La communauté internationale réunie le 12 décembre à Bruxelles pour examiner la situation en Mauritanie a annoncé que la junte au pouvoir à Nouakchott a promis de lever avant le 24 décembre 2008 l’assignation à résidence imposée au président constitutionnel Sidi Ould Cheikh Abdallahi, renversé le 6 aout dernier par un coup d’Etat militaire.
Cette mesure a été convenue lors des négociations tenues dans le cadre de l’Accord de Cotonou et destinées à éviter que l’Union Européenne ne décide des sanctions contre des membres du nouveau pouvoir à Nouakchott. L’ex-président, premier chef de l’Etat librement élu de Mauritanie, est privé de liberté depuis le putsch du 6 août conduit par le général Mohamed Ould Abdel Aziz. Des responsables de l’UE, de l’UA, de la Ligue arabe et d’autres organisations internationales se sont rencontrés le 12 décembre à Bruxelles pour entendre le compte rendu d’une mission qui s’est rendue les 6 et 7 décembre en Mauritanie. "Les membres de la mission de haut niveau en Mauritanie ont notamment pris acte de l’engagement du général Abdel Aziz à libérer le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi sans conditions au plus tard le 24 décembre", précise l’Union africaine dans un communiqué publié dans la soirée du vendredi. L’UA ajoute que ce serait "un premier élément de réponse aux exigences formulées par la communauté internationale" le 21 novembre. A la mi-novembre, la junte a changé de lieu de résidence surveillée en conduisant le président Sidi Ould Cheikh Abdellahi de Nouakchott à sa ville natale de Lemden, où il reste assigné à résidence. Mais le front politique opposé au coup d’Etat ne croit pas aux promesses du pouvoir militaire. "La communauté internationale n’est pas dupe. Cette promesse est une stratégie de la junte qui compte gagner du temps et obtenir un nouveau délai. Pour nous, le combat continue", a déclaré Mohamed Ould Maouloud, l’un des dirigeants du Front national pour la défense de la démocratie (FNDD), une coalition de partis qui soutiennent le président renversé. "On ne libère pas un président comme on libère un citoyen. Une libération de Sidi passe par un retour du président dans ses fonctions", a-t-il ajouté. Le 21 novembre, l’Union européenne a brandi la menace de sanctions individuelles contre des membres de la junte militaire si un gouvernement démocratique n’est pas rétabli à Nouakchott. (avec reuters)
Situation en Mauritanie : Déclaration à la presse de l’ambassadeur représentant permanent
de l’Union africaine auprès de l’Union européenne et des Etats ACP
1. Une réunion de coordination sur la situation en Mauritanie s’est tenue le 12 décembre 2008 à Bruxelles, au siège de la mission permanente de
l’Union africaine auprès de l’Union européenne et des Etats ACP,
conformément au communiqué de la réunion consultative sur la Mauritanie du 21 novembre 2008 à Addis-Abeba qui reste le cadre
de l’action de la communauté internationale.
La réunion a regroupé des représentants des organisations suivantes : Union africaine, Ligue des Etats Arabes, Nations Unies, Organisation de la Conférence Islamique, Organisation Internationale de la Francophonie et Union européenne.
2. A l’occasion de cette réunion, il a été rendu compte de la mission de haut niveau qui s’est rendue en Mauritanie les 6 et 7 décembre 2008 sous la conduite de l’Union africaine. Les membres de la mission de haut niveau en Mauritanie ont notamment pris acte de l’engagement du général Abdel Aziz à libérer le Président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi sans conditions au plus tard le 24 décembre 2008, et noté que la libération inconditionnelle du Président Abdallahi serait un premier élément de réponse aux exigences formulées par la communauté internationale dans son communiqué du 21 novembre 2008.
3. Les participants à la réunion ont réaffirmé la détermination de leurs organisations à poursuivre les efforts conjoints sous l’égide de l’UA. Ils confirment l’intention de leurs organisations respectives de tirer les conclusions de l’impasse persistante à ce stade et de prendre les mesures appropriées en fonction de leurs procédures, tel que convenu dans le communiqué du 21 novembre 2008.
4. Les organisations membres du groupe de contact sur la Mauritanie restent saisies de la question et poursuivront la coordination étroite de leur action.
Bruxelles le 12 décembre 2008
AFRICAN UNION / UNION AFRICAINE / UNIÃO AFRICANA
MISSION PERMANENTE DE L’ UNION AFRICAINE
Avenue Molière 186 - 1050 Bruxelles (Belgique) Tel: (322) 346.97.47/48 Fax: (322) 346.97.28 e-mail: africanunion@skynet.be
|