Le National Democratic Institute (NDI) a organisé la semaine écoulée des formations-echange pour les groupes parlementaires mauritaniens (RFD, UFP, PNDD, Reforme et Changement) sous le thème : «Les relations entre les parlementaires et les medias». Animés par Gerard Latillupe ex-parlementaire, ancien ministre de l’intérieur et de la sécurité publique au Québec et représentant Senior du NDI au Maghreb, ces formations ont permis un échange intéressant avec les groupes parlementaires sur les stratégie de communication (communiqué de presse, conférence de presse, questions orales, création de l’événement media et éthique) ainsi que sur la relation qui doit être établie avec les medias.
En Mauritanie la relation entre parlementaires et medias n’est pas encore solidement établie. En fait, si les séances plénières de l’Assemblée Nationale sont ouvertes au public et que les citoyens (souvent militants des partis politiques y assistent, ainsi que la Presse), les travaux des commissions parlementaires se déroulent par contre à huis clos. Les débats parlementaires sont retransmis par les média publics : radio et télévision et sont également couverts par les journaux de la presse écrite. Cependant la presse écrite se distingue dans sa couverture de l’activité par rapport à la Télévision et à la Radio. Contrairement à ces deux media qui ne font qu’enregistrer et diffuser les débats en brut, la presse écrite tente d’analyser, de comprendre et commenter les débats parlementaires. Mais les parlementaires ne sont pas souvent satisfaits de la couverture faite par les journaux à l’activité du parlement. Les journalises de la presse écrite estiment de leur coté, que le parlement mauritanien ne communique pas suffisamment. Le parlement n’édite pas en effet, de revue périodique, ne dispose pas d’un site internet et d’un service de presse. Or c’est ce service de presse qui doit être chargé de la relation avec les medias, qui doit informer les journalistes des travaux de l’Assemblée, publier «l’Agenda de l’Assemblée», les fiches techniques sur les textes en discussion et les communiqués de presse factuels annonçant l’ouverture des séances de commissions et la tenue de conférences de presse ou divers autres événements. Pour une meilleure couverture de l’activité parlementaire, il est nécessaire de fournir aux journalistes les informations relatives à l’ordre du jour de l’Assemblée les réunions des commissions, et les documents parlementaires (projets ou propositions de loi, rapports…), y compris les amendements proposés par les commissions parlementaires. Ce qui n’est pas le cas. On peut dire qu’il y a un déficit de part et d’autre du parlement et des medias même si certains partis politiques notamment le RFD, l’UFP, et RNRD, disposent de leur propre stratégie de communication très en avance sur le parlement. Les journalistes de la presse privée –sauf pour ce qui est des organes engagés et il y en a - n’accordent pas souvent une place considérable au travail parlementaire. C’est pour cela qu’il est nécessaire d’établir une nouvelle relation d’éthique entre la presse et les parlementaires. . Chacune des parties a besoin de l’autre. Car, si les parlementaires ont besoin des médias pour rendre compte à l’opinion publique du travail qu’ils accomplissent au sein de leur institution, les journalistes, tenus par le devoir d’informer leurs lecteurs, ont besoin du Parlement pour que leur soit fournie une information claire, crédible et actuelle sur les travaux de l’institution législative et les débats qui s’y tiennent. Un forum parlement-presse est également nécessaire pour un échange d’idées et de visions. Ce forum pourra rassembler les parlementaires des deux chambres ainsi que les journalistes, aussi bien du secteur public que privé pour être un espace d’approfondissement du débat sur les sujets intéressants.
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