(…) Amal Mint Cheikh Abdallahi n’est pas seulement que fille du Président Sidi O/ Cheikh Abdallah, elle est aussi une attachée de communication à la Présidence de la République. Une position de proximité dont cette doctorante sur "les Fondements philosophiques de la pensée économique dans le moyen âge arabo-musulman" réclame la légitimité de par son "lourd bagage intellectuel": un DEA en sciences éco et un DESS en sciences po.    
					                       
                                        La mine docile de ses 28 ans contraste avec sa ferme dĂ©termination Ă  confronter les usurpateurs. Si on Ă©voque Benazir Bhutto, elle touche du bois mais ne rechigne pas Ă   la comparaison. Elle juge sans complaisance les anciens compagnons de son père et ne mâche pas ses mots en particulier quand il s’agit des militaires. Elle a compris son monde. Elle est prĂŞte Ă  s’assumer.    Avec Flamnet, elle monte au front. Elle dĂ©fend les rĂ©alisations de son PrĂ©sident de père et la fondation KB, fustige l’hypocrisie et la versalitĂ© du clan putschiste, se fĂ©licite de la mobilisation des dĂ©mocrates contre l’intrusion militaire dans la vie politique nationale. A coeur ouvert, Amal accorde une interview exclusive  au site des combattants de la libertĂ©.  Entretien.  
FLAMNET: Bonjour, avez-vous des nouvelles du Président, des conditions de sa détention?  
AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Non. Je n’ai pas vu mon père depuis le 6 aoĂ»t matin. Nous n’avons pas le droit de le voir ni de lui envoyer du courrier. On ne nous donne pas non plus de ses nouvelles. Les dernières informations sĂ©rieuses Ă  son sujet nous ont Ă©tĂ© communiquĂ©es par les responsables qui ont Ă©tĂ© Ă©galement enlevĂ©s en mĂŞme temps que lui et qui ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s quelques jours plus tard. Je ne peux qu’être inquiète pour sa sĂ©curitĂ©, qui n’est pas du tout assurĂ©e tant qu’il se trouve entre les mains de ses ravisseurs, qui ont agit en parfaite irresponsabilitĂ© et qui ont commis, par cet enlèvement un crime passible des plus grandes peines.    FLAMNET: L’opinion gĂ©nĂ©ralement Ă©tablie veut que votre père ne soit que la crĂ©ation des militaires. Quelles relations entretenait-il rĂ©ellement avec son entourage militaire et notamment avec les gĂ©nĂ©raux qu’il a nommĂ©s et qui l’ont tombĂ©? Votre père nourrissait-il des ambitions prĂ©sidentielles avant la transition de d’AoĂ»t 2005? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : La rĂ©alitĂ©, c’est que le PrĂ©sident s’est prĂ©sentĂ© aux mauritaniens avec un programme Ă©lectoral bien clair et qui s’articule essentiellement autour de la rĂ©conciliation nationale et de la consolidation de l’Etat de droit. Il  a Ă©tĂ© Ă©lu, sur la base de ce programme, Ă  plus de 52 % des voix, Ă  travers des Ă©lections libres et transparentes, connues de tous. D’ailleurs, dès son investiture, le PrĂ©sident s’est Ă©vertuĂ© Ă  cantonner son entourage militaire immĂ©diat au rĂ´le qui lui est dĂ©volu par la constitution : celui de la sĂ©curitĂ©. HĂ©las, c’est peut-ĂŞtre pour cette raison qu’ils l’ont « tombĂ© » comme vous dites. Tout ce qui peut ĂŞtre dit d’autre n’est qu’une tentative vaine de discrĂ©dit. 
