Amal Mint Cheikh Abdallahi sur FLAMNET:    
24/09/2008

 (…) Amal Mint Cheikh Abdallahi n’est pas seulement que fille du PrĂ©sident Sidi O/ Cheikh Abdallah, elle est aussi une attachĂ©e de communication Ă  la PrĂ©sidence de la RĂ©publique. Une position de proximitĂ© dont cette doctorante sur "les Fondements philosophiques de la pensĂ©e Ă©conomique dans le moyen âge arabo-musulman" rĂ©clame la lĂ©gitimitĂ© de par son "lourd bagage intellectuel": un DEA en sciences Ă©co et un DESS en sciences po.



La mine docile de ses 28 ans contraste avec sa ferme dĂ©termination Ă  confronter les usurpateurs. Si on Ă©voque Benazir Bhutto, elle touche du bois mais ne rechigne pas Ă   la comparaison. Elle juge sans complaisance les anciens compagnons de son père et ne mâche pas ses mots en particulier quand il s’agit des militaires. Elle a compris son monde. Elle est prĂŞte Ă  s’assumer.  
Avec Flamnet, elle monte au front. Elle dĂ©fend les rĂ©alisations de son PrĂ©sident de père et la fondation KB, fustige l’hypocrisie et la versalitĂ© du clan putschiste, se fĂ©licite de la mobilisation des dĂ©mocrates contre l’intrusion militaire dans la vie politique nationale. A coeur ouvert, Amal accorde une interview exclusive  au site des combattants de la libertĂ©.
Entretien.

FLAMNET: Bonjour, avez-vous des nouvelles du Président, des conditions de sa détention?

AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Non. Je n’ai pas vu mon père depuis le 6 août matin. Nous n’avons pas le droit de le voir ni de lui envoyer du courrier. On ne nous donne pas non plus de ses nouvelles. Les dernières informations sérieuses à son sujet nous ont été communiquées par les responsables qui ont été également enlevés en même temps que lui et qui ont été libérés quelques jours plus tard. Je ne peux qu’être inquiète pour sa sécurité, qui n’est pas du tout assurée tant qu’il se trouve entre les mains de ses ravisseurs, qui ont agit en parfaite irresponsabilité et qui ont commis, par cet enlèvement un crime passible des plus grandes peines.
 
 FLAMNET: L’opinion gĂ©nĂ©ralement Ă©tablie veut que votre père ne soit que la crĂ©ation des militaires. Quelles relations entretenait-il rĂ©ellement avec son entourage militaire et notamment avec les gĂ©nĂ©raux qu’il a nommĂ©s et qui l’ont tombĂ©? Votre père nourrissait-il des ambitions prĂ©sidentielles avant la transition de d’AoĂ»t 2005?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : La rĂ©alitĂ©, c’est que le PrĂ©sident s’est prĂ©sentĂ© aux mauritaniens avec un programme Ă©lectoral bien clair et qui s’articule essentiellement autour de la rĂ©conciliation nationale et de la consolidation de l’Etat de droit. Il  a Ă©tĂ© Ă©lu, sur la base de ce programme, Ă  plus de 52 % des voix, Ă  travers des Ă©lections libres et transparentes, connues de tous. D’ailleurs, dès son investiture, le PrĂ©sident s’est Ă©vertuĂ© Ă  cantonner son entourage militaire immĂ©diat au rĂ´le qui lui est dĂ©volu par la constitution : celui de la sĂ©curitĂ©. HĂ©las, c’est peut-ĂŞtre pour cette raison qu’ils l’ont « tombĂ© » comme vous dites. Tout ce qui peut ĂŞtre dit d’autre n’est qu’une tentative vaine de discrĂ©dit.

