Le Conseil constitutionnel mauritanien a rejeté le 4 décembre des amendements au règlement intérieur de l’Assemblée nationale proposés par les députés partisans de la junte au pouvoir en vue de destituer le président de l’assemblée nationale, opposé au putsch du 6 août.
"Le Conseil constitutionnel a rejeté les amendements assimilant à une «vacance de pouvoir» l’absence volontaire d’un membre du bureau de l’Assemblée nationale, dont son président", a déclaré Mohamed Yahya Ould Kherchi (cousin du chef de la junte) et député de la majorité soutenant la junte au pouvoir. Le président de l’Assemblée, Messaoud Ould Boulkheir, et une trentaine de parlementaires hostiles au putsch refusent de siéger dans les séances du parlement qu’ils estiment «piraté» après le renversement de la tête de l’ordre constitutionnel et soutiennent le retour au pouvoir du président démocratiquement élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, déposé par le coup d’Etat du 6 août. Ils estiment que la tenue d’une session parlementaire sous un régime militaire est "sans objet". Selon M. Ould Kherchi, "la majorité respecte la décision du Conseil constitutionnel qui montre son indépendance…". Ce n’est pas la première fois que le Conseil constitutionnel fait preuve d’indépendance vis-à -vis des Militaires. En 2007, le Conseil constitutionnel a refusé des injonctions de Ely Ould Mohamed Vall chef de la junte dénommée CMJD à l’époque, qui voulait faire invalider la candidature de Zeine Ould Zeidane aux présidentielles de mars 2007. Ould Kherchi et ses amis du «Bataillon parlementaire» favorable à la junte ont cependant, l’intention de réunir les deux chambres du parlement mauritanien pour mener une dangereuse modification constitutionnelle et changer ainsi l’article de la constitution qui stipule que le mandat du président de l’assemblée nationale est fixé pour 5 ans. Messaoud Ould Boulkheir reste donc dans la ligne de mire des parlementaires favorables au putsch du 6 août.
|