 FLAMNET: Il semblerait que les militaires seraient entrain de nĂ©gocier la libĂ©ration de votre père contre sa renonciation Ă  ses charges prĂ©sidentielles. Le croyez-vous capable de cĂ©der Ă  un tel chantage? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Le PrĂ©sident de la RĂ©publique a Ă©tĂ© Ă©lu pour 5 ans. Vous  pouvez ĂŞtre certain qu’il est dĂ©terminĂ©, aujourd’hui plus que jamais, Ă  aller jusqu’au bout de son mandat et Ă  continuer la mise en oeuvre du programme pour lequel il a Ă©tĂ© Ă©lu. Et ce malgrĂ© toutes les tentatives de dĂ©stabilisation, militaires soient-elles ou civiles, qu’il a connues ces derniers mois et  jours. FLAMNET : Les dĂ©tracteurs du prĂ©sident parlent de "dĂ©rives monarchiques", du blocage des institutions et surtout du dĂ©tournement des deniers publics au profit de la fondation "KB", que pensez-vous de ces accusations graves dont le chargent les putschistes et ses ex-soutiens "frondeurs"? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Prenons ces accusations, point par point : Les dĂ©rives monarchiques : tout le monde, y compris ses opposants, s’accorde Ă  dire que le PrĂ©sident est un dĂ©mocrate convaincu, intègre et dotĂ© d’un grand sens de l’écoute. C’est un homme qui s’est attelĂ© pendant plus d’un an Ă  l’ancrage de vĂ©ritables valeurs dĂ©mocratiques et de libertĂ© dans ce pays. Tout le reste n’est que de tentatives vaines, hĂ©las, de justifier l’injustifiable. Concernant le 2eme point, comment peut-on parler de blocage des institutions alors que tout le monde sait pertinemment que c’est par la volontĂ© du PrĂ©sident que celles-ci ont, pour la première fois dans l’histoire de ce pays, jouĂ© pleinement leur rĂ´le de manière rĂ©gulière et totalement indĂ©pendante de l’exĂ©cutif. Depuis le dĂ©but du mandat du PrĂ©sident, soit environ 15 mois, aucune institution constitutionnelle, qu’il s’agisse du Parlement, du Conseil Constitutionnel, de la Cour SuprĂŞme, du Haut Conseil Islamique, n’a Ă©tĂ© empĂŞchĂ© de fonctionner normalement. Au contraire, c’est grâce au PrĂ©sident qu’elles ont cessĂ© d’être des chambres d’enregistrement et qu’elles ont commencĂ© Ă  fonctionner en toute indĂ©pendance. S’agissant plus particulièrement du Parlement, il a toujours fonctionnĂ© normalement et il est important de souligner une nette amĂ©lioration des conditions des Ă©lus, et le PrĂ©sident de la RĂ©publique n’est jamais intervenu dans le fonctionnement de l’une ou de l’autre des chambres. Au total, l’AssemblĂ©e Nationale a tenu 7 sessions (ordinaires ou extraordinaires) et votĂ© une quarantaine de lois. La dernière session ordinaire (mai - juillet)  a Ă©tĂ© ouverte et fermĂ©e aux dates prĂ©vues par la Constitution. La dernière loi votĂ©e Ă©tait celle relative Ă  l’accord de pĂŞche avec l’Union EuropĂ©enne. Par la suite, il faut rappeler, car on a trop souvent tendance Ă  l’oublier, que c’est le gouvernement qui a demandĂ© l’ouverture d’une session extraordinaire relative Ă  la loi de finances rectificative dans la première dizaine du mois d’aoĂ»t, mais que suite Ă  la demande des parlementaires, celle-ci a Ă©tĂ© reportĂ©e au mois de septembre. OĂą est le blocage ici ? Et quarante huit heures après le dĂ©part du PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale en congĂ©s, voilĂ  que les mĂŞmes parlementaires s’activent Ă  la demande d’une session extraordinaire, alors que quelques jours auparavant, ils ont expressĂ©ment demandĂ© son report. La vraie question est de savoir ce qui s’est rĂ©ellement passĂ© entre temps ? Pourquoi un revirement aussi inattendu? Cette demande, mĂŞme si elle semblait rocambolesque, n’a pas du tout Ă©tĂ© refusĂ©e par le PrĂ©sident, contrairement Ă  ce Ă  quoi se sont acharnĂ© Ă  faire croire Ă  l’opinion nos