 FLAMNET: Il semblerait que les militaires seraient entrain de nĂ©gocier la libĂ©ration de votre père contre sa renonciation Ă  ses charges prĂ©sidentielles. Le croyez-vous capable de cĂ©der Ă  un tel chantage?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© Ă©lu pour 5 ans. Vous  pouvez ĂŞtre certain qu’il est dĂ©terminĂ©, aujourd’hui plus que jamais, Ă  aller jusqu’au bout de son mandat et Ă  continuer la mise en oeuvre du programme pour lequel il a Ă©tĂ© Ă©lu. Et ce malgrĂ© toutes les tentatives de dĂ©stabilisation, militaires soient-elles ou civiles, qu’il a connues ces derniers mois et  jours.
FLAMNET : Les détracteurs du président parlent de "dérives monarchiques", du blocage des institutions et surtout du détournement des deniers publics au profit de la fondation "KB", que pensez-vous de ces accusations graves dont le chargent les putschistes et ses ex-soutiens "frondeurs"?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Prenons ces accusations, point par point : Les dérives monarchiques : tout le monde, y compris ses opposants, s’accorde à dire que le Président est un démocrate convaincu, intègre et doté d’un grand sens de l’écoute. C’est un homme qui s’est attelé pendant plus d’un an à l’ancrage de véritables valeurs démocratiques et de liberté dans ce pays. Tout le reste n’est que de tentatives vaines, hélas, de justifier l’injustifiable.
Concernant le 2eme point, comment peut-on parler de blocage des institutions alors que tout le monde sait pertinemment que c’est par la volontĂ© du PrĂ©sident que celles-ci ont, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, jouĂ© pleinement leur rĂ´le de manière rĂ©gulière et totalement indĂ©pendante de l’exĂ©cutif. Depuis le dĂ©but du mandat du PrĂ©sident, soit environ 15 mois, aucune institution constitutionnelle, qu’il s’agisse du Parlement, du Conseil Constitutionnel, de la Cour SuprĂŞme, du Haut Conseil Islamique, n’a Ă©tĂ© empĂŞchĂ© de fonctionner normalement. Au contraire, c’est grâce au PrĂ©sident qu’elles ont cessĂ© d’être des chambres d’enregistrement et qu’elles ont commencĂ© Ă  fonctionner en toute indĂ©pendance. S’agissant plus particulièrement du Parlement, il a toujours fonctionnĂ© normalement et il est important de souligner une nette amĂ©lioration des conditions des Ă©lus, et le PrĂ©sident de la RĂ©publique n’est jamais intervenu dans le fonctionnement de l’une ou de l’autre des chambres. Au total, l’AssemblĂ©e Nationale a tenu 7 sessions (ordinaires ou extraordinaires) et votĂ© une quarantaine de lois. La dernière session ordinaire (mai - juillet)  a Ă©tĂ© ouverte et fermĂ©e aux dates prĂ©vues par la Constitution. La dernière loi votĂ©e Ă©tait celle relative Ă  l’accord de pĂŞche avec l’Union EuropĂ©enne. Par la suite, il faut rappeler, car on a trop souvent tendance Ă  l’oublier, que c’est le gouvernement qui a demandĂ© l’ouverture d’une session extraordinaire relative Ă  la loi de finances rectificative dans la première dizaine du mois d’aoĂ»t, mais que suite Ă  la demande des parlementaires, celle-ci a Ă©tĂ© reportĂ©e au mois de septembre. OĂą est le blocage ici ? Et quarante huit heures après le dĂ©part du PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale en congĂ©s, voilĂ  que les mĂŞmes parlementaires s’activent Ă  la demande d’une session extraordinaire, alors que quelques jours auparavant, ils ont expressĂ©ment demandĂ© son report. La vraie question est de savoir ce qui s’est rĂ©ellement passĂ© entre temps ? Pourquoi un revirement aussi inattendu? Cette demande, mĂŞme si elle semblait rocambolesque, n’a pas du tout Ă©tĂ© refusĂ©e par le PrĂ©sident, contrairement Ă  ce Ă  quoi se sont acharnĂ© Ă  faire croire Ă  l’opinion nos parlementaires frondeurs. Seulement, nous