Le Président du HCE à la «Kebba du Marbatt» :« ...Plus de place pour le laisser aller ... »   
11/10/2008

Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du Haut Conseil d’Etat, (HCE) a effectué, samedi 11 octobre après-midi, une visite de prise de contact et d’information au quartier de la "Kebba du  Marbatt "  (bidon ville du marché de bétail), dans la moughataa d’El Mina, a rapporté l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI).



Voici la traduction (officielle) du discours prononcé par le président du HCE, lors de cette visite.
"Je remercie les citoyens et tous les habitants d’El Mina pour leur présence ici, malgré les conditions difficiles qu’ils vivent. Je remercie aussi le maire pour son important discours dans lequel il a abordé tous les problèmes que vivent les citoyens.
Nous sentons ces problèmes et savons, malheureusement, qu’ils sont très anciens. Le fait qu’ils n’aient pas trouvé des solutions n’est pas dû à la faiblesse des moyens du pays. A titre d’exemple, la dernière baisse enregistrée au niveau des prix des produits de consommation n’est pas la conséquence d’une action extraordinaire menée par le gouvernement, bien plus, les coûts de cette opération étaient cette fois-ci faibles et beaucoup moindre que ceux liés aux opérations des dernières années.
Ce qui est nouveau, c’est que les responsables actuels de cette opération ont reçu des instructions qu’ils ont bien appliquées et qu’ils ont aussi été suivis dans leur action, car le laisser aller et la gabegie sont des choses qui ne sont plus acceptées. Nous y avons fait face et nous avons donné des instructions qui ont été appliquées et il n’y a pas de raison qu’il n’en soit pas ainsi.
Les conditions que vous vivez aujourd’hui sont la conséquence du laisser-aller de l’administration et de l’irresponsabilité qui a caractérisé les agissements des responsables depuis quarante ans dans le pays.
Vous saisissez tous et vous connaissez que l’Etat dispose de grands moyens mais il n’ y a personne qui s’intéresse à la solution des problèmes des simples citoyens et des pauvres.
Je vous appelle tous à collaborer avec l’Etat, car l’administration émane de vous, elle est pour vous et dans votre service. Elle doit traiter les citoyens sur un même pied d’égalité, avec équité et faire de sorte que tous profitent des biens de leur pays.
Les problèmes qu’a posés le maire, tels que la déviation dans les rangs des jeunes, relèvent de la responsabilité de l’Etat, car la jeunesse souffre du chômage et du manque de scolarité du fait de l’absence de suivi et de celui des enseignants, dans beaucoup de cas, et ce malgré la responsabilité des différents services concernés de l’Etat.
Malgré les dépenses énormes annuelles de l’Etat, les résultats sont très faibles du fait de la gabegie et du laisser-aller qui étaient très répandus, qui sont légués des époques précédentes et qui sont devenus une mentalité ancrée dans l’esprit de certains cadres non convaincus de s’en débarrasser, faisant, à la longue, qu’une minorité vit convenablement et qu’une majorité ne savant que faire.
Cette situation doit changer. Ceux qui apparaissent devant vous sur les écrans des télévisions, vous font des engagements prometteurs et vous mettent en garde contre la dictature des militaires, savent que les militaires ne sont venus que pour vous aider. Nous ne cherchons pas le pouvoir car nous l’avions et nous l’avons abandonné de notre propre gré et de manière très claire. Mais malheureusement l’administration est pourrie et elle ne peut être redressée que si il y a un président décidé à apporter des changements et un peuple qui s’attache à cela.
Ceux qui parlent aujourd’hui de la démocratie et qui disent la défendre sont connus de vous tous, beaucoup d’entre eux étaient des walis et des hakems et sont responsables de la situation que vous vivez aujourd’hui. Ce sont eux que lorsque l’Etat décide de distribuer des parcelles de terrain au profit des citoyens, les détournent à leur profit et à celui de leurs amis et de leurs proches.
Je suis à Nouakchott depuis 1984 et je suis très informé sur ce qui se passe et sur les problèmes et leurs causes et je sais que la situation que vivent les populations est la conséquence des pratiques de l’administration et de ses responsables dont beaucoup aujourd’hui prétendent être démocrates et appellent l’étranger à affamer le peuple mauritanien et ce sont eux qui vous ont mis dans cette situations.
