Le Front national pour la défense de la démocratie (FNDD-coalition de partis anti-putsch) a organisé dans l’après-midi du jeudi 12 février dernier à l’ancienne maison des jeunes, un imposant meeting populaire. Malgré le refus des autorités de la junte d’autoriser le FNDD à organiser ce meeting dans un espace public plus vaste (stade de la capitale),la détermination était de mise au niveau des militants anti-putsch.
L’ancienne maison des jeunes de Nouakchott a refusé du monde le jeudi 12 février 2009. La salle n’a pas pu contenir les militants du FNDD. Ceux qui étaient massés dehors étaient davantage plus nombreux que ceux-là qui étaient à l’intérieur de la salle. Jamais pareille détermination n’a animé le FNDD. Ce meeting qui a vu la participation de tous les leaders du front, a été l’occasion pour ces derniers de se montrer beaucoup plus déterminés à l’égard du Général Mohamed Ould Abdel Aziz et compagnie.
D’abord, c’est au président en exercice du front, M. Abdel Ghoudoss Ould Abeidna (Unad), qui a ouvert le débat avant de donner la parole au Fonadh et les autres leaders du FNDD. Bodiel Ould Hmeidy (Pndd-Adil), Oumar Ould Yali (App), Mohamed Ould Maouloud (UFP), Jemil Ould Mansour (Tawassoul), tous ont fustigé le comportement de la junte qu’ils ont condamné avec la dernière énergie. Devant une foule qui scandait le nom du président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, les leaders du front ont encore montré leur détermination à faire échouer le coup d’Etat, l’une des premières exigences d’ailleurs du front et préalable à toute solution de sortie de crise.
Pour le FNDD, l’échec du putsch est une responsabilité de tous. C’est d’ailleurs son slogan du jour. « Echec du putsch= responsabilité de tous ». Ces leaders n’ont pas manqué et même les militants d’ailleurs, de considérer comme une discrimination, une restriction de la liberté publique, le refus de l’autoriser à organiser le meeting dans une place publique alors que l’AJD/MR a organisé le 31 janvier au stade de Sebkha, un meeting populaire. C’est pourquoi, cette frustration du FNDD a encore surchauffé les esprits des militants et sympathisants qui disaient que « malgré les embastillements, les harcèlements et autres stratégies du pouvoir à caractère discriminatoire », le FNDD campe sur sa position et signe l’arrêt de mort de la junte.
L’ambiance a trouvé son comble lorsque M. Isselmou Ould Abdel Kader, ancien ministre détenu suite à un débat télévisé et récemment libéré, a fait son apparition sous les ovations du public. Sans tarder, il a saisi le micro qui lui a été tendu pour saluer le courage et la détermination du FNDD. Ce front, faut-il le rappeler, qui a consacré toute son énergie à dénoncer avec la dernière énergie, « l’emprisonnement arbitraire des militants ». Il a remercié le front à cette occasion et l’a encouragé à continuer le combat pour la libération de ses ex- codétenus du FNDD, dont l’ancien premier ministre Yahya Ould Ahmed Waghf ainsi que Didi Ould Biyé, Moustapha Ould Hamoud et Isselmou Ould Khattry. Témoignant sa gratitude à l’égard du front, il a exhorté ce dernier à faire preuve de combativité pour le triomphe de la liberté et la démocratie.
Jemil Ould Mansour, abondera dans le même que ses prédécesseurs du front. Connu pour sa verve, il a encore séduit la foule pour une intervention musclée à l’égard du Général qui, selon lui , minimise les sanctions qui terniront l’image de la Mauritanie. Quant à Mohamed Ould Maouloud, l’un des leaders les plus charismatiques du front, il a appelé ses camarades et les militants à plus de détermination, à refuser l’arbitraire et à œuvrer pour le retour à l’ordre constitutionnel. Comprenez par là , le retour de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dans ses prérogatives de président de la République.
Enfin, tout en balayant d’un revers de main certaines propositions de sortie de crise prônées par le RFD et « ses acolytes », les organisateurs du meeting affirment que le FNDD et la CFD s’élargissent tandis que l’autre camp perd de plus en plus du terrain. Car, l’opinion internationale ne reconnaît comme président légitime de la Mauritanie, que Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Compte rendu Ibou Badiane
A souligner que le Front anti-putsch (privé de couverture des médias d’Etat) a diffusé un bulletin médiatique relatif au meeting de la maison des jeunes, que nous publions ci-dessous.