ne sommes pas dans une RĂ©publique bananière et il y a des procĂ©dures bien dĂ©finies dans le règlement de l’AssemblĂ©e Nationale et qui n’ont pas Ă©tĂ© respectĂ©es dans ce cas prĂ©cis. Le gouvernement l’a tout simplement fait savoir. Seul le PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale est habilitĂ© Ă  signer la correspondance portant demande d’une session extraordinaire et non pas son deuxième vice-prĂ©sident, comme c’était ici le cas. De plus les dĂ©putĂ©s n’avaient pas signĂ© devant le bureau de l’AssemblĂ©e comme cela Ă©tait prĂ©vu ; il y avait au moins 2 dĂ©putĂ©s qui se trouvaient Ă  l’étranger Ă  ce moment lĂ  : on avait signĂ© Ă  la place de l’un d’entre eux et pour l’autre on avait Ă©crit par « procuration », sans que cette procuration n’ait Ă©tĂ© transmise. De plus, si l’objectif Ă©tait rĂ©ellement la tenue de cette session, il suffisait de prĂ©senter de nouveau la demande après correction des vices de forme. Et Enfin pourquoi aucun dĂ©putĂ© n’a pris la peine de contacter le PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale, et qui Ă©tait bien joignable, pour l’informer de cette situation?
Vous voyez donc bien que s’il y a eu blocage c’est bien de la part des parlementaires fondeurs. Jamais nos institutions n’ont été à ce point piétinées et clochardisées. La pratique démocratique à commencé à se résumer chez à nous à une accumulation de tous les instruments d’entrave : Motion de censure, commissions d’enquête, haute cour de justice, session extraordinaire demandée par les députés. Rappelons que cette dernière est une chose rare même dans les plus grandes démocraties. N’oubliez pas que Charles de Gaulle a déjà refusé une convocation qui lui été faite et que Valéry Giscard D’Estaing en a accepté une tout en précisant que c’est « parce qu’il le voulait bien ».
S’agissant Ă  prĂ©sent du 3eme point, l’attaque contre la Fondation a pour unique objectif de nuire au PrĂ©sident. Malheureusement pour eux, les sĂ©nateurs frondeurs, qui se sont subitement dĂ©couvert une âme de « lutteurs » contre la gabegie se sont trompĂ©s de cible. La Fondation n’a jamais reçu d’argent public (demandez donc Ă  ceux parmi eux qui ont, pendant plusieurs semaines, passĂ© au peigne fin les comptes du TrĂ©sor Public et du Budget pour trouver la moindre trace qui acculerait la Fondation et qui sont, Ă  contre coeur, repartis bredouilles).  Le tapage fait dans les mĂ©dias publics sur les terrains dĂ©tenus par la fondation ? Quelles n’a pas Ă©tĂ© la dĂ©ception de ces sĂ©nateurs lorsqu’ils se sont aperçus qu’il ne s’agissait lĂ  que d’affectations provisoires - en d’autres termes ces terrains appartiennent Ă  l’Etat et il peut les reprendre Ă  n’importe quel moment-, dans des quartiers (très) pĂ©riphĂ©riques et Ă  faible valeur marchande, comprenant uniquement des points d’eau distribuĂ©e gratuitement ! La rĂ©alitĂ© c’est que toute cette gesticulation malsaine faisait partie d’un plan très clair de dĂ©stabilisation du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Mais je tiens ici Ă  signaler que la Fondation KB doit avant tout ĂŞtre considĂ©rĂ©e par rapports aux nombreuses actions caritatives qu’elle a rĂ©alisĂ©es depuis sa crĂ©ation. De l’aide d’urgence aux populations sinistrĂ©es (Tintane, KaĂ©di, BarkĂ©ol, NĂ©ma, Aleg, Rosso,. ), Ă  la distribution d’équipements en faveur de nos frères rĂ©fugiĂ©s Ă  Rosso et Ă  BoghĂ©, Ă  la distribution quotidienne d’eau aux populations les plus nĂ©cessiteuses de Nouakchott, Ă  la formation de jeunes filles Ă  l’outil informatique, Ă  l’encouragement de la crĂ©ativitĂ© (organisation de concours de poĂ©sie dans les langue nationales), Ă  la distribution de vivres pendant le mois de Ramadan aux populations indigentes.