parlementaires frondeurs. Seulement, nous ne sommes pas dans une RĂ©publique bananière et il y a des procĂ©dures bien dĂ©finies dans le règlement de l’AssemblĂ©e Nationale et qui n’ont pas Ă©tĂ© respectĂ©es dans ce cas prĂ©cis. Le gouvernement l’a tout simplement fait savoir. Seul le PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale est habilitĂ© Ă  signer la correspondance portant demande d’une session extraordinaire et non pas son deuxième vice-prĂ©sident, comme c’était ici le cas. De plus les dĂ©putĂ©s n’avaient pas signĂ© devant le bureau de l’AssemblĂ©e comme cela Ă©tait prĂ©vu ; il y avait au moins 2 dĂ©putĂ©s qui se trouvaient Ă  l’étranger Ă  ce moment lĂ  : on avait signĂ© Ă  la place de l’un d’entre eux et pour l’autre on avait Ă©crit par « procuration », sans que cette procuration n’ait Ă©tĂ© transmise. De plus, si l’objectif Ă©tait rĂ©ellement la tenue de cette session, il suffisait de prĂ©senter de nouveau la demande après correction des vices de forme. Et Enfin pourquoi aucun dĂ©putĂ© n’a pris la peine de contacter le PrĂ©sident de l’AssemblĂ©e Nationale, et qui Ă©tait bien joignable, pour l’informer de cette situation? Vous voyez donc bien que s’il y a eu blocage c’est bien de la part des parlementaires fondeurs. Jamais nos institutions n’ont Ă©tĂ© Ă  ce point piĂ©tinĂ©es et clochardisĂ©es. La pratique dĂ©mocratique Ă  commencĂ© Ă  se rĂ©sumer chez Ă  nous Ă  une accumulation de tous les instruments d’entrave : Motion de censure, commissions d’enquĂŞte, haute cour de justice, session extraordinaire demandĂ©e par les dĂ©putĂ©s. Rappelons que cette dernière est une chose rare mĂŞme dans les plus grandes dĂ©mocraties. N’oubliez pas que Charles de Gaulle a dĂ©jĂ  refusĂ© une convocation qui lui Ă©tĂ© faite et que ValĂ©ry Giscard D’Estaing en a acceptĂ© une tout en prĂ©cisant que c’est « parce qu’il le voulait bien ». S’agissant Ă  prĂ©sent du 3eme point, l’attaque contre la Fondation a pour unique objectif de nuire au PrĂ©sident. Malheureusement pour eux, les sĂ©nateurs frondeurs, qui se sont subitement dĂ©couvert une âme de « lutteurs » contre la gabegie se sont trompĂ©s de cible. La Fondation n’a jamais reçu d’argent public (demandez donc Ă  ceux parmi eux qui ont, pendant plusieurs semaines, passĂ© au peigne fin les comptes du TrĂ©sor Public et du Budget pour trouver la moindre trace qui acculerait la Fondation et qui sont, Ă  contre coeur, repartis bredouilles).  Le tapage fait dans les mĂ©dias publics sur les terrains dĂ©tenus par la fondation ? Quelles n’a pas Ă©tĂ© la dĂ©ception de ces sĂ©nateurs lorsqu’ils se sont aperçus qu’il ne s’agissait lĂ  que d’affectations provisoires - en d’autres termes ces terrains appartiennent Ă  l’Etat et il peut les reprendre Ă  n’importe quel moment-, dans des quartiers (très) pĂ©riphĂ©riques et Ă  faible valeur marchande, comprenant uniquement des points d’eau distribuĂ©e gratuitement ! La rĂ©alitĂ© c’est que toute cette gesticulation malsaine faisait partie d’un plan très clair de dĂ©stabilisation du PrĂ©sident de la RĂ©publique. Mais je tiens ici Ă  signaler que la Fondation KB doit avant tout ĂŞtre considĂ©rĂ©e par rapports aux nombreuses actions caritatives qu’elle a rĂ©alisĂ©es depuis sa crĂ©ation. De l’aide d’urgence aux populations sinistrĂ©es (Tintane, KaĂ©di, BarkĂ©ol, NĂ©ma, Aleg, Rosso,. ), Ă  la distribution d’équipements en faveur de nos frères rĂ©fugiĂ©s Ă  Rosso et Ă  BoghĂ©, Ă  la distribution quotidienne d’eau aux populations les plus nĂ©cessiteuses de Nouakchott, Ă  la formation de jeunes filles Ă  l’outil informatique, Ă  l’encouragement de la crĂ©ativitĂ© (organisation de concours de poĂ©sie dans les langue nationales), Ă  la distribution de vivres pendant le mois de Ramadan aux populations indigentes.  