Le Président du HCE installe une commission chargée des «états généraux de la démocratie»    
18/10/2008

Le Président du Haut Conseil d’Etat (HCE), le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, a procédé, samedi 18 octobre, au Palais présidentiel à Nouakchott, à l’investiture d’une commission interministérielle chargée de l’organisation des «états généraux de la démocratie». A rappeler que dans un communiqué en date du 17 octobre,  la Primature avait annoncé que la dite commission allait être installée par le Premier ministre Ould Laghdaf,  au «palais des congrès» à Nouakchott.



Finalement elle  le fut  au palais presidentiel.
Des observateurs ont estimé que le changement de lieu  résulte du fait que le «palais des congrès» est depuis le 6 août, le lieu de détention pour Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi  le président de la République renversé par coup d’Etat militaire. «Se concerter sur la démocratie dans le lieu de détention  d’un  président élu et renversé par putsch, relèverait de la plaisanterie de mauvais gout» note un observateur indépendant. La commission chargée des «états généraux de la démocratie» comporte une dizaine de ministres nommés par la junte. Elle doit présenter son rapport dans un délai de 30 jours pour permettre l’ouverture des «états généraux de la démocratie», lesquels, sont d’office boycottés par le FNDD front anti-putsch composé de partis politiques opposés au coup d’état du 6 août et estimant que tels «états généraux» ne constituent pas plus, qu’une « légitimation du coup d’Etat».

Dans un discours prononcé le 18 octobre,  le président du HCE ,  a invité  tous les acteurs politiques, parlementaires, élus locaux, partis politiques et organisations de la société civile, leaders d’opinion et partenaires au développement à participer positivement à la réussite de ces états généraux. Voici une traduction de ce discours dans son intégralité :

" L’intervention des forces armées et de sécurité le 6 août 2008 a pour but de sauver le pays du chaos vers lequel il se dirigeait à cause du limogeage par le président déchu, de façon illégale, de tous les commandants en chef des forces armées et de sécurité, dans une tentative désespérée de couvrir ses grosses erreurs dans les différents domaines politique, économique et sécuritaire.

Erreurs qui ont été matérialisées par le coup d’Etat sur la majorité politique, le blocage de la Constitution avec l’empêchement des institutions constitutionnelles d’exercer leurs prérogatives garanties par la loi ainsi qu’une dégradation sans précédent de la situation économique et sécuritaire.

Etayant cette réalité, le Haut conseil d’Etat, dans son communiqué no 2 après sa prise du pouvoir, en l’occurrence le jeudi 7 août 2008, a défini clairement la mission pour laquelle il s’est investi, comme énoncée dans le communiqué :

" Le Haut Conseil d’Etat a décidé de prendre les dispositions qui s’imposent, en vue de garantir la continuité de l’Etat et de superviser, en concertation avec les institutions, les forces politiques et la société civile, la tenue d’élections présidentielles permettant de relancer le processus démocratique et de le renfoncer sur des bases pérennes ".

Le Haut conseil d’Etat a vite fait de traduire cet engagement dans sa charte constitutionnelle qui stipule dans son préambule :

" Les forces armées et de sécurité s’engagent devant le peuple mauritanien à organiser, dans une période qui sera la plus courte possible, des élections libres et transparentes qui permettront, pour l’avenir, un fonctionnement continu et harmonieux de l’ensemble des pouvoirs constitutionnels ".

En concrétisation de cet engagement, le Haut conseil d’Etat a donné ses instructions au gouvernement, à l’issue de sa réunion du mardi 14 octobre, pour former une Commission interministérielle chargée d’organiser les états généraux de la démocratie dans les plus brefs délais autour de la situation démocratique dans le pays.

Le décret portant création de cette commission a été promulgué hier et nous voilà réunis aujourd’hui pour l’installer afin de lui permettre de commencer son travail sans délai. Je saisis cette occasion pour renouveler, au nom du Haut conseil d’Etat, notre invitation à tous les acteurs politiques : parlementaires, élus locaux, partis politiques, société civile et leaders d’opinions, en Mauritanie profonde et à nos partenaires au développement pour participer efficacement et de façon constructive au succès des états généraux de la démocratie, en guise de service rendu aux intérêts de la nation mauritanienne.

Je déclare, avec la bénédiction d’Allah, la mise en place de la Commission interministérielle chargée d’organiser les états généraux de la démocratie dans notre pays, lui espérant plein succès dans sa noble mission ". (avec AMI)


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