L’Assemblée nationale a tenu, lundi soir, une séance plénière sous la présidence de son président Mohamed Ould Boilil qui a été consacrée aux réponses du ministre de la Justice, M. Sidi Ould Zein, en place et lieu du Premier ministre, à une question orale posée par le député Correra Issagha relative aux résultats du dialogue 2011 et à la traduction pratique des accords dudit dialogue.
Voici le texte de la question du député : " Son Excellence Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Premier ministre, Au cours du premier quinquennat de Monsieur le Président de la République, un dialogue national, sans préalable, s’est tenu du 17 septembre au 19 octobre 2011, entre la Majorité présidentielle consolidée et des partis de l’opposition, dialogue sanctionné par un document dit " Accord Politique ", (avec ses Annexes), signé par les représentants des deux parties. Dans son esprit, ce dialogue devait permettre la décrispation de la situation politique, caractérisée par l’absence totale de toute forme de communication entre les différents acteurs de la scène nationale. Il est généralement admis que les résultats de ce dialogue ont représenté une avancée significative sur la voie de la consolidation de l’unité nationale et de la cohésion sociale, du renforcement de la pratique démocratique dans notre pays, de la modernisation de la vie publique, afin de répondre aux défis présents et futurs d’un développement humain durable de notre pays, la Mauritanie. Or, voilà trois ans que le dialogue s’est achevé. Hormis quelque textes législatifs liés aux consultations électorales, la loi Constitutionnelle qui n’est toujours pas entrée en vigueur, toutes les autres dispositions de l’Accord et de ses annexes restent lettre morte. La situation politique est toujours crispée, voire bloquée. Monsieur le Premier Ministre, au début du second quinquennat de Monsieur le Président de la République, quelles dispositions votre Gouvernement entend - il prendre pour la mise en oeuvre effective dudit Accord et la traduction dans la pratique de l’esprit qui avait présidé à la tenue du Dialogue National ? Le ministre de la Justice a souligné, lors de son intervention, l’intérêt de la question orale posée par le député qui traite des questions générales de la nation et qui méritent l’attention des parlementaires. Il a indiqué dans ce sens que le Premier-Ministre a chargé les ministres, chacun en ce qui le concerne, de se saisir du thème de la question dont il maîtrise les contours." C’est dans ce cadre qu’il m’a chargé de répondre à sa place à la question relative au dialogue national et à l’intérêt que porte le gouvernement à ce sujet", a-t-il dit. Le ministre a rappelé, dans ce sens, les résultats du dialogue de 2009 qui a vu la participation de tous en présence des organisations internationales et qui a permis à toutes les parties politiques de parvenir à un accord global dont la formation d’un gouvernement consensuel et dans lequel les principaux portefeuilles ministériels qui ont un impact sur les élections sont revenus à l’opposition. De même, a-t-il dit, les deux tiers de la commission électorale nationale indépendante(CENI) ont été dévolus à l’opposition. En dépit de toutes ces concessions, ils n’ont pas reconnu les résultats du scrutin et ne sont même parvenus à présenter la moindre justification à l’opinion pour corroborer leurs allégations, a précisé le ministre. M.Sidi Ould Zeine a affirmé que le gouvernement continue à saisir toutes les occasions pour appeler au dialogue inclusif, soulignant que le dialogue qui a regroupé la majorité avec des partis de l’opposition a été marqué par un débat sur l’ensemble des points de la plateforme présentée par ce groupe et avait trouvé les solutions adéquates, comme les parties sont parvenus à beaucoup de réaménagements et à l’accord sur un arsenal de lois susceptibles de consolider la démocratie. Il a souligné par ailleurs que le gouvernement a initié un nouveau dialogue à la veille des dernières élections municipales et législatives, mais une partie l’opposition s’est refusée à y participer prétextant l’absence de conditions appropriées. Le ministre a aussi fait un exposé détaillé sur le déroulement du dernier dialogue entre la majorité et l’opposition à la veille des élections présidentielles. Il a, enfin, rappelé que le Président de la République, dans son discours à la nation, à l’occasion de la fête de l’indépendance nationale, a réitéré sa disponibilité au dialogue. Mais cela n’a, jusqu’ici,pas été suivi de réaction de la part de certains partis de l’opposition.
AMI
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