Les élections sénatoriales partielles initialement prévues en mars 2015 en Mauritanie ont été reportées dans le but de «favoriser le dialogue avec l’opposition», qui avait prévu de boycotter ce scrutin, a annoncé le 5 février le ministre mauritanien de l’Intérieur Mohamed Ould Ahmed Raré.
«Ce report à une date non déterminée des élections pour le renouvellement des deux tiers du Sénat a pour objectif de favoriser le dialogue entre la majorité et l’opposition" qui est en phase de préparation» a-t-il précisé. Le premier tour des sénatoriales devait avoir lieu le 15 mars et le second le 21 mars, pour renouveler les deux tiers du Sénat qui compte 58 membres, à raison d’un par département, plus trois pour les Mauritaniens de l’extérieur. La constitution ne prévoit pourtant que le renouvellement d’un seul tiers tous les deux ans. Les dernières élections sénatoriales remontent à 2006 et 2010. Le Sénat Mauritanien est largement dominé par le parti présidentiel, l’Union pour la République (UPR) avec près d’une quarantaine de membres. Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), une coalition formée d’une dizaine de partis d’opposition, avait annoncé qu’il boycotterait le scrutin. Le FNDU avait déjà boycotté les élections municipales de novembre-décembre 2013 et la présidentielle de juin 2014 en raison de divergences avec le pouvoir sur l’organisation de la consultation. Or, les sénateurs étant élus par les conseils municipaux, les partis du FNDU sont exclus de fait du vote prévu en mars, faute de conseillers municipaux. Un seul parti membre du FNDU, le parti islamiste Tawassoul, qui n’avait pas respecté le mot d’ordre de boycott et siège dans des conseils municipaux, et peut prendre part à ces consultations. Tawassoul et le parti Alliance populaire progressiste (APP) présidé par Messaoud Ould Boulkheir ont regretté leur participation aux élections de novembre-décembre, boycotté la présidentielle de juin 2014 et envisagé de le faire pour la Sénatoriale prévue en 2015.
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