Mais en rĂ©alitĂ©, la vraie interrogation ici concernerait la rĂ©elle dĂ©termination de ces sĂ©nateurs dans leur « lutte sans merci contre la gabegie » : pourquoi n’a-t-on voulu enquĂŞter que sur ce qui touche de près ou de loin Ă  la personne du PrĂ©sident, au mĂŞme moment oĂą un coup d’état se prĂ©parait ? FLAMNET: Avec le putsch, vous avez vu certains anciens collaborateurs du prĂ©sident, mĂŞme ses ministres rejoindre le camp des putschistes; que pensez-vous de ce nomadisme politique des mauritaniens? Etes-vous surprise de ces retournements de vestes? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Pour certaines personnes, je n’ai pas du tout Ă©tĂ© surprise. Il s’agit en l’occurrence de tous ceux qui Ă©taient très proches des gĂ©nĂ©raux. Pour d’autres, connus comme Ă©tant des spĂ©cialistes dans l’art d’applaudir, et qui en voyant tomber une feuille croient savoir d’oĂą souffle le vent, la surprise n’a pas non plus Ă©tĂ© au rendez-vous et je dirais mĂŞme que le contraire m’aurait Ă©tonnĂ©. Par contre,  de voir certaines personnes très engagĂ©es dans la rĂ©alisation du programme du PrĂ©sident, et non moins agacĂ©es par l’ingĂ©rence des gĂ©nĂ©raux dans le parlement, parmi les premiers soutiens au coup d’état, j’avoue que cela m’a quelque peu Ă©tonnĂ©.  Mais au-delĂ  tout cela, je pense que s’il y a un aspect positif dans ce putsch, c’est bien qu’il ait permis de sĂ©parer la bonne graine politique de l’ivraie politicienne. Pour la première fois en Mauritanie, des hommes et des femmes libres disent NON au putsch.  Et ça, c’est dĂ©jĂ  une victoire en soi.         FLAMNET: Si vous deviez faire le bilan de la prĂ©sidence de votre père, quelles rĂ©alisations concrètes et importantes en retiendrez-vous?  AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : C’est tout d’abord la consolidation de l’unitĂ© nationale. Cette volontĂ© s’est traduite dans le discours historique du 29 juin 2007, Ă  travers l’organisation des journĂ©es nationales de concertation sur le passif humanitaire et l’opĂ©ration du retour dans la dignitĂ© de nos frères rĂ©fugiĂ©s. A cet effet, un accord tripartite a Ă©tĂ© signĂ© entre la Mauritanie, le SĂ©nĂ©gal et le HCR et un Ă©tablissement public (l’ANAIR) a Ă©tĂ© crĂ©e. Parallèlement,  de fermes instructions ont Ă©tĂ© donnĂ©es par le PrĂ©sident pour accorder un temps d’antenne plus large aux langues nationales notamment au niveau de la 2ème chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision et de la radio. Le PrĂ©sident tenait Ă  travers cela Ă  l’émergence d’une culture citoyenne plurielle. Il y a Ă©galement la criminalisation (effective) de l’esclavage, loi qui a Ă©tĂ© votĂ©e, malgrĂ© l’opposition de certains sĂ©nateurs. Il y a aussi l’esprit qui a caractĂ©risĂ© le dĂ©but du mandat du PrĂ©sident (jusqu’au 6 aoĂ»t 2008) : celui de la libertĂ© et de l’ancrage des pratiques dĂ©mocratiques. Les mĂ©dias publics se sont ouverts de telle sorte Ă  devenir des mĂ©dias crĂ©dibles et regardĂ©s. Notre tĂ©lĂ©vision Ă©tait d’ailleurs très apprĂ©ciĂ©e Ă  l’extĂ©rieur. La presse indĂ©pendante a travaillĂ© en toute libertĂ©, au point mĂŞme que certains journaux ont outrepassĂ© les principes de la dĂ©ontologie, mais cela n’a jamais pour autant justifier le recours Ă  la censure ou Ă  d’autres pratiques que l’on a pu voir dans certains pays voisins. Il y a aussi la totale indĂ©pendance de la justice. