Le Premier ministre Yahya Ould Ahmed El Waghef a rendu le 3 juillet 2008, la démission de son Gouvernement, deux mois à peine, après sa nomination. C’est la deuxième démission d’un Premier ministre mauritanien, en deux mois. La premiere, a eu lieu en mai 2008, avec la demission du Gouvernement «technocratique» formé en avril 2007 par Zeine Ould Zeidane.
Voici maintenant une deuxième démission, celle du Gouvernement «politique» et de large coalition que Ould El Waghef avait formé le 11 mai 2008.
Un gouvernement qui avait englobé plusieurs ministres appartenant à deux grands partis de l’opposition démocratique : (l’UFP et Tawassoul). La composition de ce Gouvernement avait entraîné aussitot le mécontentement de certains chefs de l’Armée et des députés du Parti ADIL dont un membre du bureau exécutif nous déclarait le 27 juin: «Le président de la République doit désamorcer la crise en écoutant les chefs de l’Armée ainsi que l’avis de la Majorité politique qui l’a élu et son opinion publique qui ont mal accueillis la composition de son nouveau Gouvernement ». 29 députés du parti ADIL, présidé du reste, par l’ex-Premier ministre Ould El Waghef , appuyés par 10 autres députés appartenant à d’autres partis ont déposé le 30 juin, une motion de censure contre le Gouvernement. Dans un discours adressé à la Nation le 2 juillet, le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi s’était interrogé sur «les mobiles et les visées réelles qui sous-tendent les actions visant la défiance à l’égard d’un Gouvernement à peine installé (…) qui, n’a pas fait le minimum de temps permettant de juger objectivement ses performances ». Et le président de la République de souligner à cet effet, «l’empressement et la propension excessive à faire supporter au Gouvernement des erreurs qu’il n’a même pas eu le temps de commettre ». Vingt quatre heures après le discours présidentiel, dans lequel, il a soutenu son Gouvernement et laissé entendre qu il pourrait dissoudre le Parlement, s’il est contraint à le faire, le Premier ministre Ould Waghef a préféré présenter sa démission. Une démission qui rendra caduque la motion de censure introduite le 30 juin mais qui laisse des questions pendantes. La démission du Premier ministre, règle-t-elle la crise de confiance au sommet? Y a-t-il eu un compromis entre les protagonistes ? Qui a en fait, gagné ? Que sera la composition du futur cabinet ? La formule de gouvernement de large coalition sera-t-elle maintenue ? Doit-on s’attendre à ce que la nouvelle équipe, fasse l’objet d’une nouvelle motion ? IOM
|