Le président du RFD : «la place de l’armée, c’est dans les casernes»   
19/08/2008

Le Rassemblement des forces démocratiques (RFD, ex-opposition) participera vraisemblablement au prochain gouvernement en Mauritanie, a indiqué son président, Ahmed Ould Daddah, lors d’une conférence de presse tenue mardi 19 Août à Nouakchott.



Ould Daddah, ex-chef de file de l’opposition démocratique sous le président élu,  déposé par coup d’Etat  a nié toute coordination entre lui et les militaires avant le coup d’Etat, affirmant avoir reçu l’information du putsch de la part d’un militant de son parti alors qu’il était en séjour en Tunisie.
« Après l’événement du 06 août, le RFD a déclaré en prendre acte en rappelant que la solution de toute la crise réside dans le retour à une vie constitutionnelle normale » a-t-il souligné
Il a relevé que «les Mauritaniens observent avec une grande inquiétude cette situation et ses conséquences, notamment la menace d’isolement et la détérioration des conditions économiques et sociales ». Répondant à une question de la presse Ould Daddah a réitéré son refus des relations diplomatiques avec Israël. Concernant ses relations avec les militaires, Ould Daddah les justifient par le fait, qu’"ils (les militaires) ne viennent pas du Zimbabwe".
Répondant à une question de Marie pierre Olphand de RFI  sur les conditions posées pour participer au Gouvernement et la session parlementaire convoquée par la junte,  Ahmed Ould Daddah a déclaré que ses conditions sont relatives au "délai de la transition", à "la neutralité des militaires" estimant  que «la place de l’armée, c’est dans  les casernes». Le RFD a par ailleurs rendu public la déclaration suivante :

                                        Déclaration

Dans le souci d’éclairer l’opinion publique nationale et internationale sur les tenants et aboutissants de la grave crise qui secoue actuellement le pays et sur les moyens d’en sortir, le Rassemblement des Forces Démocratiques rappelle que l’action du 6 Août 2008 résulte d’un blocage constitutionnel, entravant le fonctionnement régulier de l’institution parlementaire venu se greffer sur un état d’insécurité sans précédent et une dégradation notoire de la situation économique et sociale.

A plusieurs reprises, le RFD avait mis en garde contre les conséquences néfastes prévisibles d’un tel état à défaut de mesures appropriées.

Immédiatement après l’événement du 06 Août, le RFD a déclaré en prendre acte en rappelant que la solution de toute la crise réside dans le retour à une vie constitutionnelle normale. Il avait aussi lancé un appel aux amis et partenaires de la Mauritanie pour l’appuyer et l’accompagner dans ces circonstances.
Malheureusement, plus de dix jours durant après cet événement et sur des bases théoriques et/ou en méconnaissance des réalités du pays, les prises de position négatives de la plupart de ces partenaires au développement n’ont cessé de se succéder. Les mauritaniens observent avec une grande inquiétude cette situation et ses conséquences, notamment la menace d’isolement et la détérioration des conditions économiques et sociales.

En ce moment crucial, le RFD réaffirme sa disponibilité à assumer toutes ses responsabilités et à mettre à contribution tous ses moyens, sa longue expérience de la lutte politique et son large réseau de relations internationales, en faveur de la sortie de cette crise.

Le RFD déclare son attachement indéfectible au retour à une vie constitutionnelle normale dans le plus bref délai possible, délai qu’il convient d’annoncer publiquement. C’est cette position qui a été communiquée officiellement au Haut Conseil d’Etat par le RFD et ses partenaires de l’Opposition Démocratique.

Le RFD lance un appel pressant à toutes parties prenantes à cette crise et aux acteurs politiques afin de prendre conscience du péril qui menace le pays et de la nécessité d’y faire face avec clairvoyance et patriotisme en plaçant l’intérêt supérieur de la Mauritanie au dessus de toute autre considération.

Nouakchott, le  19 Août 2008


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