Une majorité des parlementaires mauritaniens - 67 députés sur 95 et 40 sénateurs sur 56 - ont lancé le 13 août un appel à la communauté internationale "pour la préservation de la stabilité" du pays, tout en exprimant leur soutien au coup d’Etat du 6 août. 191 maires sur 216 que compte le pays ont publié une déclaration dans laquelle ils apportent leur soutien au putsch, qualifié de "mouvement de rectification du processus démocratique".
"Nous lançons un appel à la communauté internationale pour soutenir les parlementaires dans leurs objectifs de préservation de la stabilité du pays et pour faire face aux défis de la démocratie et du développement", ont-ils déclaré dans un texte commun, lu devant la presse. Ils considèrent le coup d’Etat comme une "rectification visant le déblocage des institutions" mauritaniennes et invite le Haut Conseil d’Etat (composé de 11 militaires,) à "coopérer pleinement avec les institutions démocratiquement élues" dont le parlement. A notre que l’écrasante majorité des élus favorables au putsch ont été élus sous la bannière de la mouvance des indépendants lors des élections locales qui avaient précédé la présidentielle de mars 2007. A l’époque, toute la classe politique s’était indignée du soutien qu’avait apporté le Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD) à leurs listes « indépendantes » .Le soutien du CMJD avait permis à ces ex-«candidats indépendantes» de rafler une confortable majorité parlementaire et municipale qui avait soutenu sur ordre des militaires le candidat Sidi Ould Cheikh Abdellahi et qui s’est retournée par la suite contre lui.
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