Le Premier ministre de la junte promet des «états généraux de la démocratie» pour fin septembre   
06/09/2008

Des "états généraux de la démocratie" seront organisés en Mauritanie à la fin septembre, a annoncé le 6 septembre  Moulaye Ould Mohamed Laghdhaf, le premier ministre nommé par la junte qui a pris le pouvoir par coup d’état  le 6 août dernier. "Nous allons organiser des états généraux de la démocratie, c’est-à-dire des journées de concertations autour d’une plate-forme de sortie de crise en préparation actuellement au parlement", a précisé M. Ould Mohamed Laghdhaf.



L’ex-diplomate donnait sa première conférence de presse depuis sa nomination comme premier ministre, le 14 août, par le chef de la junte, le Général Mohamed Ould Abdel Aziz.
Il s’exprimait un mois jour pour jour après le coup d’état militaire qui a renversé le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, toujours privé de liberté, en résidence surveillée.
Selon le Premier ministre de la junte, la "plate-forme de sortie de crise" réunira toute la classe politique et la société civile. Elle devra proposer un calendrier électoral, se prononcer sur les cas d’éligibilité et sur l’opportunité d’amendements à la constitution.
"Dans ce cadre, il n’y aura pas de tabou" a-t-il affirmé, ajoutant que les rôles des différentes institutions présidentielles, parlementaires et militaires seraient discutées.
Le "plan tiendra compte de l’ensemble des questions pendantes et notamment les conditions d’éligibilité, le calendrier électoral et éventuellement des amendements constitutionnels qui garantiraient mieux le respect réciproque entre les pouvoirs exécutif et législatif, respect dont l’absence fut à l’origine de la situation actuelle"", a-t-il ensuite précisé dans un communiqué. Les deux-tiers des parlementaires, alliés et ralliés à la junte, estiment que le président renversé avait favorisé le "blocage" de l’institution parlementaire, et que les militaires sont intervenus pour "rectifier" le processus démocratique "dévié".
En revanche, le Front National de Défense de la Démocratie (FNDD), coalition de partis opposés au putsch, accuse les militaires de s’être appuyés, avant le coup d’etat, "sur un groupe de députés qui leur sont affiliés"pour "monter de toutes pièces" des crises au parlement.
M. Ould Mohamed Laghdhaf a par ailleurs promis "une lutte sans merci contre la faim" et affirmé avoir déjà "réduit de 25% les prix des produits de première nécessité".
Il s’est félicité de ce qu’il a appelé "l’évolution positive" des positions des partenaires étrangers.
"De la condamnation de principe du coup d’état qui se justifie pleinement, (ils) ont commencé à mieux comprendre les raisons réelles de ce qui s’est passé en Mauritanie", a-t-il dit.
Jeudi 4 septembre, le parlement européen avait clairement condamné le coup d’etat, mais avait relevé que "les deux-tiers" des parlementaires soutenaient la junte. Le parlement européen avait aussi demandé "que le peuple mauritanien, déjà particulièrement touché par les crises économique et alimentaire, ne soit pas pris en otage par la crise actuelle".
Le premier ministre de la junte, interprétant cette résolution, a estimé que le parlement européen  avait "refusé le blocage de l’aide au développement de la Mauritanie, appelé à une solution consensuelle entre mauritaniens et presque implicitement reconnu la situation existante dans notre pays".(Afp)


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