Le groupe des députés «indépendants», le plus grand des blocs parlementaires de l’Assemblée nationale ayant constitué le principal soutien au «Mouvement de Rectification» du 6 août a réagi tardivement (le 12 février) par un communiqué dans lequel ces députés favorables au putsch ont rejeté les sanctions prises le 5 février par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine, estimant qu’il s’agit d’une «décision inappropriée» (…) «faisant fi de toutes les actions entreprises par les autorités mauritaniennes conformément aux exigences de la communauté internationale».
Aucune explication n’a été donnée sur le retard mis par les députés pour réagir à la décision du CPS et défendre ainsi le régime qu’ils disent soutenir. A noter que le même groupe avait rendu public le 5 février un communiqué dans lequel il a déclaré avoir pris connaissance «avec intérêt» de certains points de l’initiative du RFD pour une sortie de crise, notamment dans ses aspects, autres, que le départ de l’Armée du pouvoir. Ci-dessous, le communiqué du 12 février
Au moment où les différentes composantes de la classe politique mauritanienne s’employaient activement en vue de trouver une issue consensuelle à la crise constitutionnelle que vit le pays en concertation avec la communauté internationale, le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine publie, en date du 5 février 2009, une décision sur de la situation mauritanienne, pour le moins surprenante et inattendue. Cette décision est étrange et surprenante pour plusieurs raisons : 1- Elle fait fi de toutes les actions entreprises par les autorités mauritaniennes conformément aux exigences de la communauté internationale tel que : - la libéralisation inconditionnelle de l’ancien Président ; - l’organisation des Etats Généraux de la Démocratie avec la participation de l’écrasante majorité du Peuple mauritanien ; - la définition d’une période relativement courte (6 mois) pour l’organisation d’élection présidentielle transparentes et ouvertes. 2- La logique de l’internationalisation du cas mauritanien et les menaces de sanctions, même à titre individuel, est en parfaite opposition avec la recherche de solution consensuelle fondée sur le dialogue. 3- Elle ne prend pas en considération la volonté de l’écrasante majorité du peuple mauritanien exprimée en particulier par ses représentants au Parlement et réitère à maintes reprises par les Partis Politique et la société civile. Compte tenu, de ce qui précède, nous Groupe Parlementaire des Indépendants : Rejetons cette décision inappropriée ; Invitons l’union africaine et l’ensemble des partenaires à accompagner la Mauritanie dans ses efforts visant un retour à une vie constitutionnelle normale.
|