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique n’est jamais intervenu dans une procĂ©dure judiciaire quel qu’elle soit. L’Etat de Droit commençait vĂ©ritablement Ă  prendre forme, malgrĂ© le lourd hĂ©ritage institutionnel, administratif mais aussi des mentalitĂ©s hĂ©ritĂ©es des pĂ©riodes passĂ©es. Il y a eu Ă©galement dès le dĂ©part la volontĂ© de moraliser la vie publique et de lutter contre la gabegie, avec entre autre la loi sur la transparence financière (dĂ©claration de patrimoine des hauts responsables de l’Etat,) et la dĂ©politisation de certains postes de l’administration, notamment les DREN. TerminĂ©e aussi la logique des règlements de comptes politiques : ĂŞtre de l’opposition n’est plus une « tare » et n’empĂŞche pas d’accĂ©der Ă  de hauts postes de responsabilitĂ©. Vous avez plusieurs exemples Ă  ce sujet. D’autre part, fini la conception de l’Etat « vache Ă  lait », oĂą chacun veut la plus grosse part (c’est peut ĂŞtre d’ailleurs une des raisons du mĂ©contentement de certains Ă©lus frondeurs, habituĂ©s, dans le passĂ© Ă  ce genre de pratiques). Sur le plan Ă©conomique, les rĂ©formes engagĂ©es depuis un an et demi par le PrĂ©sident de la RĂ©publique ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme un modèle Ă  suivre dans la sous rĂ©gion comme en a tĂ©moignĂ©, le 1 aoĂ»t 2008, Ă  l’occasion de la rĂ©union du Caucus africain qui se tenait Ă  Nouakchott, le Directeur GĂ©nĂ©ral du FMI, Monsieur Dominique Strauss Khan. En effet, ces rĂ©formes ont pris en compte les besoins prioritaires des populations (coupes faites dans les faramineuses dĂ©penses de fonctionnement des administrations et affectĂ©es aux secteurs de l’hydraulique, de la santĂ© et de l’éducation). D’importants chantiers de rĂ©forme de la gestion des finances publiques mais aussi de l’investissement privĂ© ont Ă©tĂ© mise en oeuvre. Lors de la rĂ©union du groupe consultatif qui s’est rĂ©uni Ă  Paris en dĂ©cembre dernier, la Mauritanie a pu bĂ©nĂ©ficier d’un montant supĂ©rieur Ă  2,1 milliards dollars de pour le financement de son programme d’investissement public. Des conventions de 600 millions de dollars ont Ă©tĂ© signĂ©es dernièrement et d’autres, de 800 millions Ă©taient sur le point de l’être. D’autre part, dans le cadre de la promotion de l’investissement privĂ©, d’importants projets Ă©taient sur le point de se concrĂ©tiser comme le Projet el Aouj ou la baie de Nouadhibou. De nombreuses banques qui ont demandĂ© des agrĂ©ments et les ont obtenus, Ă©taient sur le point de s’installer en Mauritanie. Il ne s’agit ici que de quelques exemples qui me viennent Ă  l’esprit. L’économie mauritanienne Ă©tait prometteuse, mais malheureusement le 6 aoĂ»t, tout cela a Ă©tĂ© compromis. Sur le plan diplomatique, la Mauritanie s’est hissĂ©e au rang des nations respectables. La Mauritanie a Ă©tĂ© citĂ©e Ă  plusieurs reprises comme l’exemple d’une dĂ©mocratie vĂ©ritable et le PrĂ©sident comme un dĂ©mocrate convaincu et un grand bâtisseur. Dans ce cadre, la Mauritanie a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e tout dernièrement Ă  l’UPM, bien qu’elle n’appartienne pas Ă  la MĂ©diterranĂ©e. FLAMNET: Vous voyez-vous un rĂ´le politique immĂ©diat ou futur, un peu Ă  la Benazir Bhuto, qui s’est dressĂ©e au pĂ©ril de sa vie pour combattre les tombeurs de son père?  AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Merci pour la comparaison en espĂ©rant tout de mĂŞme plus de chance Ă  ma famille. Ce dont je suis sure, c’est qu’il y a dans la vie des combats qui mĂ©ritent la peine qu’on les mène et que celui-lĂ  en fait partie. FLAMNET: Quelles relations entretenez-vous avec le front national de dĂ©fense de la dĂ©mocratie et quel est le moral au niveau de la rĂ©sistance de l´intĂ©rieur? Sentez-vous en sĂ©curitĂ© en tant que membres de la famille du PrĂ©sident? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis une partie intĂ©grante de ce Front et j’ai un respect tout particulier ainsi qu’une grande considĂ©ration pour ses leaders mais aussi pour tous ceux qui en font partie. Ce sont des personnalitĂ©s comme celles-lĂ  dont la Mauritanie a besoin aujourd’hui plus que jamais pour se construire, pour se dĂ©velopper et pour sortir du gouffre multidimensionnel dans lequel elle se trouve depuis le 6 aoĂ»t.  