Mais en réalité, la vraie interrogation ici concernerait la réelle détermination de ces sénateurs dans leur « lutte sans merci contre la gabegie » : pourquoi n’a-t-on voulu enquêter que sur ce qui touche de près ou de loin à la personne du Président, au même moment où un coup d’état se préparait ?
FLAMNET: Avec le putsch, vous avez vu certains anciens collaborateurs du président, même ses ministres rejoindre le camp des putschistes; que pensez-vous de ce nomadisme politique des mauritaniens? Etes-vous surprise de ces retournements de vestes?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Pour certaines personnes, je n’ai pas du tout Ă©tĂ© surprise. Il s’agit en l’occurrence de tous ceux qui Ă©taient très proches des gĂ©nĂ©raux. Pour d’autres, connus comme Ă©tant des spĂ©cialistes dans l’art d’applaudir, et qui en voyant tomber une feuille croient savoir d’oĂą souffle le vent, la surprise n’a pas non plus Ă©tĂ© au rendez-vous et je dirais mĂŞme que le contraire m’aurait Ă©tonnĂ©. Par contre,  de voir certaines personnes très engagĂ©es dans la rĂ©alisation du programme du PrĂ©sident, et non moins agacĂ©es par l’ingĂ©rence des gĂ©nĂ©raux dans le parlement, parmi les premiers soutiens au coup d’état, j’avoue que cela m’a quelque peu Ă©tonnĂ©.
Mais au-delĂ  tout cela, je pense que s’il y a un aspect positif dans ce putsch, c’est bien qu’il ait permis de sĂ©parer la bonne graine politique de l’ivraie politicienne. Pour la première fois en Mauritanie, des hommes et des femmes libres disent NON au putsch.  Et ça, c’est dĂ©jĂ  une victoire en soi.      
 FLAMNET: Si vous deviez faire le bilan de la prĂ©sidence de votre père, quelles rĂ©alisations concrètes et importantes en retiendrez-vous?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : C’est tout d’abord la consolidation de l’unitĂ© nationale. Cette volontĂ© s’est traduite dans le discours historique du 29 juin 2007, Ă  travers l’organisation des journĂ©es nationales de concertation sur le passif humanitaire et l’opĂ©ration du retour dans la dignitĂ© de nos frères rĂ©fugiĂ©s. A cet effet, un accord tripartite a Ă©tĂ© signĂ© entre la Mauritanie, le SĂ©nĂ©gal et le HCR et un Ă©tablissement public (l’ANAIR) a Ă©tĂ© crĂ©e. Parallèlement,  de fermes instructions ont Ă©tĂ© donnĂ©es par le PrĂ©sident pour accorder un temps d’antenne plus large aux langues nationales notamment au niveau de la 2ème chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision et de la radio. Le PrĂ©sident tenait Ă  travers cela Ă  l’émergence d’une culture citoyenne plurielle. Il y a Ă©galement la criminalisation (effective) de l’esclavage, loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e, malgrĂ© l’opposition de certains sĂ©nateurs.
