L’Assemblée nationale de Mauritanie, largement dominée pour les partisans de la junte au pouvoir dans ce pays depuis le 6 août dernier, a adopté vendredi 26 décembre, au cours d’une plénière, son règlement intérieur révisé et amendé à la lumière des observations du conseil constitutionnel.
Les amendements sont relatifs notamment à l’élection du président de l’assemblée nationale par un scrutin uninominal à main levée et la vacance de poste du bureau de l’assemblée, des commissions et du rapporteur du budget. Cette vacance résultant du décès ou de la perte de qualité de député ou toute autre cause d’incapacité permanente de nature à compromettre l’aptitude à exercer la responsabilité ou des charges. Il s’y ajoute désormais tout comportement de nature à remettre en cause le fonctionnement normal de l’institution. En dehors de la vacance pour cause de décès ou de démission, pour tous les autres cas de vacances, le bureau est saisi par une motion de destitution à une plénière. Ces amendements doivent être soumis de nouveau à l’approbation du conseil constitutionnel. Ils reflètent l’intention des députés favorables à la junte à progresser dans leur manœuvre visant à destituer le président de l’assemblée (chambre basse), M. Messaoud Ould Boulkhair. Ce dernier, fidèle au président déchu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, boycotte depuis plus de 4 mois les séances de l’assemblée. Le conseil constitutionnel avait rejeté il y a quelques jours ces amendements pour non-conformité de certains articles amendés avec la constitution. Le 26 novembre, dernier, la majorité parlementaire soutenant le coup d’Etat, avait adopté des amendements du règlement intérieur de cette chambre dans le but de destituer son président. Ennemi farouche du régime de Maaouya Ouls S’id’Ahmed Taya (1984-2005) et combattant de longue date pour la lutte contre l’esclavage, Messaoud ould Boulkheir qui a recueilli 9,80 % à la présidentielle de mars 2007 est soutenu par une trentaine de parlementaires du Front National de la Défense de la Démocratie (FNDD, coalition de partis anti-putsch)
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