Ils étaient des walis, des hakems, des ministres et ils veulent malheureusement détruire le pays. Vous devez prendre vos responsabilités envers votre pays et ses ressources qui doivent avoir des répercussions sur la vie des citoyens, sur les routes, les infrastructures sanitaires, les écoles et l’habitat et non pas être envoyées à l’étranger et dépensées.
Vous devez résoudre vos problèmes par vous- mêmes parce que personne, à l’étranger, ne peut vous fournir des solutions. Où sont, par exemple, les projets qui ont été financés et les milliards qui ont été investis?
Un tiers a été envoyé à l’extérieur, un autre détourné par les responsables et un tiers s’est évaporé. Qu’elle est alors l’utilité pour vous de ces projets financés à coup de milliards donnés à la Mauritanie qui n’ont laissé aucune trace sur le terrain de la réalité, qui n’ont aucune incidence sur l’emploi ou la vie des citoyens?
Le peuple ne doit pas accepter ce genre d’agissements et ne pas se laisser abuser par le mensonge et de faux problèmes qui ne servent pas l’intérêt du pays. Ils vous ont menti durant 40 ans, vous mentent aujourd’hui et continueront à vous mentir. Vous devez comprendre que vous devez vous occupez de vos problèmes, ce que beaucoup de responsables ne souhaitent pas, mais c’est la réalité et, avec l’aide d’Allah, nous n’épargnerons aucun effort pour changer cette situation. Le pouvoir n’appartient à personne, il est pour le peuple qui choisira la personne qu’il juge la mieux indiquée, celle disposant d’un haut degré de responsabilité, pour résoudre ses problèmes.
Nous oeuvrerons à résoudre les problèmes posés de manière conséquente. Nous disposons des moyens nécessaires pour cela et qui ne seront orientés que vers les personnes pauvres. Je vous donne l’assurance qu’aucun projet ne servant pas l’intérêt général ne sera financé par l’Etat.
Vous devez, pour cela, vous dressez contre tous ceux qui veulent détourner les biens publics, parce que le contrôle et la surveillance ne sont pas seulement du ressort de l’Etat mais également du ressort des citoyens et des députés qui doivent prendre le parti des populations qui les ont choisis et demander aux responsables ce que sont devenus les projets ayant bénéficiés des financements de l’Etat.
Il est apparu, lors des dernières réunions, que les députés commencent à comprendre le rôle qui est le leur et qui consiste à veiller à l’intérêt du peuple. Vous devez donc les soutenir et ne plus élire que celui qui est capable d’influencer l’administration. Le député est le représentant du peuple, il est donc inconcevable qu’il cherche à servir l’Etat, le président ou le gouvernement. Pour cela, il doit être à l’abri du besoin pour jouir de son indépendance, chose qui sera faite, incha Allah.
Les efforts des élus doivent tous aller dans le sens du bien être des circonscriptions où ils ont été élus, de l’intérêt du pays et des citoyens; car ils ne sont redevables ni au président ni à un ministre. Mais si vous continuez, comme dans le passé, à applaudir à tout président qui arrive et qui vous promet ce qu’il ne réalisera pas, vous retournerez, inévitablement, à la case départ.
A titre d’exemple, vous ne devez pas vous taire sur les déviations et ne rien craindre en cela. Vous devez avoir confiance en vous-mêmes et vous dresser contre la gabegie, sachant que l’administration a été créée pour vous servir et il n’est plus permis, à partir de maintenant, de revenir aux agissements d’antan.
Nous sommes conscients que les déviations, les meurtres, le vol sont des phénomènes résultant du chômage. Beaucoup cherchent du travail mais manquent de qualifications et de spécialisations, handicap que nous allons éliminer par l’ouverture de centres de formation professionnelle capables de pourvoir le marché du travail en ouvriers spécialisés et mettre en terme au recours excessif à la main d’oeuvre étrangère, non pas par xénophobie, mais parce que nous devons offrir du travail aux Mauritaniens en priorité.
Les instructions ont été données au ministre chargé de l’emploi et de la formation professionnelle pour ouvrir de nouveaux centres et leur donner les moyens nécessaires pour accueillir les élèves qui n’ont pas eu la chance de terminer leur cursus dans l’enseignement général, tout en évitant de suivre le modèle des anciens centres qui ont été un échec total. C’est en cela que les bénéficiaires d’un tel projet pourront se prémunir contre les déviations et contribuer à bâtir leur pays". (Source : AMI)


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