance avec le message retentissant de rejet du coup d’Etat, envoyé jeudi dernier par le peuple mauritanien à travers le gigantesque meeting de Nouakchott.
Nouakchott, le 21 février 2009 Front National pour la Défense de la Démocratie Commission de Communication
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