Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte parvenue au pouvoir avec le coup d’etat du 6 août, a donné mardi 2 septembre des instructions au gouvernement formé (le 31 août) afin d’oeuvrer au respect du «pluralisme» dans les médias publics. Le Haut Conseil d’Etat a mis l’accent sur la nécessité du respect des principes généraux régissant l’accès équitable des citoyens au service public, y compris le pluralisme dans les médias publics", indique très vaguement, le communiqué sanctionnant les travaux de la première réunion des ministres du gouvernement de la junte.
Depuis le 6 août, les media d’Etat (Télévision, Radio, Agence ) à la tête desquels le Général a placé trois hommes dociles et Beni oui –oui, parmi lesquels, Imam Cheikh Ould Ely (un cousin tribal au Général Aziz) , font de la propagande vulgaire en faveur du coup d’Etat militaire du 6 août. Les media d’Etat couvrent les activités des soutiens du putsch et passent sous silence, sinon essaient même de minimiser, es activités et manifestations monstres organisées par les partis opposés à la prise du pouvoir par la force et à la séquestration du président de la République par une unité du Bataillon de la Sécurité Présidentielle (BASEP). En appelant au pluralisme dans les medias d’Etat, la junte fait semblant de céder aux critiques. En réalité, elle doit s’etre rendue compte que la propagande bête et immonde menée sur les ondes, par de véritables gibiers de potence en cavale, commence plutot devenir contre-payante, agaçante et s’est surtout retournée contre la junte. Selon une source bien introduite dans le milieu putschiste, l’option envisagée pour donner un semblant de pluralisme n’est pas du tout libérale. Elle consisterait «à inviter des mercenaires» pour des émissions à débats contradictoires, qui vont «jouer le jeu, tout en ne dépassant pas des lignes rouges tracées».
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