Je ne me sens pas en sĂ©curitĂ© tout simplement dans la mesure oĂą aujourd’hui nous nous trouvons dans un Etat de non droit oĂą l’arbitraire est la règle et oĂą tous les pouvoirs sont confisquĂ©s par une poignĂ©e d’hommes. Comment voulez-vous que quiconque se sente en sĂ©curitĂ© au moment oĂą le premier magistrat de ce pays est dĂ©tenu arbitrairement ?  FLAMNET: Que pensez-vous des FLAM et du site Flamnet? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI:  Les FLAM ont  toujours luttĂ© avec force, et ce tout au long de leur combat politique, contre les atteintes aux droits de l’homme, l’impunitĂ©, le bafouement des libertĂ©s et les discriminations sous toutes leurs formes. Il est donc incontestable que ce mouvement ait jouĂ© un rĂ´le primordial dans l’ancrage de certaines valeurs dĂ©mocratiques et de respect des droits humains.  Concernant Flamnet, c’est un site d’informations complet, avec un contenu de qualitĂ© et très bien actualisĂ©. D’ailleurs, il se trouve dans « mes favoris » et je le consulte très souvent. FLAMNET: Les FLAM et d´autres organisations mauritaniennes de la diaspora et des rĂ©fugiĂ©s mauritaniens au SĂ©nĂ©gal et au Mali ont condamnĂ© vivement ce coup de force, quel message lancez-vous Ă  tous ces soutiens de l´extĂ©rieur et que pensez-vous de leur prise de position dans cette Ă©preuve? AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je suis très fière que nos compatriotes aussi bien Ă  l’intĂ©rieur qu’à l’extĂ©rieur s’opposent avec la plus grande fermetĂ© et une grande dĂ©termination Ă  ce coup d’Etat. Je salue ce courage et il est Ă©vident que cet Ă©lan de patriotisme, manifestĂ© avec force par toutes ces organisations, s’inscrit dans leur attachement indĂ©fectible Ă  la lĂ©galitĂ©, Ă  la dĂ©mocratie mais aussi notre unitĂ© nationale, objectif premier du PrĂ©sident de la RĂ©publique.  FLAMNET: Avez-vous un appel Ă  lancer Ă  l´opinion internationale, votre dernier mot aux mauritaniens.... AMAL MINT CHEIKH ABDALLAHI : Je salue tout particulièrement le courage des mauritaniens qui ont dit non au coup d’Etat. Dieu sait qu’il y en a eu beaucoup en Mauritanie. Celui lĂ  est le coup d’état de trop et c’est pour cela que l’on a vu pour la première fois, et malgrĂ© la rĂ©pression, la violence, l’intimidation des forces de l’ordre,  des manifestations gigantesques de soutien Ă  la lĂ©galitĂ© (La Marche du DĂ©fi qui a Ă©tĂ© organisĂ©e le mercredi 13 aoĂ»t par le Front National pour la DĂ©fense de la DĂ©mocratie a rassemblĂ© plus de 40.000 personnes). Aujourd’hui, le plus Ă©tonnant est que c’est la majoritĂ© des mauritaniens qui s’oppose Ă  ce putsch et non pas le contraire. Et c’est pour cette raison qu’il a dĂ©jĂ  lamentablement Ă©chouĂ©. J’appelle donc tous les mauritaniens soucieux de la consolidation de notre unitĂ© nationale et attachĂ©s Ă  la prĂ©servation de la lĂ©galitĂ© Ă  s’unir autour du Front National pour la DĂ©fense de la DĂ©mocratie pour rĂ©tablir, dans les plus brefs dĂ©lais la lĂ©galitĂ© constitutionnelle incarnĂ©e par le PrĂ©sident Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Je salue Ă©galement la constance et la fermetĂ© de la communautĂ© internationale dans la condamnation de ce coup d’état ainsi que sa dĂ©termination au rĂ©tablissement de l’ordre constitutionnel, dĂ©termination qui recoupe les aspirations profondes du peuple mauritanien. FLAMNET: Merci Amal et la lutte continue pour le triomphe de la justice et de la dĂ©mocratie en Mauritanie. Propos recueillis par Kaaw TourĂ© et Ibra Mifo Sow. 
                      
                    
                    					 |