Mohamed El Hassene Ould El Hadj dit Mohsène, l’un des principaux instigateurs de la fronde parlementaire ayant préparé le coup d’Etat du 06 aout dernier, a déclaré, au cours de son intervention devant les suppôts du général participant à l’atelier intitulé «les pouvoirs publics» et qui s’inscrit dans le cadre des prétendus « Etats généraux de démocratie», que la constitution nationale doit «être jetée à la poubelle» pour avoir été conçue « sous le règne de la féodalité corrompue, celle-là qui a dirigé le pays faisant fi de l’intérêt du peuple mauritanien».
Ce style tonitruant fidèle à l’esprit putschiste vient confirmer que le coup d’Etat du 06 Août ne vise pas seulement la personne du Président de la République Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Car au-delà de la conquête anticonstitutionnelle du pouvoir, se cache le désir de mettre en exécution tout un plan et un programme inspirés des valeurs antidémocratiques et obscurantistes, entre autres le ressourcement dans le nationalisme aveugle qui se traduit par le rejet de tous les chantiers sociopolitiques amorcés au cours des 15 derniers mois et qui ont lancé les jalons d’une véritable réconciliation des mauritaniens avec eux-mêmes, mais aussi avec l’Histoire. Mohsène a, apparemment, la mémoire courte. Comment peut-il oublier que ce sont les mauritaniens qui ont voté cette Constitution, conçue par tous les acteurs politiques et les putschistes de naguère (les mêmes qu’aujourd’hui) qui sont les artisans de cette Constitution. A-t-il oublié que c’est au nom de cette Constitution à jeter dans la poubelle que des individus comme lui ont pu accéder à la légitimité électorale ? Mais pourquoi nous étonner donc ? Le putsch et tout ce qui s’en suit, n’est-il pas une manifestation urticaire du mépris pour le peuple mauritanien qui anime certains ? La féodalité corrompue et pourrie, c’est celle-là qui s’est installée par la force des armes depuis le 06 Août, jouissant des faveurs et de passe-droits des putschistes. C’est celle qui rejette les principes d’égalité et de justice fondements intrinsèques et essence de la démocratie. C’est elle et tout ses corollaires qu’il faut jeter à la poubelle.
Les partis participant aux dits EGD avouent à la TVM être noyés
Prenant part au débat télévisé du 28 décembre réduit aux seuls partis politiques soutenant le putsch du 06 Août MM., Ghriny, Saleh Ould Hananna, Moustapha Ould Abeïd Abeiderrahmane et Mme Naha Mint Mouknass respectivement Présidents du PRDR, HATEM, RD et UDP ont dit de façon qui ne laisse point de place au doute qu’ils désirent que le débat autour de l’avenir politique du pays au cours de ces prétendus « Etats généraux de démocratie » soit réservé exclusivement aux partis politiques. C’est ce que ne partage pas les autorités putschistes qui ont pris leurs dispositions pour bourrer la salle (en attendant de bourrer les urnes s’ils iront jusque-là ) avec ce qu’ils appellent dans leur jargon populiste « la Mauritanie profonde », c’est-à -dire un ramassis de thuriféraires, d’arrivistes, d’indics et de féodaux attardés. Ils ont aussi avoué qu’ils n’ont pas été écoutés. L’aveu télévisé de ces responsables politiques militarisés (tellement que Ould Abeirrahmane, le plus prolixe a dit tout et son contraire) vient après la menace de retrait brandi par Ahmed Ould Daddah, Président du RFD pour les mêmes motifs. La récurrence des appels pour une meilleure reconsidération des regroupements politiques met en exergue la marge de manœuvre on ne peut plus nulle dont ceux-ci disposent et la faute qu’ils ont commise en soutenant la junte d’abord et en participant à la mascarade qu’elle organise pour s’auto-légitimer. Nouakchott, le 29 Décembre 2008 Commission de communication
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