FNDD Flash Info : Le meeting de la Maison des jeunes, un pari gagné
Le FNDD a organisé un grand meeting à l’ancienne Maison des Jeunes. Son appel a été largement suivi. En effet, des milliers de militants et sympathisants tous mobilisés pour protester contre l’arbitraire et la violation des libertés instaurés par la junte en place comme mode de gouvernance du pays, depuis le 06 coup d’Etat abject du 6 Août dernier, y ont manifesté leur engagement et leur détermination à poursuivre pacifiquement leur combat jusqu’au retour du Président élu, Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, dont ils ont scandé le nom tout le long de cette activité.
L’affluence et la ferveur du public venu de tout bord étaient telles que la salle de la Maison des jeunes, ses couloirs et son enceinte n’ont pu contenir les présents donnant l’air à l’existence parallèle de deux meetings, l’un à l’intérieur de la salle et l’autre à l’air libre. La circulation a, à un certain moment, été bloqué par les foules de manifestants que la Maison des jeunes ne pouvaient plus absorber.
Le coup d’envoi du meeting fut donné par une allocution du Président en exercice du Front et Président de l’UNAD, Monsieur Abdel Ghouddous Ould Abeïdna. Il y a rappelé les principes inaliénables du FNDD dont le fondement reste le rejet total du coup d’Etat, l’exigence du retour à l’ordre constitutionnel incarné par le rétablissement du Président élu, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh ABdallahi dans la plénitude de ses fonctions et le retrait de l’armée de la scène politique ; ce n’est qu’après que l’on pourrait chercher un règlement, et seulement par le dialogue entre les politiques, de tous des problèmes.
Quelques Président et vice-Présidents de partis membres du front, respectivement MM. Boïdiel ould Homeït, Oumar Ould Yali, Mohamed Jemil Mansour, et Mohamed Ould Maouloud ainsi que Soumaré Outouma de l’initiative des cadres et Dr. Samba Diop dit Mourtoudo ont pris la parole. Tous ont rappelé que les sanctions ciblées ne sont qu’un début d’une série de mesures prises si la junte et ses thuriféraires ne se plient aux injonctions fermes et irréversibles de la communauté internationale. Ces sanctions, affirment-ils sont l’œuvre de Mohamed Ould Abdel aziz, seul. Ils ont, à cet effet, réitéré leur refus total quant à l’acceptation d’un quelconque dialogue sous le pouvoir rebelle des putschistes.
Cet événement s’est marqué par la présence, pour la première fois de l’ancien Ministre Isselmou Oul abdel Kader depuis sa sortie des geôles de la junte, et ce après une arrestation arbitraire qui a duré quelques mois. Il a exprimé sa gratitude pour la solidarité manifesté à son égard durant sa détention et valorisé la combat du FNDD qui s’inscrit dans le cadre de l’ancrage des libertés et le retour à la légalité constitutionnelle. Il a ajouté, à l’instar de la représentante de la société civile Madame Lalla Aïcha Sy et Yahya Ould Sidi El moustaph, que la poursuite sans relâche du combat est obligatoire pour la libération des autres détenus d’opinion.
Le Secrétaire Général de la CGTM, Monsieur Nahah, a pris la parole au nom des centrales syndicales, en disant que la situation du pays est devenue asphyxiante. Non seulement les libertés y sont bafouées mais aussi que le niveau de vie du travailleur mauritanien s’est totalement détérioré à cause de l’isolement et la crise qui affecte désormais tous les foyers. Le chômage devient un spectre inquiétant eu égard au tarissement des investissements dû à la fuite des bailleurs de fonds.
Enfin, il faut dire que ce meeting a été l’occasion pour le Front National pour la Défense de la Démocratie de prouver à la junte la forte capacité de mobilisation et d’organisation dont il dispose et que le temps joue en sa faveur. Car chaque jour qui passe, son rang grossi davantage grâce à sa capacité de convaincre et les forces de ses arguments ; tandis que la junte obstinée à conduire l’économie du pays vers le désastre et affamer le peuple s’isole et s’étiole.
Nouakchott, le 12 février 2009
COMMISSION DE COMMUNICATION
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