Les manifestations contre l’agression israélienne à l’encontre du peuple palestinien à Gaza se sont poursuivies le 5 janvier à Nouakchott. Trois manifestations comprenant des milliers de personnes ont éclaté simultanément au Lycée Arabe, à l’Université de Nouakchott et la troisième organisée par des commerçants était en provenance du «Ksar».
Les manifestants se sont croisés aux environs de la mosquée « Ibn Abass » où ils ont été chargés par la police avant de s’ébranler en direction de l’ambassade d’Israël empruntant l’avenue «Gamal Abdel Nasser». Les manifestants ont eu des accrochages avec la police qui ne déployait cependant pas la même agressivité que celle manifestée, par exemple, dans les manifestations du FNDD (coalition de partis anti-putsch). Les manifestants portaient des slogans dénonçant les tueries israéliennes à Gaza ; appelant à la solidarité avec le peuple palestinien et à la rupture des relations diplomatiques entre la Mauritanie et Israël. A noter que ce genre de manifestations à Nouakchott et à l’intérieur du pays sont enregistrés depuis le 27 décembre date du déclenchement de la nouvelle vague de barbarie israélienne contre le peuple palestinien à Gaza et qu’elles sont en train de s’intensifier. Seul un geste fort de la part des autorités militaires actuelles, notamment, la rupture des relations diplomatiques avec Israël, pourrait calmer la colère des manifestants. Mais selon des sources journalistiques citant des représentants de partis politiques, le chef de la junte au pouvoir en Mauritanie le Général Mohamed Ould Abdel Aziz aurait estimé le 4 janvier que «le moment n’est pas propice» à la rupture de ces relations. Mais en attendant une rupture officielle des relations avec l’Etat hébreu, le parlement mauritanien largement dominé par les parlementaires favorables au coup d’Etat du 6 aout, a tenu le 5 janvier une séance plénière dans laquelle, les parlementaires ont condamné les atrocités commises par Israël à Gaza et demandé l’expulsion de l’ambassadeur israélien en Mauritanie ainsi que la rupture des relations diplomatiques avec Israël. Les nouvelles autorités militaires du pays ont aussitôt réagi à cette doléance en rappelant "pour consultations" l’ambassadeur mauritanien à Tel Aviv (Israël). Une mesure qui ne veut pas dire que les relations diplomatiques sont rompues. L’ objectif poursuivi par ce rappel s’inscrit dans un double souci: prendre en charge le sentiment national à la veille de la fin des Etas Généraux de la Démocratie (EGD) qui vont fixer la date d’une nouvelle presidentielle à laquelle le général Mohamed Ould Abdel aziz est candidat et capitaliser par la suite dans une pré-campagne, ce rappel; qui pourrait évoluer (ou pas) vers la rupture unanimement souhaitée avec Israel.
Des observateurs soulignent néanmoins que ce rappel pourrait ne pas évoluer vers la rupture des relations diplomatiques avec Israel, car il pourrait servir comme moyen de pression sur la nouvelle administration américaine pour l’amener à assouplir sa position jugée dure, à l’encontre des putschistes mauritaniens.
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