Il y a aussi l’esprit qui a caractérisé le début du mandat du Président (jusqu’au 6 août 2008) : celui de la liberté et de l’ancrage des pratiques démocratiques. Les médias publics se sont ouverts de telle sorte à devenir des médias crédibles et regardés. Notre télévision était d’ailleurs très appréciée à l’extérieur. La presse indépendante a travaillé en toute liberté, au point même que certains journaux ont outrepassé les principes de la déontologie, mais cela n’a jamais pour autant justifier le recours à la censure ou à d’autres pratiques que l’on a pu voir dans certains pays voisins. Il y a aussi la totale indépendance de la justice. Le Président de la République n’est jamais intervenu dans une procédure judiciaire quel qu’elle soit. L’Etat de Droit commençait véritablement à prendre forme, malgré le lourd héritage institutionnel, administratif mais aussi des mentalités héritées des périodes passées. Il y a eu également dès le départ la volonté de moraliser la vie publique et de lutter contre la gabegie, avec entre autre la loi sur la transparence financière (déclaration de patrimoine des hauts responsables de l’Etat,) et la dépolitisation de certains postes de l’administration, notamment les DREN. Terminée aussi la logique des règlements de comptes politiques : être de l’opposition n’est plus une « tare » et n’empêche pas d’accéder à de hauts postes de responsabilité. Vous avez plusieurs exemples à ce sujet. D’autre part, fini la conception de l’Etat « vache à lait », où chacun veut la plus grosse part (c’est peut être d’ailleurs une des raisons du mécontentement de certains élus frondeurs, habitués, dans le passé à ce genre de pratiques). Sur le plan économique, les réformes engagées depuis un an et demi par le Président de la République ont été considérées comme un modèle à suivre dans la sous région comme en a témoigné, le 1 août 2008, à l’occasion de la réunion du Caucus africain qui se tenait à Nouakchott, le Directeur Général du FMI, Monsieur Dominique Strauss Khan. En effet, ces réformes ont pris en compte les besoins prioritaires des populations (coupes faites dans les faramineuses dépenses de fonctionnement des administrations et affectées aux secteurs de l’hydraulique, de la santé et de l’éducation). D’importants chantiers de réforme de la gestion des finances publiques mais aussi de l’investissement privé ont été mise en oeuvre. Lors de la réunion du groupe consultatif qui s’est réuni à Paris en décembre dernier, la Mauritanie a pu bénéficier d’un montant supérieur à 2,1 milliards dollars de pour le financement de son programme d’investissement public. Des conventions de 600 millions de dollars ont été signées dernièrement et d’autres, de 800 millions étaient sur le point de l’être. D’autre part, dans le cadre de la promotion de l’investissement privé, d’importants projets étaient sur le point de se concrétiser comme le Projet el Aouj ou la baie de Nouadhibou. De nombreuses banques qui ont demandé des agréments et les ont obtenus, étaient sur le point de s’installer en Mauritanie. Il ne s’agit ici que de quelques exemples qui me viennent à l’esprit. L’économie mauritanienne était prometteuse, mais malheureusement le 6 août, tout cela a été compromis.
Sur le plan diplomatique, la Mauritanie s’est hissée au rang des nations respectables. La Mauritanie a été citée à plusieurs reprises comme l’exemple d’une démocratie véritable et le Président comme un démocrate convaincu et un grand bâtisseur. Dans ce cadre, la Mauritanie a été intégrée tout dernièrement à l’UPM, bien qu’elle n’appartienne pas à la Méditerranée.
FLAMNET: Vous voyez-vous un rôle politique immédiat ou futur, un peu à la Benazir Bhuto, qui s’est dressée au péril de sa vie pour combattre les tombeurs de son père?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Merci pour la comparaison en espérant tout de même plus de chance à ma famille. Ce dont je suis sure, c’est qu’il y a dans la vie des combats qui méritent la peine qu’on les mène et que celui-là en fait partie.
FLAMNET: Quelles relations entretenez-vous avec le front national de défense de la démocratie et quel est le moral au niveau de la résistance de l´intérieur? Sentez-vous en sécurité en tant que membres de la famille du Président?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis une partie intégrante de ce Front et j’ai un respect tout particulier ainsi qu’une grande considération pour ses leaders mais aussi pour tous ceux qui en font partie. Ce sont des personnalités comme celles-là dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui plus que jamais pour se construire, pour se développer et pour sortir du gouffre multidimensionnel dans lequel elle se trouve depuis le 6 août.
Je ne me sens pas en sécurité tout simplement dans la mesure où aujourd’hui nous nous trouvons dans un Etat de non droit où l’arbitraire est la règle et où tous les pouvoirs sont confisqués par une poignée d’hommes. Comment voulez-vous que quiconque se sente en sécurité au moment où le premier magistrat de ce pays est détenu arbitrairement ?
