M. Ahmed Ould Daddah président du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD, ex-opposition sous le président renversé le 6 août) a affirmé dans une conférence de presse tenue le 5 janvier à Nouakchott que son parti (qui avait boycotté le 4 janvier les travaux des Etats Généraux de la Démocratie-EGD) va (re)participer aux dits travaux et maintiendra le dialogue avec le gouvernement et les partenaires politiques, en vue de trouver des solutions aux obstacles.
Le RFD participera donc à la cérémonie de clôture des EGD prévue l’après-midi du 5 janvier, qui doit être marquée par la lecture d’un rapport final. Après avoir gelé provisoirement sa participation et après que de multiples sources au sein de ce parti aient laissé entendre l’éventualité du retrait du RFD des EGD, voila, que Ould Daddah dont la marge de manœuvre est réduite adopte une position énigmatique, qui va tout de même, dans le sens qui ne fâche pas les militaires au pouvoir (participation). Le RFD qui a soutenu le coup d’Etat du 6 août qu’il avait qualifié de «rectification» et participé aux EGD qui ne sont autre qu’une «légitimation politique de la rectification» est dans une position délicate. La candidature du Général Mohamed Ould Abdel Aziz à la future élection présidentielle n’est pas exclue et jouirait de soutiens, au sein même du RFD, qui pourraient à l’occasion faire imploser ce parti, si Ould Daddah se hasarde à «rompre le pacte» avec la junte. Position délicate aussi parce que, retirer le soutien aux militaires 6 mois après le putsch, n’a plus de sens et ne pas participer à la séance de clôture des EGD après avoir participé aux ateliers est une deuxième «No Sens». Face à cette situation, le président du RFD a opté le «Oui, mais». Ce parti a-t-on appris lors de la conférence de presse, va continuer sa participation malgré ses griefs parmi lesquels son rejet de la candidature des militaires et des candidats soutenus par les militaires, et son refus des amendements à la constitution. Des griefs que les parlementaires, maires et notables pro-putsch ainsi que la «Mauritanie des profondeurs» ne partagent pas avec le RFD. Malgré cela, le RFD semble faire « bon cœur, contre mauvaise fortune», il maintient sa participation aux EGD et le dialogue avec le gouvernement ainsi que les partenaires politiques en vue de trouver des solutions aux obstacles.
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