M. Mohamed Mahmoud Ould Brahim Khlil Ministre Chargé des Relations avec le Parlement et la Société Civile (MCRPSC) a tenu le 23 avril une conférence de presse à Nouakchott, dans laquelle il a exprimé la satisfaction du son Département par rapport aux dernières sessions du Parlement au niveau de ses deux chambres.
M. Ould Brahim Khlil s’est félicité du haut niveau des parlementaires, de l’esprit de responsabilité et de la rigueur qui ont prévalu lors des dernières sessions du parlement, dont certaines, se sont déroulées dans des situations difficiles, a-t-il souligné. Le ministre a indiqué que le traitement réservé par les parlementaires aux projets de loi émanant du Gouvernement mauritanien était caractérisé par le sérieux, et la responsabilité précisant que le Parlement n’a jamais voté des textes comportant des «choses suspectes». «Ceci est une source de satisfaction, le parlement est responsable et examine avec attention les projets de loi qui lui sont soumis» a-t-il indiqué. «La présence d’une majorité qui soutient le Gouvernement ne l’a pas empêché d’examiner avec rigueur les projets de loi et d’y apporter des amendements » a-t-il dit. Le ministre a ajouté qu’une commission parlementaire enquête présentement sur le plan d’urgence (lancé en novembre 2007) et qu’elle est dirigée par un sénateur de la Majorité. Il a précisé que le rôle du MCRPSC se base sur le principe de la séparation des pouvoirs, à laquelle- a-t-il souligné- le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi accorde une très grande importance avec recommandations et instructions au Gouvernement dans le sens du respect de ce principe et particulièrement de l’indépendance du législatif. Et d’ajouter : «Le MCRPSC n’a jamais été à l’origine d’un projet de loi suspect adressé au Parlement. Le projet de loi proposé par l’un des partis de l’opposition (relatif au statut de l’opposition, ndlr) dans lequel il a été soulevé que des modifications auraient été apportées par rapport à la version approuvée par l’Assemblée Nationale est le même que celui approuvé par le Sénat. Je voudrais le dire de façon claire qu’il n y a pas de la manipulation ou du flou et que le texte approuvé par le Sénat est ici devant vous et vous pouvez l’examiner. Les amendements que certains considèrent comme ayant été supprimés sont là ainsi que le rapport de la commission qui a examiné le texte à l’Assemblée et le texte approuvé par le Sénat qui a adopté des amendements de l’Assemblée». Par la suite, le député Sidi Mohamed Ould Maham président de la «Commission Justice Intérieur et Défense» à l’Assemblée Nationale qui a examiné le texte ainsi que la Sénatrice Selma mint Teguedi présidente de la Commission des Lois au Sénat ont pris la parole. Le député Ould Maham a déclaré que le projet a été soumis le 31 janvier 2008 et programmé le 11 février 2008 pour donner l’occasion à l’Opposition pour s’entendre sur un aspect constituant une source de divergences nota mment sur le critère de désignation au niveau des instances de la structure l’Opposition démocratique. C’est pour cela, a indiqué le député Ould Maham, que la plénière a été ajournée jusqu’au 15 février 2008. Il n’ y a pas eu de consensus -a-t-il révélé- et le problème a été posé au Président de l’Assemblée Nationale qui a tenté une médiation ente les partis de l’Opposition. C’est le 24 février qu’il y a eu le vote sur le projet de loi dans une plénière avant qu’il ne soit adressé au Sénat. Nous avons appris -a poursuivi le député Ould Maham- que le Sénat l’a également approuvé et les articles 5 et 8 dont il a été dit qu’ils ont été supprimés sont là dans le texte adopté par le Sénat . Le député Ould Maham a conclu : « Je tiens à souligner que nous avons la possibilité d’apporter les amendements et que nous n’avons nullement besoin de supprimer des articles d’un quelconque projet de loi». De son coté la Senatrice Selma Mint Teguedi est revenue sur les prérogatives constitutionnelles du parlement indiquant que le projet de loi a été soumis à la commission des lois, qu’il y a eu consultation avec les groupes parlementaires du Sénat avant l’adoption des amendements apportés par l’Assemblée avec une très marge majorité, sans qu’il n y ait aucun amendement de la part des Sénateurs. Après les interventions des parlementaires, le ministre a répondu aux questions des journalistes. A une question relative à la nature des « déclarations irresponsables» qui lui ont été attribuées par les parlementaires du RFD dans leur déclaration en date du 16 avril, le ministre a expliqué : «Les propos que j’ai tenus dans une plénière du Sénat sont consultables dans les archives de la Télévision de Mauritanie. Je représentais le Gouvernement dans cette pleiniere et j’ai abordé les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les débats sur le projet de loi relatif au statut l’Opposition démocratique. Ce que j’ai dit, je vais vous le répéter. A vous de juger ! J’ai dit que l’Opposition a échoué à trouver un compromis sur une vision commune concernant le projet de loi sur l’Opposition démocratique. Un Sénateur ou une Sénatrice de l’Opposition m’a alors demandé de retirer mes propos.» Le ministre a conclu : « Nous sommes au début de notre processus démocratique et le dialogue doit se baser sur le respect réciproque!». A noter que dans une conférence de presse organisée le 16 avril dernier le groupe parlementaire du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) qui présentait le résumé de ses observations relatives au travail de l’institution législative à l’occasion de la clôture de la session parlementaire, avait notamment fait part de l’apparition d’une «contradiction fondamentale» dans l’un des textes adoptés par les 2 chambres et dénoncé entre autres «le comportement désobligeant» de certains membres du gouvernement (allusion au Ministre Chargé des Relations avec le Parlement) vis-à -vis des formations politiques de l’Opposition. Ainsi la conférence de presse organisée par le ministre en charge des Relations avec le Parlement est intervenue en réaction à celle tenue par le groupe parlementaire du RFD.
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