Le prĂ©sident assume!   
30/03/2015

La confĂ©rence de presse donnĂ©e la soirĂ©e du 26 mars par le PrĂ©sident Aziz  Ă©tait la deuxième dans  son deuxième mandat (2014-2019). La première tenue  en  janvier 2015 a Ă©tĂ©  organisĂ©e  dans le sillage d’une rĂ©union du G5-Sahel sans que les questions posĂ©es abordent le sujet.



 La deuxième,  celle du 26 mars  a Ă©tĂ© l’occasion d’aborder plusieurs thèmes (visites des Hodhs, dialogue, grève de la  Snim, accords de pĂŞche, lutte contre la gabegie, Sonimex, carburants, IRA , trafic d’influence , rapatriĂ©s du SĂ©nĂ©gal,  passif humanitaire,  Maurisbank , et YĂ©men) . Il n’a pas Ă©tĂ© question cependant, de l’état d’avancement du projet Dhar,  de l’usine de lait, des routes du Hodh Charghi , du plan de rĂ©habilitation (s’il y en a)  des Ă©coles et centres de santĂ© en ruines,  du plan d’urgence en  cette annĂ©e de sĂ©cheresse , de la dĂ©claration du patrimoine du chef de l’Etat et de questions plus terre Ă  terre, notamment cette affaire de trafic de devises reprise en boucle . Personne n’a rappelĂ© au Chef de l’Etat que les visites sous Ould Taya (1984-2005) comprenaient Ă©galement  des poses de première pierre,  des inaugurations (routes, Ă©lectrification, Domsat )  et que des centaines de kilomètres de routes ont Ă©tĂ© bien construits au Hodh après les annĂ©es 80,  notamment la reprise de l’axe Magtalahjar-Kiffa et la route Aioun- Kobenni.  L a confĂ©rence de presse  s’est dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence de ministres qui ont accompagnĂ© le prĂ©sident dans son pĂ©riple dans les Hodhs  et en l’absence du Premier ministre Yahya Ould Hademine, du ministre des relations avec le parlement et du conseiller de presse de la prĂ©sidence de la RĂ©publique.  Le prĂ©sident Aziz est restĂ© dans une posture par laquelle il a refusĂ© Ă   toute remise en cause , rĂ©cusant les chiffres et donnĂ©es  avancĂ©s et  assumant pleinement  son bilan, et celui des autres,  notamment,  des ministres dont le rendement s’est rĂ©vĂ©lĂ© faible sur le terrain (santĂ© , Ă©ducation),  tout comme celui de   la direction de la Snim  Ă  la quelle il a donnĂ© raison face Ă  ses grĂ©vistes  ainsi  qu’avec le nĂ©gociateur des accords de pĂŞche dont les 48% de redevances perçues relèventde la parfaite lĂ©galitĂ© .
Mais la confĂ©rence de presse   a aussi  rĂ©vĂ©lĂ©  la  nervositĂ© du prĂ©sident de la RĂ©publique qui a ordonnĂ© la suspension de la diffusion suite Ă  une motion d’ordre du journaliste Ahmedou Wedia , le seul Ă  avoir crĂ©dibilisĂ© l’évĂ©nement  par sa prĂ©sence  et par ses questions sans complaisance .  Aziz  a pourtant dĂ©jĂ  eu, Ă  faire face avec plus de sang froid, Ă  des cas pareils : en 2011 Ă  Nouakchott,  quand on lui avait parlĂ© de « mĂ©contentement gĂ©nĂ©ralisĂ© » et d’une «entreprise de location d’engins» ;  Ă  Atar en 2012, quand un activiste a traversĂ© la foule pour lui demander de dĂ©gager,  et Ă  Nouadhibou en 2014,  quand Heiba Ould Cheikh Sidatty d’al-Akhbar lui a posĂ© des questions gĂŞnantes auxquelles il avait rĂ©pondu avec un certain tact. Alors pourquoi cette nervositĂ© chez un homme qui a dĂ©jĂ  vu des situations semblables  et qui avait su tirer son Ă©pingle du jeu ? Les observateurs estiment que cela est peut ĂŞtre  dĂ» Ă  la fatigue  consĂ©cutive Ă  un long pĂ©riple de 11 jours  dans trois wilayas ; Kankossa  ne faisant pas partie des Hodhs.  Après l’incident des dĂ©buts,  Aziz a indiquĂ©  que ses visites dans les  Hodhs visaient Ă   «prendre contact avec les populations en dehors de tout contexte Ă©lectoral  et de s’enquĂ©rir de leur situation ». Sur la grève de la SNIM  il a soutenu la direction de celle-ci au lieu de jouer Ă  l’arbitre : «Ce sont les grĂ©vistes et leurs familles qui souffrent de la grève qui n’a pas impactĂ© les exportations de la SNIM » dit-il. Les prĂ©alables  posĂ©s par l’opposition  pour le dialogue ?  Le prĂ©sident Aziz  après avoir  dit que  «ceux qui posent des prĂ©alables ne veulent pas dialoguer»  prĂ©cise qu’ «il n’y a pas lignes rouges» et  qu’il n’est  pas contre le fait que « chacun propose ce qu’il veut ». « Je rĂ©pondrai Ă  temps opportun»  a-t-il rĂ©agi Ă  une question sur  la rĂ©vision  du statut du  BASEP  avancĂ©e par l’opposition.  Sur d’éventuels  amendements Ă  la Constitution lui permettant de briguer un troisième mandat ou de changer la nature du rĂ©gime politique   le prĂ©sident Aziz a rĂ©pondu : «Ce sont des idĂ©es que je n’ai jamais eu,  certains sont libres de le demander.»  Reste maintenant Ă  savoir ce qu’il en sera, quand ce sera le camp de Ould Abdel Aziz qui demandera de tripatouiller la Constitution ?  Ils sont libres de le demander, non ?
Le prĂ©sident a Ă©galement Ă©ludĂ© la  question: « Allez-vous remettre le pouvoir Ă  votre successeur en 2019 ? ». 
Plus tard, au cours de  la confĂ©rence de presse, il  a indiquĂ© qu’il fera un audit Ă  la fin de son mandant, sans prĂ©ciser si ce sera Ă  la fin de  l’actuel mandat, ou Ă  la fin d’un autre. Cette prĂ©cision nĂ©cessaire n’a pas Ă©tĂ© faite. Pour le reste,  le prĂ©sident Aziz a Ă©tĂ© convaincant  notamment sur la lutte contre la gabegie qui n’est pas seulement un slogan,  sur la sĂ©curitĂ© oĂą le bilan face aux menaces extĂ©rieures est meilleur Ă  celui rĂ©alisĂ© face aux bandits Ă  l’intĂ©rieur ainsi que  sur son approche en matière de visites Ă  l’intĂ©rieur du pays, dorĂ©navant dominĂ©es par le contact direct, les poses de premières pierres et les inaugurations,  plutĂ´t que par les meetings, les soirĂ©es artistiques  et les poèmes …

MAOB


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