FLAMNET: Que pensez-vous des FLAM et du site Flamnet?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI:  Les FLAM ont  toujours luttĂ© avec force, et ce tout au long de leur combat politique, contre les atteintes aux droits de l’homme, l’impunitĂ©, le bafouement des libertĂ©s et les discriminations sous toutes leurs formes. Il est donc incontestable que ce mouvement ait jouĂ© un rĂ´le primordial dans l’ancrage de certaines valeurs dĂ©mocratiques et de respect des droits humains.
Concernant Flamnet, c’est un site d’informations complet, avec un contenu de qualité et très bien actualisé. D’ailleurs, il se trouve dans « mes favoris » et je le consulte très souvent.
FLAMNET: Les FLAM et d´autres organisations mauritaniennes de la diaspora et des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali ont condamné vivement ce coup de force, quel message lancez-vous à tous ces soutiens de l´extérieur et que pensez-vous de leur prise de position dans cette épreuve?
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis très fière que nos compatriotes aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur s’opposent avec la plus grande fermeté et une grande détermination à ce coup d’Etat. Je salue ce courage et il est évident que cet élan de patriotisme, manifesté avec force par toutes ces organisations, s’inscrit dans leur attachement indéfectible à la légalité, à la démocratie mais aussi notre unité nationale, objectif premier du Président de la République.
FLAMNET: Avez-vous un appel à lancer à l´opinion internationale, votre dernier mot aux mauritaniens....
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je salue tout particulièrement le courage des mauritaniens qui ont dit non au coup d’Etat. Dieu sait qu’il y en a eu beaucoup en Mauritanie. Celui lĂ  est le coup d’état de trop et c’est pour cela que l’on a vu pour la première fois, et malgrĂ© la rĂ©pression, la violence, l’intimidation des forces de l’ordre,  des manifestations gigantesques de soutien Ă  la lĂ©galitĂ© (La Marche du DĂ©fi qui a Ă©tĂ© organisĂ©e le mercredi 13 aoĂ»t par le Front National pour la DĂ©fense de la DĂ©mocratie a rassemblĂ© plus de 40.000 personnes). Aujourd’hui, le plus Ă©tonnant est que c’est la majoritĂ© des mauritaniens qui s’oppose Ă  ce putsch et non pas le contraire. Et c’est pour cette raison qu’il a dĂ©jĂ  lamentablement Ă©chouĂ©. J’appelle donc tous les mauritaniens soucieux de la consolidation de notre unitĂ© nationale et attachĂ©s Ă  la prĂ©servation de la lĂ©galitĂ© Ă  s’unir autour du Front National pour la DĂ©fense de la DĂ©mocratie pour rĂ©tablir, dans les plus brefs dĂ©lais la lĂ©galitĂ© constitutionnelle incarnĂ©e par le PrĂ©sident Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi.
Je salue également la constance et la fermeté de la communauté internationale dans la condamnation de ce coup d’état ainsi que sa détermination au rétablissement de l’ordre constitutionnel, détermination qui recoupe les aspirations profondes du peuple mauritanien.
FLAMNET: Merci Amal et la lutte continue pour le triomphe de la justice et de la démocratie en Mauritanie.
Propos recueillis par Kaaw Touré et Ibra Mifo Sow.


Toute reprise totale où partielle de cet article doit inclure la source : www.journaltahalil.com
Réagir à cet article
Pseudo
E-mail
Commentaire
Entrer le code
La rédaction de Tahalil vous demande d'éviter tout abus de langage en vue de maintenir le sérieux et de garantir la crédibilité de vos interventions dans cette rubrique. Les commentaires des visiteurs ne reflčtent pas nécessairement le point de vue de Tahalil et de ses journalistes.
Les commentaires insultants ou diffamatoires seront censurés.

TAHALIL 2006-2022 Tous droits reservés